Film sur la difficulté du métier d'enseignant, sur la transmission du savoir, qu'elle se fasse uniquement de façon théorique ou qu'elle implique une part plus ou moins importante d'expériences pratiques, "Madame Hyde" est un exemple frappant du film insatisfaisant du fait d'une approche trop mitigée, trop timide de la part du réalisateur. Autant "Tip top", le film précédent de Serge Bozon, était franchement déjanté, choix qui, certes, avait été rejeté par une partie des spectateurs, mais choix assumé et respecté d'un bout à l'autre du film, autant "Madame Hyde" souffre du fait de rester en permanence au milieu du gué : pas franchement réaliste d'un côté, pas assez déjanté de l'autre. Résultat : bien sûr, ce qu'on voit n'est pas crédible, ce qui, en soit, n'est pas rédhibitoire, mais on n'en profite pas pour se plonger dans le rire qu'aurait déclenché un côté burlesque franchement assumé. J'irai même jusqu'à dire qu'on arrive par moment à carrément s'ennuyer. Sinon, au niveau du casting, isabelle Huppert est plutôt pas mal dans le rôle de Marie Géquil, prof de physique objet d'une transformation foudroyante, Romain Duris aussi, dans le rôle d'un proviseur atypique et José Garcia, pas assez mis en avant dans son rôle de Pierre Géquil, mari de Marie et homme au foyer. Au fait, Marie, prof de physique, Pierre, son mari, les prénoms de Marie et Pierre Curie, est-ce un hasard ?