Avis : Jeune Femme - Page 4

Excellent film : jeux d'acteurs merveilleux et belle image. Sensible et émouvant. On en sort bouleversé.

Histoire centrée sur le parcours d'une trentenaire accusant le coup et essayant par tous les moyens de redresser la tête, "Jeune Femme" est un petit coup de pied dans la fourmilière souvent trop pantouflarde du cinéma français. Trop souvent enfermé dans des carcans sentimentaux à deux balles où, malgré des personnages parfois croustillants, la route vers la rédemption semble toute tracée, les films français pseudo-comique, pseudo-sérieux et se concentrant sur la tranche de vie d'un personnage (dis comme ça, on dirait pas mais Dieu sait qu'ils sont nombreux) tournent généralement à vide.
Beaucoup plus spontané et quasi-instinctif, "Jeune Femme" est un de ces films où l'on s'identifie assez rapidement au personnage principal tant le parcours de Paula, qui rompt, au début du film, avec une relation d'une dizaine d'années, semble sincère et dénué d'illusions. L'évolution de la jeune femme en question bénéficie d'une écriture maîtrisé de bout en bout et nous offre une belle évolution. D'une personne hystérique et antipathique au début du film, Paula acquiert, au fil des rencontres et des expériences diverses, une maturité et une sagesse qui lui permettra, non pas de changer sa vie, mais d'en prendre au moins les rênes. L'interprétation de Laetitia Dosch, aussi horripilante qu'attachante mais profondément humaine, vient soutenir cet aspect central du film si bien qu'on s'intéresse vraiment à ce personnage et à ce qui l'attend à chaque coin de rue.
Alors oui, le point de vue change juste pour au final nous raconter un moment de vie comme on en a déjà vu des tas de fois mais la manière de l'aborder, fondamentale, achève de faire de "Jeune Femme" la petite perle du cinoche français de cette fin d'année. Qui plus est que la réalisation, énergique et audacieuse, s'intéressant plus aux personnages qu'à leur environnement, achève de rendre le film très prenant.

Paula, la trentaine, est en couple depuis de longues années. De retour à Paris après s’être absentée quelques temps, elle rejoint son compagnon chez lui. Mais ce soir-là, la porte ne s’ouvre pas : leur histoire s’arrête brutalement.
A présent sans domicile, Paula est condamnée à trouver un emploi et un logement au plus vite pour survivre. Pour elle, c’est un véritable périple qui débute au cœur de Paris, fait de rencontres parfois douteuses, parfois heureuses, dans une ville froide, impersonnelle, écrasante d’indifférence.
Trouver un emploi est un challenge difficile pour cette jeune femme qui, assurément, ne ressemble à aucune autre : sans filtre, immature, incapable de gérer la moindre de ses émotions, elle ne dispose d’aucun des codes indispensables à la vie en société. C’est en tout cas ce qu’on peut penser d’elle au premier abord car Paula dérange : elle parle trop fort, elle est bordélique, sans-gêne et fume cigarette sur cigarette à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
Mais si on refuse de s’arrêter aux apparences, que voit-on ? Une femme hypersensible, à fleur de peau, qui vient d’être rejetée par l’homme qu’elle aime. Une fille qui n’a plus aucun lien avec sa mère qui la rejette elle aussi. Enfin, une jeune femme dont les manières sont tellement à part que même ses rares amis l’ont mise de côté. Il est évident que si Paula recevait un peu plus d’amour, elle serait capable de donner le meilleur d’elle-même… jusqu’à apprendre tous ces codes qui lui permettraient de s’intégrer à ce monde auquel elle ne comprend rien.
Laëtitia Dosch incarne à la perfection cette jeune femme décalée, authentique, touchante qui nous fait passer du rire aux larmes en quelques secondes. Ce film, c’est ELLE qui le porte, de A à Z ! Ses crises de nerfs sont aussi magistrales que ses accès de folie douce : on craque vite pour cette jeune femme pétillante et absolument ingérable.
La bande originale du film est, elle aussi, totalement pêchue et déjantée. En particulier grâce à la musique de Carte Contact avec Like a Dog, qu’on croirait taillée sur mesure pour le personnage de Paula !
Jeune Femme, de Léonor Serraille, a obtenu la Caméra d’Or au Festival de Cannes 2017. Il est sorti en salles le 1er novembre et comme vous l’aurez compris, il vaut le détour !

Une chronique de parisienne à moitié hystérique, à moitié paumé. L’interprétation de Laetitia Dosch m'a impressionné, mais le film ne tient qu'avec cela. La caméra ne fait que suivre le chemin erratique de son héroïne, rien d'autre. Voir un film si ténu et que j'oublierais rapidement, remporté la caméra d'or, est un non sens total pour moi. La caméra d'or est censé récompensé un réalisateur/réalisatrice en devenir, pas une performance d'actrice... Une déception.

Enchainement pour moi de films nuls sans intérêt pour moi. Après le navet de l’année « un beau soleil » hop allez j’attaque avec « jeune femme ». Faut une certaine dose de courage ou d’inconscience :-) film sans scénario (apparemment ce n’est plus obligatoire pour faire une film) surjoué par cette actrice pleine de bonne volonté et sympathique, sans queue ni tête. On rit pas on pleure pas mais on attend la fin avec impatience.

Permettez moi de dire que c'est un film qui pue le Vrai.
J'ai aimé ce film. J'ai adoré Paula.
Quelle jeune femme ne s'est pas retrouvée en Paula ?
Parfois inquiétante, parfois réconfortante .
Merci simplement ...

Une jeune femme quelque peu extravertie, si ce n'est névrosée, autour de laquelle le monde ne s'organise pas et ne tourne pas comme elle voudrait. Une fois ce tableau posé, le propos restant trop centré sur le personnage titre (à dessein manifestement), il est dommage que ça conduise à quelques lassitudes par manque de développements et d'interactions (ou si peu) avec d'autres caractères de gens "normaux qui n'ont rien d'extraordinaire". On aurait voulu aussi comprendre davantage le cheminement du pourquoi et du comment du rejet de ce personnage et de l'exaspération qu'il provoque. Or cela n'est que survolé, suggéré. Le film intello par excellence (ARTE est au générique) mais pas trop ennuyeux, c'est déjà ça

Laetitia Dosch est la figure centrale de ce petit film sur une trentenaire paumée et inadaptée. Cette jeune femme a le don d'énerver et en même temps, ses failles et ses souffrances sont touchantes. L'actrice incarne cette double-facette à merveille. Petite tranche de vie sans prétention, le premier film de Léonor Serraille donne envie de voir le prochain.

Caméra d'Or au dernier Festival de Cannes, Jeune femme de Léonor Serraille, débute de manière peu rassurante. Une pointe d'hystérie suivie d'un peu de fantaisie. Le portrait de cette jeune femme déstabilisée par une rupture semble partir sur des bases binaires vraiment trop systématiques. Mais tourné en très peu de temps et avec des moyens forcément limités, le film trouve peu à peu son rythme de croisière, avec beaucoup d'humour et davantage de gravité, à mesure que la jeune femme en question parait trouver son équilibre. Bien entendu, le film repose entièrement sur les épaules de son interprète principale, Laetitia Dosch, auteure d'une prestation de haute volée. Il est étonnant de voir comment cette fille aux yeux vairons est capable de se transformer selon les scènes et d'apparaître tour à tour (presque) laide puis extrêmement séduisante. Et ce n'est pas seulement de son apparence physique qu'il s'agit. Le film, c'est entendu, est loin d'être parfait. Il agace par son "parisianisme" marqué et un certain manichéisme de classe (les bourgeois sont antipathiques et les prolétaires gentils comme tout, pour schématiser un peu). Mais il y a une énergie galvanisante dans Jeune femme qui fait oublier ses quelques travers et l'assurance qu'une nouvelle jeune cinéaste française, une de plus, est née. Et c'est une excellente nouvelle, non ?

Grâce à « Jeune femme » on passe un bon moment en compagnie d’un personnage qui marque durablement la mémoire. Cette Paula rentre directement au panthéon des personnages qu’on adore et qu’on déteste à la fois mais qui transperce l’écran de leur énergie et de leur caractère bien particulier. Une jeune femme un peu folle, rêveuse, fantasque surtout, que l’on rencontre à un moment de sa vie où tout part en vrille. La trentaine bien tassée, on va la suivre dans ces pérégrinations parisiennes entre une bonne dose d’humour et une pincée de drame durant une heure et demie. Le problème de « Jeune femme » est que tout tourne autour de ce personnage et qu’elle bouffe littéralement l’écran au point de laisser peu de place au reste, que ce soit les autres acteurs, l’histoire ou même la mise en scène.

Ce que l’on retiendra donc du film c’est l’incarnation sincère, juste, drôle et bouleversante de l’actrice Laetitia Dosch. Une véritable révélation qui ne manquera pas de concourir au César de ladite catégorie et de le remporter l’année prochaine. Elle est de tous les plans, incandescente, vivante et sa gouaille tout comme son débit de paroles éclipsent tout le reste. Il est rare de phagocyter un film de manière aussi définitive mais mademoiselle Dosch ne se gêne pas pour le faire. Et la réalisatrice Léonor Séraille de servir la soupe à son héroïne fantasque dans une complicité que l’on devine très forte. Trop peut-être. C’est donc la limite de cette errance parisienne d’un personnage dont la psychologie s’avère très fouillée et se dévoile en une multitude de petites couches. Dès la première scène, peut-être la meilleure, où l’actrice monologue à l’hôpital et nous fait part de sa détresse, on est conquis par cette boule d’énergie et de folie.

Mais à côté que reste-t-il ? Le principe d’une errance d’un personnage dans une ville ne demande certes pas beaucoup de scénario. Mais malgré l’évolution réussie du personnage, il manque clairement d’un fil conducteur à cette histoire. Car il n’y a aucune espèce d’intrigue et « Jeune femme » progresse par à coups et un peu à l’aveuglette. Ensuite, on ne peut pas vraiment louer la mise en scène de Séraille qui suit un peu anonymement la mouvance d’un certain nouveau cinéma d’auteur français jeune et branché. En revanche, elle filme le Paris interlope et banal de façon convaincante, loin de tous les clichés associés d’habitude à la capitale française. « Jeune femme » est une sympathique fantaisie, un film solaire à l’humour frais et revigorant qui sait pourtant parfois être amer et plus mélancolique. Tranche de vie d’une femme pas comme les autres et chronique citadine, le film nous tient cependant tout le long de la projection davantage grâce à son personnage original et bien écrit que par le reste.

Un film magnifique porté par cette jeune actrice Laetitia Dosch qui est magistrale dans le rôle de cette jeune femme tourmentée suite à une rupture sentimentale. Je ne la connaissais pas pour moi c'est une révélation.
Une grande actrice en devenir.
Elle m'a fait penser à sandrine bonnaire dans sans toit ni loi
j'ai beaucoup aimé

Le film repose entièrement sur la prestation de Laetitia Dosch, qui donne l'énergie à ce film, qui comme tous les films de ce genre, alterne le bon et le moins bon, car le personnage finit souvent plus par agacer qu'émouvoir et que le scénario n'est pas forcément très cohérent. Donc oui, c'est pas trop mal, mais de là à donner la caméra d'or, ni l'histoire, ni la mise en scène, basique, ne le justifient.

Un touchant petit film sur l'émancipation d'une femme qu'on a tendance à détester au début avant de s'y attacher au fur et à mesure.

Le film fait réellement tâche dans des péripéties existentielles à l'intérêt très limité. Laetitia Dosch se révèle particulièrement intéressante et bien dans son personnage, mais l'histoire n'est vraiment pas prenante - la vie de son personnage englué entre des problèmes de vie (problèmes sociaux, recherche de travail, recherche de l'amour) s'avère être vraiment d'une banalité totale. C'est dommage, ce genre de film un peu socio-dramatique pouvait emmener loin, mais sans prise de risques, rien ne se passe et c'est clairement limité.

Le film commence par un coup de boule dans une porte, bonne entrée en matière. On suit après le parcours d'une femme libre et perdue, drôle, touchante et agaçante (elle me rappelle une ex, ou moi dans mes mauvais émois ^^), parfois sincère et toujours spontanée, qui sans le vouloir offre aux autres l'occasion de se refléter dans ses yeux. Chacun cherche son âme.