Western ? Polar ? Un peu des deux, ce deuxième long métrage en tant que réalisateur de Taylor Sheridan, plus connu comme scénariste. "Sicario" (2015), réalisé par Denis Villeneuve, "Comancheria" (2016), réalisé par David Mackenzie, c'était lui le scénariste de ces deux succès. Après avoir situé au Nouveau-Mexique l'action de "Sicario" et au Texas l'action de Commancheria, c'est dans le Wyoming qu'est censée se dérouler l'action de "Wind River". Censée car, en fait, le film a été tourné dans l'Utah !
En tout cas, bien que ce soit le printemps, il fait très froid et il y a énormément de neige. C'est dans la neige, dans la réserve indienne de Wind river, que Corie Lambert, pisteur des eaux et forêts, lancé à la poursuite de 3 pumas, découvre le cadavre de Natalie, une jeune indienne de sa connaissance. Manifestement, Natalie a été l'objet de violence et a subi un viol. C'est après s'être enfuie qu'elle a fini par mourir du fait du froid.
Tout cela pourrait donner naissance à un film plutôt banal. Sauf que Corie a perdu une fille dans des circonstances également très troubles et qu'il a eu beaucoup de mal à s'en remettre. D'ailleurs, s'en est-il remis ? Sauf que Corie est très bien introduit dans la communauté indienne. Sauf que débarque, pour mener l'enquête, Jane Banner, une jeune femme, agent inexpérimenté du FBI, qui va demander à Corie de l'assister dans sa recherche de celui ou de ceux qui ont violé Natalie. Sauf que les choses vont aller très mal quand vont se retrouver face à face Jane, la police tribale, le shérif du coin et les employés de la société pétrolière qui fore dans la région.
Et puis, il y a ces magnifiques paysages enneigés que sillonnent des motoneiges, la peinture de la vie désolante que l'on fait mener aux indiens des réserves, le jeu impeccable, tout en sobriété, de Jeremy Renner qui interprète le rôle de Corie, la grâce et le talent d'Elisabeth Olsen qui joue Jane, la beauté de Kelsey Asbille, l'interprète de Natalie, etc.
Et puis, bien sûr, le fait de retrouver Nick Cave et Warren Ellis dans l'écriture de la musique. Avec, en petit cadeau, une belle chanson sur le générique de fin : "Feather" par William Wild. Bon d'accord, "Wind river" n'est pas au niveau d'excellence de "Comancheria", un des grands films de l'an dernier, mais, tel qu'il est, on l'appréciera quand même.