Derniers Avis : Wind River - Page 22

« Wind River » est le troisième volet d’une trilogie de Taylor Sheridan sur ce qu’il appelle lui-même, « les frontières américaines modernes ». Je n’ai pas vu les deux premiers films, « Sicario » et « Comencheria » mais apparemment, comme il s’agit d’une trilogie thématique, cela ne pose pas de problème en soi. Et « Wind River », sans être un chef d’œuvre du film noir, est malgré tout une très bonne surprise. C’est une très bonne surprise déjà dans sa forme car c’est particulièrement bien filmé, la photographie est magnifique et les somptueux paysages du Wyoming en hiver rendent magnifiquement bien à l’écran. Le Wyoming en hiver, c’est l’Ouest sauvage américain comme on l’imagine, noyé sous la neige, hérissé de montagnes escarpées et de sommets époustouflants, couvert de forets de résineux inhospitalières et truffées d’animaux sauvages en liberté : l’écrin parfait pour un polar « noir sur fond blanc » ! Caméra subjective utilisée quand il le faut, flash back parfaitement bien calé dans le scénario (pour que l’on comprenne ce qu’il va arriver juste quelque secondes avant que cela n’arrive), montage astucieux, Taylor Sheridan connait son sujet et sait placer sa caméra, il sait comment alterner les gros plans sur les visages et les plans immensément larges sur la nature hostile qui les entoure. Le film, qui dure moins de deux heures, passe très vite et c’est le signe d’une réalisation qui ne faiblit pas, d’un rythme soutenu. On entre dans le film en quelques minutes et l’on en ressort sans jamais avoir décroché, on peut juste remarquer ici où là quelques scènes un tout petit peu bavardes, on peut trouver aussi que la toute fin tire un tout petit peu en longueur mais ce n’est vraiment pas grand-chose au regard du reste du film. Et puis il y a quelques scènes fortes, voire très fortes comme la scène surréaliste spoiler: où quatre juridictions (police de l’Etat, FBI, police indienne et police industrielle de l'exploitation gazière) se mettent en joue dans une juridiction mal définie, ou la scène de fusillade spectaculaire de la fin, qui laisse le spectateur un peu tétanisé sur son siège !
« Wind River » est un polar assez violent, je le concède, mais sans violence gratuite et obscène, ce qu’il faut pour un polar crédible qui se déroule dans une région hostile. Au casting, Jeremy Renner, un acteur que je ne connais pas très bien mais que je trouve ici particulièrement bon, tout en sobriété et qui laisse affleurer l’émotion au travers de quelques gestes, quelques regard, pas plus. A ses côtés, Elisabeth Olsen fait de son mieux. Son rôle est plus facile, dans le sens où elle incarne une jeune recrue du FBI inexpérimentée et envoyée seule dans une réserve indienne pour élucider un crime (ce qui en dit long sur la considération de l’Etat Fédéral pour les indiens) et l’un dans l’autre, elle ne s’en sort pas si mal, même si elle fait un peu « light » pour un rôle de flic. « Wind River » est un polar ce qui implique un crime, une enquête, des suspects et un coupable, de ce point de vue le scénario choisit la crédibilité : spoiler: le mobile du crime en question étant d’une atroce banalité et d’une crédibilité malheureusement totale
. Mais tout en étant le centre de l’intrigue, le crime et son explication n’est qu’une composante de ce qui fait l’intérêt de « Wind River ». Le contexte autour de ce crime est tout aussi intéressant, et ce contexte c’est celui de la réserve indienne. C’est un sujet qu’en Europe, évidemment, on connait mal mais « Wind River » montre de façon assez crue, sans être misérabiliste ou voyeuriste, ce qu’est la réalité de la vie dans les réserves indiennes dans l’Amérique d’aujourd’hui : minées par l’alcool et la drogue, plombées par la délinquance et le désœuvrement, abandonnées par l’Etat Fédéral, les réserves indiennes sont des endroits où l’on tourne mal ou dont on rêve de s’enfuir à la première occasion. Avoir campé son film dans son contexte est une excellente idée, même si je parie que Sheridan n’est pas le premier ni le dernier l’avoir eu. Le scénario de « Wind River » est assez malin dans le sens où l’on comprend vite et entre les lignes que l’histoire de la mort de Natalie résonne en Cory de façon douloureuse. spoiler: Sans donner toute les clefs, on comprend que sa fille ainée est morte dans des conditions assez similaires 3 ans auparavant. Son ex-femme, indienne, a quitté la réserve et cherche visiblement à s’en éloigner encore davantage sans qu’on sache très bien si c’est pour s’éloigner de la mort de sa fille ou de la réserve et de sa violence endémique, sans doute un peu les deux
. Le scénario laisse certaines questions en suspens sur Cory, son passé, son histoire et c’est très bien comme cela. J’ai cru un moment que le film allait mal tourner et qu’on allait « résoudre » comme par magie la mort d’Emily en résolvant celle de Natalie, mais non… Bien-sur, on peut déplorer que « Wind River » fasse la part belle à spoiler: une certaine justice expéditive, qu’elle joue un peu trop sur le refrain « œil pour œil, dent pour dent » mais c’est une vision européenne des choses.
Dans le Wyoming, même en 2017, les trappeurs portent des chapeaux de cow-boys, les gamins de 8 ans ont des fusils dans leur chambre, et les comptes de règlent « entre hommes », ce qui semblent convenir parfaitement aux instances fédérales. C’est une autre culture, qui nous est assez étrangère pour ne pas dire « exotique », c’est surtout le sel de ce polar brutal, sauvage comme les Rocheuses enneigées. Dans « Wind River », il y a deux sortes de loups, ceux qui attaquent les troupeaux, et ceux qui attaquent les jeunes indiennes, les premiers étant nettement moins dangereux et bien plus fréquentables que les seconds.

Voilà un cinéma âpre, sans concession, ni artifices, écrit et réalisé par Taylor Sheridan. Si l’on sent ici la patte du scénariste de Comencheria et de Sicario, c’est finalement la capacité du réalisateur à décrire un contexte sociologique complexe qui est remarquable. Cette enquête en plein territoire indien au cœur du Wyoming et des Rocheuses, en l’occurrence la réserve Wind Rivers, est d’abord un drame avant d’être un polar : drame d’un peuple en déshérence, dislocation d’une famille après la perte d’un être cher, souffrance d’un homme qui ne survit que par l’ascétisme. La réalisation de Sheridan n’a pas la technicité de David Mackensie, le metteur en scène de Comencheria, mais c’est in fine sa simplicité qui fait sa force. Un autre atout de ce beau film, c’est son rôle féminin : Elisabeth Olson, que j’ai découvert ici, est épatante dans la peau de jeune débutante du FBI, tout en finesse entre hésitations et force de caractère… A quelques détails près, un montage parfois discutable et un choix de voix off ponctuelle, bizarre et inutile, ce second film de Sheridan n’est pas loin du chef d’œuvre.

Un très bon film , superbement réalisé, avec à la fois beaucoup de style et de sobrièté. Les paysages de ce Wyoming sauvage sont superbes , et ce thriller dans une réserve d' Indiens, est astucieusement construit. Le film est envoutant, on y croit et la bande son de NIck Cage est une merveille, mélange de chants indiens et mélopées électro, on s ecroiait dans une séance chamanisme.., Jeremy Renner est très bon et tient sont meileur rôle. Beaucoup d'émotion et de compassion aussi , pour ces indiens , cette culture, et leur situation difficile. Une pépite de cinéma.

Wind River est un film de genre. De ceux dont l'histoire se déroule dans la neige et le froid. D'autres se sont construits une légende autour de ces aléas météorologiques : Fargo, un plan simple etc.... Ici dans le fin fond du Wyoming, dans une réserve indienne, un pisteur est confronté à un meurtre et viol d'une amérindienne. Aidé par une jeune recrue du FBI il va mener son enquête. Dans une mise en scène classique, sans génie, nous allons suivre cette histoire comme certaines bonnes séries télé : Glacé, Villander, etc... Sauf que là c'est un film de cinéma, dans une salle. Alors ça change tout ! car il faut le voir avec des yeux de cinéphile averti et c'est là que le bas blesse. Le cinéma n'offre que très rarement des chefs-d'oeuvre, alors soyons indulgent et trouvons à celui là un bon suspens, quelques scènes marquantes, de bons acteurs, une bonne ambiance et de bons dialogues. Pourtant tout cela ne fait pas un chef d'oeuvre !

Bonne surprise avec ce thriller original et percutant.
Si l'histoire reste classique voir déjà vue, sa réalisation et son interprétation sont intéressantes.
A noter des prises de vue superbes, qui participent pleinement au climat du film.
Une tentative de réflexion philosophique sur le sort des minorités amérindiennes entre deux balles est plutôt réussie.
A déguster avec une bonne couette.

Un bon film. Il ne faut pas rechercher l action mais le scénario tiré de faits réels est intéressant !!

Voici le nouveau film glauque qui se passe dans la neige. Dépressifs s'abstenir. Malgré de bonnes idées j'ai trouvé le trait trop forcé et finalement on n'y crois pas trop. Une déception comparé aux autres films du même scénariste

Vraiment bien, cet excellent polar se déroule dans une réserve indienne enneigée du Wyoming, par une température ambiante de -15 à -20 C.
On pense à "Fargo", mais aussi à "Manchester by the sea", les personnages étant marqués par un drame passé dont on ne se remet pas.
L'environnement social et ethnologique est bien campé dans des paysages à couper le souffle.
Le scénario, du même auteur que Sicario et Comancheria, que j'avais adorés, nous fait partager ce western moderne avec un héros et une héroïne inspirant le respect.
La vie est rude à l'ouest des États Unis et elle ne fait aucun cadeau.

Pour faire un excellent film, il faut un cadre particulier (communauté professionnelle ou ethnique, environnement géographique), un bon scénario très cohérent, des acteurs de qualité bien dirigés et une réalisation impeccable, avec si possible une qualité photographique et une bande-son qui ne soit ni fade ni trop envahissante. Tout y est dans ce thriller, avec la dimension sociologique et politique du message qu'il envoie. La très bonne surprise de cette rentrée.

Plus qu'une intrigue à tiroir et/ou à poursuite, qui n'a souvent plus rien à offrir une fois la première vision faite, Taylor Sheridan a filmé une géographie et un lieu comme a pu le faire un son temps un film comme Gone Baby gone sur les quartiers déshérités de Boston ou Sicario sur la frontière mexicaine. Lieu qui se caractérise ici, par la faible densité de sa population et la présence d'une communauté amérindienne. C'est ce qui fait le prix de son film, qui si il manque parfois d'intensité, interroge sur la nature humaine, son mal(e) originel. Excellente prestations de Jeremy Renner et Elizabeth Olsen très convaincante dans un rôle inhabituelle.

Pour un premier film, Taylor Sheridan (scénariste de ''Sicario'' et de ''Comancheria'') montre de belles prouesses ainsi que de nombreuses qualités dans ''Wind River''.
Tout d'abord, le scénario est très bien écrit. Tout commence dans la réserve indienne Wyoming de Wind River, où une jeune fille amérindienne (Kelsey Chow - ''The Amazing Spider-Man'', ''Les Frères Scott'') est retrouvée morte dans la neige par le protagoniste Cory Lambert, interprété par l'excellent Jeremy Renner (aka Hawkeye/Clint Barton dans la MCU ''Avengers 1 et 2'' ''Thor 1'' et ''Captain America 3 : Civil War'' - et également dans ''Premier Conatct'' de Dennis Villeneuve), un chasseur de prédateurs, puis l'enquête va être ensuite menée par ce dernier accompagné de l'aide d'une agent du FBI, Jane Banner, incarnée par Elizabeth Olsen (aka La Sorcière Rouge/Wanda Maximoff dans la MCU également ''Avengers 2'' ''Civil War'' ou encore dans ''Godzilla'').
Ce duo merveilleusement bien interprété à l'écran trouve progressivement des indices sur le meurtre de cette jeune fille dans des conditions météorologiques impressionnantes et difficiles pour enquêter.
On peut noter également l'apparition intéressante de l'acteur Jon Bernthal (Shane dans ''The Walking Dead'', ''Sicario'', The Punisher dans ''Daredevil'' et prochainement dans sa série ''The Punisher'') de part de son charisme et de son éloquence.
De plus, le point fort du film est la qualité de la photographie, qui est tout simplement magnifique, la beauté des paysages dans cette réserve indienne enneigée, au cinéma, le rendu était parfait !
Donc, pour son premier film, Taylor Sheridan signe un véritable thriller, un véritable film à énigme de haute volée, avec un suspense haletant porté par l'interprétation parfaite du duo Renner/Olsen ainsi que par la beauté des paysages.
Excellent : 4,5/5 ! Le Vince !

Une très bonne surprise pour ce polar noir et glacial qui prend place dans le décor lunaire du Wyoming. Des acteurs connus sans pour autant être des têtes d'affiches ... Jeremy Renner parfait dans son rôle du chasseur taciturne.
Des bons ingrédients pour ce bon polar, mon seul regret est une BO en dessous du reste, on aurait aimé quelque chose de plus marquant à la gladiator.

Wind River
Un polar émouvant et bouleversant.
Entre noirceur et poésie, le film correspond parfaitement aux codes du genre.
Une œuvre engagée sur un thème peu développé au cinéma.
En plus de garder suspense jusqu'à la fin, le scénariste a réussi le pari de mélanger enquête policière et cinéma d'aventure.
Un gros coup de cœur sur la prestation des acteurs qui est remarquable. Ce casino parfait apporte un plus au film.
Ce film primé au dernier Festival de Cannes (Un Certain Regard) mérite que l'on se cale au fond d'un fauteuil de cinéma pour le découvrir.
Mon coup de cœur de la semaine

Une magnifique plongée dans le Wyoming, ses étendues sauvages, son paysage, sa population. On sent assez vite la rudesse de ce climat et ce qu'il impose à sa population : l'isolement notamment. On suit le quotidien de Cory Lambert, chasseur, qui découvre le corps de Natalie, jeune habitante, alors qu'il chasse les Pumas qui sévissent. A partir de ce moment tout va s'enchaîner et on fini par se demander qu'est-ce qui est le plus à craindre : les attaques de pumas ou la folie de l'Homme. Le rythme du film est plutôt lent, pour nous plonger davantage dans cette réalité, on est donc secoué à chaque coup de feu qui rompt ce rythme monotone. Un scénario construit dans les moindres détails, il est juste dommage que l'on devine aussi facilement sa finalité, tellement évidente depuis le début. La magnifique bande originale, vient nous plonger encore plus dans cet univers, avec des mélodies douces et pesantes. J'ai beaucoup aimé le duo d'Elizabeth Olsen et Jeremy Renner, j'aimerais presque les revoir dans une suite (qui n'est toutefois pas envisageable). C'est un très beau voyage que nous offre Taylor Sheridan malgré le côté macabre.

Difficile de donner un genre à ce film. Ni véritable policier (l'enquête est sommaire), ni thriller ni vraiment film d'aventure. En tout cas, on se laisse prendre par le personnage un peu mystérieux du chasseur et par l'environnement et les paysages montagneux. L'histoire s’accélère d'un coup aux deux tiers du film puisque l'on comprend en une scène tout ce qui s'est passé. Amateurs de thrillers purs, passez votre chemin.