L'histoire est à l'image du paysage : beau, vaste, impénétrable, mais qui ne fait aucun cadeau.
Cette histoire d'amérindienne retrouvée au milieu de nulle part, dans la réserve Wind River, morte de froid, amène l'enquête sur les problèmes des habitants, principalement des amérindiens hors de villes.
La drogue, l'alcool, la délinquance, la violence. Il n'y a jamais de choix de vie facile, rien ne l'est dans le tréfonds du Nord des USA.
Les gens y sont livrés à eux-mêmes, dans une terre inhospitalière, ils doivent survivre ou mourir.
L'enquête policière avance à grands grâce à la présence d'un garde forestier, qui va mener l'agent du FBI et la police locale jusqu'aux coupables.
Le réalisateur alterne entre la beauté froide des montagnes enneigées du Wyoming, et l'enquête policière ainsi qu'un aperçu de la psychologie des personnages et de la vie des locaux.
Le film dénonce le renoncement des autorités, l'injustice et le sentiment de fatalité qui éprouve la population locale amérindienne, victime de la modernité, des ravages de l'alcool, de la violence, de l'absence de l'État, qui profite aux blancs, aux opportunistes, à la loi du plus fort.
La fin du film rappelle que ceux qui s'éloignent de la nature, qui la méprise, finissent tous par en payer le prix.
Un thriller de bonne facture, porté par l'excellent Jeremy Renner, adouci par la présence de la charmante Elizabeth Olsen, dont la présence allège un film déjà torturé, violent, sombre sur le fond, fataliste.
On retrouve également le sympathique Graham Green, habitué de la série Longmire (tourné au même endroit) et un même un caméo de Jon Bernthal.
Loin des films "grand public", l'œuvre se veut politique, brut de décoffrage, sombre mais gardant toujours espoir en la bonté humaine.