Retour à Montauk est un film relativement charmant, un peu littéraire... Cela traite notamment des regrets qu'on peut avoir dans la vie, et de leur expression par l'écrit d'abord, mais aussi par l'oral et l'émotion... Mais, ce qui reste avant tout de l'expérience du film, ce ne sont pas les réflexions sur la vie, l'amour et le deuil, c'est cette sorte de fascination que peut exercer New York, ville à nulle autre pareil, et en même temps cette fierté d'être européen (je pense que Volker Schondorf, à travers son personnage, joué par Skellan SKarsgaard, a vraiment bien su restituer cette état d'âme). La Grosse Pomme nous est présentée comme une ville toujours vivante, avec ses hauts immeubles, ses boîtes de nuit dans lesquelles on rentre par des portes dérobées, ses hôtels et appartements classes, ses cocktails littéraires, ses "bobos" sympathiques à vélo, mais aussi son gros réseau routier à la sortie, et bien sûr ce charme unique hors saison de la pointe de Long Island (c'est la deuxième fois que je vois Montauk dans un film après Eternal Sunshine of the Spotless Mind, et c'est à nouveau dans des scènes avec un côté nostalgique mi tristes mi amoureux). Le film nous présente aussi les "mauvais" côtés d'habiter à New York : les loyers sont tellement chers que, pour les jeunes et nouveaux arrivants, on doit se contenter de piaules pas top... Et, paradoxalement, si New York est bourdonnante, positive, on reste comme le personnage principal au fond attaché à ses racines européennes : la patience d'une longue histoire, le détachement face à une vie qu'on sait ironique,... Bref, être un européen à New York, ça semble être quelque chose.... Pas encore expérimenté pour ma part, mais ça peut donner envie.... Sinon, l'interprétation est de qualité : Skarsgaard impeccable, mais aussi ses trois partenaires féminines, qui jouent très bien leur rôle, chacune charmante à sa façon, Nina Hoss, Suzanne Wolff et Isi Laborde....