Le cinéma péruvien est rare dans nos salles. Adrian Saba, après El limpador, nous propose El soñador, un rêveur qui succède à un nettoyeur. Et pourquoi pas se réfugier à Lima et y découvrir un cinéma en or ? On déchante hélas vite, tellement le film paresse entre rêve et réalité, suivant un héros apathique dont on ne saura rien si ce n'est qu'il préfère ses songes au dur quotidien lequel n'est constitué que de vols minables. Le film a un petit quelque chose pour lui, cependant, une espèce de charme évanescent qui stagne sans déboucher sur une intrigue véritablement construite. C'est vrai qu'on ne ressent pas l'urgence des enjeux malgré une tentative de créer une histoire romantique et fanée à la fois. Enveloppé dans un climat évaporé, El Soñador s'évade vers un ailleurs illusoire. Que restera t-il du film ? Des regards et une certaine fatalité des destinées. Bien peu, pas assez.