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NeoLain
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3,0
Publiée le 8 août 2012
Louis Lumière film un squelette dansant, qui tombe et qui se répare tout seul. Le macabre ne donne pas un aspect sombre mais plutôt joyeux, ça rappel tout de suite un avant gout d'un court-métrage Skeleton Dance de la catégorie "Silly Symphony".
Avant le court-métrage animé "La Danse Macabre" (The Skeleton Dance) de Walt Disney, dans lequel des squelettes dansaient ensemble dans un cimetière, les frères Lumière, pionniers du cinéma, ont également animé un squelette dansant, à l'aide d'une marionnette qu'ils ont filmé en train de se mouvoir. Alors si aujourd'hui, cela peut sembler dépassé et sans intérêt de filmer un tel truc, il faut se plonger à l'époque de réalisation de ce court-métrage. On en était aux tout débuts du 7ème art, et ceci n'est rien d'autre qu'une des nombreuses expérimentations qui ont défini cet art qu'est le cinéma.
Si jeune, le cinéma se lance déjà dans l'abstraction, l'humour, le surréalisme à travers ce court film drôle et décalé, jouant sur l'antinomie entre le squelette et la danse. Comme quoi les frères Lumière avaient très vite compris que le septième art ne serait pas seulement un outil de représentation du réel, mais permettrait de le dépasser de très loin, pour mieux le regarder ou pour en sortir et ouvrir de nouveaux horizons à notre imagination. Le squelette joyeux, plus qu'un film, une expérience que des décennies de cinéma ont rendue concluante.
Petit film daté de 1897 programmé en mars 1898, un thème qui n'est pas si original mais ici cela rend assez bien. On ne distingue pas ni ne devine les fils. Il s'écroule, se redresse perd un os ou plusieurs les récupère, gesticule beaucoup et se calme comme effectivement une danse joyeuse, farfelue avec des grands lancers de jambes et la tête qui gigote sur le côté et de haut en bas. Il sort même de l'écran y revient. C'est assez drôle, peu macabre.
Un vent de joie , d'allégresse a soufflé avec Le Squelette joyeux , une petite réussite parmi tant d'autres de Louis Lumière , un véritable génie , qui , ici , a su créer un excellent paradoxe entre le côté taciturne de la Mort , son aspect obscur et la rendre ici totalement joyeuse , expansive , dansante . Et il faut souvent se remettre dans le contexte du film : on est en 1895 , et voir cela se passer , ce squelette s'animer , bouger . Il y a un vrai travail de création et l'ambiance n'est au final en rien macabre . Le Squelette joyeux ou l'art de se jouer des contrastes ( le titre est déjà un oxymore ) ... Pas mal dans l'ensemble .