Ah ben voilà enfin la suite annoncée dans un premier temps pour 2017 ! On n’y croyait plus ! Mais comme le veut l’adage, tout vient à point à qui sait attendre. Encore faut-il que ce "Creed II" arrive au même niveau que "Creed – L’héritage de Rocky Balboa", ce qui n’est pas une mince affaire ! En effet, Ryan Coogler avait montré une telle envie de poursuivre la saga qu’on l’imaginait fort bien à la direction de ce nouvel opus. Que nenni ! Il a laissé le siège vacant, le bougre ! Il a été question un temps que Sylvester Stallone réinvestisse le fauteuil, et puis finalement c’est un illustre inconnu qui a eu la lourde tâche de tourner la suite des aventures du fiston Creed. Et donc ? Ça donne quoi, tout ça ? Eh bien pour être honnête, ce n’est pas un chef-d’œuvre. Mais ça n’en fait pas un film mauvais pour autant. Loin de là même. Regardez donc ma note ! Cela dit j’ai comme une vague impression de déception. En effet, au niveau du scénario, l’option s’est portée sur... on va dire une « réécriture » de l’histoire. On ressort donc les bons vieux méchants du placard pour propulser Adonis Creed vers la gloire... ou sa déchéance… Mais heureusement, Steven Capler Jr a su exploiter les acquis qu’ont laissé Stallone et Ryan Coogler (ils n’étaient pas bien loin), et ainsi poursuivre la saga dans ce retour vers la très forte dimension humaine opérée depuis "Rocky Balboa". Il n’a pas oublié non plus de reprendre la complicité très visible à l’écran entre Sly et Michael B. Jordan, condition sine qua none pour que le duo fonctionne parfaitement et emporte l’adhésion de tous. Et puis il a su filmer aussi les combats, avec une caméra toujours bien placée afin de laisser la vitesse réelle aux nombreux coups portés. Bien sûr il y a quelques ralentis, souvent utilisés pour appuyer les coups les plus dévastateurs. Mais dans tous les cas, les ralentis n’ont pas été utilisés de façon exagérée, et les combats restent très impressionnants. On retrouve aussi la musique particulièrement bien adaptée au monde de la boxe, mais il me semble qu’elle se ferait un petit peu moins remarquer si Bianca (Tessa Thompson) ne poussait pas la chansonnette. C’est donc avec un œil rassuré que nous retrouvons ces éléments-là, y compris la petite pointe d’humour, toujours bienvenue quand elle est utilisée à bon escient. Rocky et Adonis sont donc toujours aussi attachants, tandis que Bianca se fait naturellement une place par le biais de Tessa Thompson grâce à la sensibilité et fragilité qu’elle a réussi à retranscrire. Mais celui qui étonne le plus, c’est Dolph Lundgren qui, en dépit des motivations de son personnage et de sa capacité à manipuler, parvient à ne pas se faire détester complètement par le spectateur. Limite s’il n’inspire pas par moments un peu de peine, voire même un soupçon de pitié. J’ai trouvé aussi le jeu de Florian Munteanu intéressant dans la peau du golgoth qui en ferait fuir plus d’un par sa carrure. Là, il y a bestiole ! Alors quand en plus il nous gratifie de son regard méchant, mélange subtil de rage et de détermination… euuuuuh moi désolé mais perso je fais demi-tour direct lol ! Et pour couronner le tout, l’ex de Stallone a eu la gentillesse de nous rendre une petite visite. Perso (encore), je ne sais pas bien ce qu’on lui trouve. Mais en tout cas, elle n’a rien perdu de sa superbe pour incarner une femme qui n’a absolument rien d’intéressant… mis à part le fait qu’elle, elle est intéressée. Une femme vénale dans toute sa splendeur ! Alors certes de la voir partir est choquant, mais au moins on se surprend à lui souhaiter bon vent de la façon la plus ironique qui soit. Pour en revenir au scénario, c’est clairement du plus ou moins déjà vu. Et après, on dit que la foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit… J’attendais autre chose. Du style… bah écoutez, lors de "Creed – L’héritage de Balboa", nous avions quitté Creed qui s’était fait un nom et Rocky engagé dans un combat contre la maladie. Alors j’avais imaginé que ce combat inégal allait se poursuivre, et qu’Adonis allait organiser des combats à but lucratif pour lever des fonds afin d’essayer de sauver celui qu’on appelait "L’étalon italien" avec grand renfort de médiatisation. Mais certainement pas un combat Creed vs Drago, deuxième du nom une trentaine d'années après le premier. Car cela a un inconvénient, et de taille : c’est qu’on devine très vite les grandes lignes. Mais au moins, on apprend une chose : c’est que la boxe n’est pas seulement un sport de combat. C’est aussi un combat contre soi-même. Et cela, nous l’apprenons par Rocky, interprété par notre Sylvester Stallone qui continue de nous surprendre par son aptitude tant il fait preuve de sérénité et de sagesse. Deux notions qui viennent souvent avec l’expérience, à condition de savoir tirer les leçons qui s’imposent en toutes circonstances, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Encore faut-il être capable de se remettre en question. C’est en cela que Rocky fait un coach exceptionnel. Ses mots justes, son humilité, son influence et bien d'autres choses forcent le respect. Et je crois qu’au moment du générique de fin parsemé de magnifiques photos, on peut se lever et applaudir Sly pour avoir su porter ce personnage à l’état d’icône, ce qui semble être le bon moment puisque l’acteur a déclaré ne plus vouloir l’incarner. Mais quand on sait qu’il voulait déjà ne plus porter le costume de Rocky à l’issue de "Rocky Balboa"… Donc oui, ce "Creed II" est bon, très bon même mais pas tout à fait au même niveau que le film de 2016. Vous pouvez donc aller voir ce film, ne serait-ce que pour savoir si l’hymne Rocky va retentir ou pas. Dans tous les cas, les 130 minutes passent sans ennui, et rien que pour ça, "Creed II" remplit parfaitement son contrat de divertissement. Et en plus, il donne à réfléchir sur des aspects essentiels de la vie. Alors que demander de plus ?