Moi ? Prendre du plaisir devant un film de boxe ? Il y a quelques temps, je vous aurais ri au nez mais après avoir vraiment bien apprécié le septième Rocky nouvelle génération, "Creed", je me devais d'aller voir cette suite ! Bien que le réalisateur ait changé, ce qui peut parfois impacter la mise en scène un peu simpliste et moins dynamique aussi, Stallone reste producteur pour superviser l'ensemble et préserver une certaine homogénéité. Alors oui, c'est vrai, on connait la chanson, le scénario est cousu de fil blanc et le fait que ce soit une suite laisse présager une petite rechute dans l'appréciation globale du film mais je dois avouer que j'ai pris un certain plaisir à contempler ces ballets violents, réalistes et percutants.
L'Histoire se répète. Une histoire de famille, de transmission et de boxe. D'honneur et de valeurs. Rocky laisse place à la nouvelle génération représentée par Adonis Creed, tout en faisant face à la descendance d'un de ses anciens rivaux, Drago, vu dans "Rocky IV". Ce match historique, synonyme de revanche, va-t-il prendre la même voie que dans le passé ? Toute l'intrigue tend vers cette confrontation finale explosive qui vaut le coup d'oeil, bien rythmée et au suspense bien dosé ! En guise de ciment à ces scènes de compétition, il y a des scènes intimes, parfois bien écrites, parfois trop lentes, qui décrivent le double terrain sur lequel le jeune champion doit jouer. Là où "Creed II" s'avère efficace, c'est lorsqu'il aborde également les secrets du passé du rival. On décèle l'homme voire l'enfant derrière ce monstre de muscles, et c'est une très bonne chose que bon nombre de film de la même veine ne se prennent pas la peine de faire ! L'émotion est donc palpable, le jeu d'acteurs est convaincant et cela dessine une atmosphère plus sombre que l'épisode précédent, faite de plus d'enjeux. Pour ma part, le spectacle m'a tellement gagné que j'ai eu des frissons lorsque le célèbre générique de Rocky s'est fait entendre en plein match...
Déjà-vus, certes, aucune surprises de taille, soit, mais la sous-couche émotionnelle apporte une densité non-négligeable qui rend "Creed 2" étonnement efficace. Michael B. Jordan est un monstre sur le ring, un homme mature en devenir au foyer. Stallone, en vétéran en quête de transmission, est touchant et sensible tandis que Tessa Thompson signe une très belle interprétation, pleine d'alchimie et de nuances dans cette romance qui est tout de même la seconde trame du long-métrage. Steven Caple Jr. signe ici une suite divertissante, plaisante à regarder. Le dilemme du personnage principal, entre sa nouvelle vie de famille et son honneur sportif à préserver, est un enjeu pertinent et bien amené. La touche sportive, bien sûr, peut laisser plus d'un spectateur sur la touche, mais les scènes conversationnelles sont là pour les convaincre que les défis de la vie ne sont pas une question de muscles.