Prenez un peu de Rocky 2, un peu du 3, beaucoup du 4, et quelques nouvelles idées, et vous obtenez Creed 2. Après un premier volet qui apportait un peu de fraîcheur à la franchise, le fait que ce soit à nouveau Stallone à l'écriture ici, ce qui n'était pas le cas du précédent film, se ressent beaucoup car le film ressemble beaucoup plus à ceux de la saga Rocky, apporte moins de nouveauté. Malgré tout, il y a quelques nouvelles idées, notamment autour du binôme Drago père/fils qui sont très sympa.
Pour certains, Rocky IV est un mauvais film, avis que je ne partage pas. Ces gens verront donc sans doute d'un mauvais oeil le retour du personnage d'Ivan Drago, à l'époque caricature du Russe et symbole pour certains de la guerre froide. Ici, sa relation avec son fils Viktor est très intéressante, et aurait même mérité d'être d'avantage approfondie avec plus de temps à l'écran. Dolph Lundgren reprend évidemment son rôle, accompagné par un boxeur roumain jouant ici son fils, mais on retrouve aussi Brigitte Nielsen dans le rôle de l'épouse/mère Drago. Lundgren incarne donc cet ancien boxeur, rejeté par les siens depuis sa défaite face à Rocky, et qui trouve en la personne d'Adonis Creed la parfaite occasion d'avoir sa revanche. Florian Munteanu quand à lui incarne ce fils lui aussi avide de vengeance, poussé par son père dont il est en quelque sorte le "pantin" sans s'en rendre compte.
En face d'eux, on retrouve Adonis depuis peu Champion du monde des poids lourds, et son entraîneur Rocky qui continue d'être torturé par tout ce qu'il a pu rater dans sa vie. Celui qu'Adonis nomme "Tonton" vit finalement avec le fils de Creed ce qu'il n'a pas vécu avec son propre fils, et en souffre beaucoup. Adonis quand à lui, désormais en couple, vit dans ce film ce que Rocky vivait dans Rocky 2 avec sa jeune épouse. On retrouve donc autour de lui les thèmes que Stallone avait déjà traités dans Rocky 2. Par ailleurs, au travers du match d'abord perdu et de la revanche à prendre, on retrouve également les thèmes de Rocky 3.
Mais même si Stallone recycle donc des thèmes déjà traités, ce qui pourrait donner l'impression que ce film n'est qu'une redite et n'apporte rien de neuf, la manière de le faire est malgré tout différente. Ici pas vraiment de "défaite" pour Adonis, et si on devine évidemment comment l'histoire va se terminer, alors que le combat de boxe se déroule et approche de la fin, on sent venir au travers du personnage d'Ivan Drago une conclusion différente à ce match par rapport à tous ceux déjà mis en scène dans la franchise, et qui donne encore d'avantage l'intérêt au personnage incarné par Lundgren.
Franchement, Stallone a su faire de ce personnage quelque chose de très intéressant, qui lui donnera une toute autre aura que celle qu'il avait avec le 4è volet de la franchise.
Enfin, puisqu'on parle beaucoup du fait que ce film sera le dernier pour Stallone, il met en effet un joli point final à l'histoire de ce personnage, qui aura su renaître de ses cendres à plusieurs reprises, et à chaque fois en beauté. D'une certaine manière, Rocky Balbo, Creed et Creed 2 forment une trilogie pour le personnage du Rocky vieillissant.
J'espérais que ce film finalise le passage de flambeau entre Rocky et Adonis, tout en terminant un arc narratif des Creed, et c'est exactement ce qu'il fait. Du coup, même si on se doute que les producteurs imagineront rapidement d'autres aventures à Adonis, sans Rocky, on finit par se demander si cela est bien nécessaire, comme on s'était déjà demandé à la fin de Rocky 6 et de Creed si une suite était utile.
Mais qui sait, peut-être sauront-ils encore une fois nous surprendre ?...