Divines est de ces rares films qui vous bouscule, vous remue, vous dérange. Je me suis pris une grosse claque qui m'a mise au tapis et de laquelle je ne me suis toujours pas remise plusieurs jours après. Difficile de s'exprimer sur un film si poignant, je ne vois aucun intérêt à le raconter. Il ne se regarde pas seulement mais s'entend et se comprend. Il réveille en nous des sentiments extrêmes, entre rires et larmes, admiration et indignation, espoir et colère et pour finir je dirais culpabilité. Culpabilité de ne pas s'intéresser davantage à cette violente réalité, de ne rien faire pour chercher à l'améliorer, de simplement oublier et zapper cette partie de la population. La fin nous assène le coup de grâce, ne nous laissant rien, aucun espoir, à quoi nous raccrocher, seul face à nous même et notre conscience. Sur un sujet brûlant d'actualité, ce constat de la réalité fait par la réalisatrice nous amène à la réflexion, suscitant l'empathie, ce qui est d'après moi le meilleur moyen de faire comprendre les choses, de nous amener à écouter, à comprendre, à nous questionner. C'est du grand cinéma, du cinéma utile, essentiel. Les acteurs sont époustouflants, on vibre pour eux, on pleure pour eux. Ce film ne doit pas sa distinction à Cannes, c'est Cannes qui grâce à lui, jouit d'une image moins élitiste, plus ouverte, plus accessible. Evidemment ce n'est qu'une image. N'empêche que bien loin des sentiers battus et des paillettes, avec des acteurs et une réalisatrice inconnus, Divines s'impose chez les grands et apporte un peu d'espoir au cinéma. L'espoir qu'un jour il s'ouvre à tous, donne sa chance à tous et profite à tous.