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selenie
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5,0
Publiée le 29 septembre 2017
Le coup de coeur du 69ème Festival de Cannes primé de la Caméra d'Or par le jury de Catherine Corsini ce film est comparé au culte (mais surestimé !) "La Haine" (1995) de Mathieu Kassovitz, à chacun sa génération... Le film offre des moments de fulgurances et de grâces (antagonisme entre amour et danse avec le monde de la cité) parfois inouïes pour un récit audacieux qui frôle parfois la maladresse. Houda Benyamina signe un film fort et intelligent, audacieux sur bien des points. "La Haine" se retrouve bien loin derrière pour ces "Divines" qui ont du clitoris !
Une caméra d'or méritée et une belle claque, c'est ce que l'on ressent en sortant de la projection de "Divines". Suivant les péripéties dures et difficiles, et même parfois drôles, d'une adolescente des banlieues qui rêve d'en sortir, on est complètement subjugué par la richesse du propos (l'adolescence, la drogue, les banlieues, la société de consommation), la justesse du scénario, l'inventivité de la réalisation et le talent des acteurs. Tout est bien orchestré pour rendre crédible cette descente aux enfers. Il y a juste la pseudo-histoire d'amour avec le danseur qui a un peu du mal trouver sa place dans cet univers, mais pourquoi pas après tout... Bravo à Houda Benyamina qui met la barre haute dès son premier film, film dans la veine du très remarqué "Bande de filles".
film vu en avant première en compagnie de l'équipe, " divines" récompensé au festival de cannes est un film âpre et difficile sur la " condition " de la femme dans les cités de France. Au fur et à mesure des minutes l'ambiance est étouffante, électrique et envoûtante passant par mille émotions. bravo pour ce petit chef œuvre.
Un énorme coup de cœur pour ce film ! Porté par deux actrices au talent débordant, on nous raconte ici bien plus qu'un simple film de jeunes de cités, vu et revu. Ces deux jeunes filles rêvent de réussir, d'avoir une vie de « money money money » avec soleil, ferrari et beaux garçons. Mais la réalité est tout autre, morose et difficile dans leur quartier. Elles vont donc se mettre au service de Rebecca, la grande dealeuse auquel tout réussit. Remplies d'espoir et de liberté, on assiste aussi au fur et à mesure à une descente aux enfers ainsi qu'à leurs risques de plus en plus gros, de plus en plus irresponsables. Les plans-séquences sont magnifiques, empreints de légèreté et de beauté. Puis tout s'assombrit en laissant place à la violence et la dure réalité du ghetto. Mais le clou du spectacle reste cette fin bouleversante et choquante, qui clôture ce film avec beaucoup d'émotions. Nous retiendrons avant tout cette profonde amitié qui unit Dounia et Maimouna, deux actrices superbes dont j'ai grand hâte de suivre.
C'est stupéfiant ! "Divines" nous montre à coup de scènes choquantes et bouleversantes l'extrême dureté de la vie dans les banlieues. A mesure que le film avance, il y a de plus en plus de scènes hard, de scènes scotchantes de par la cruauté des images. Mais ce drame n'est pas seulement dur, il est également beau, grâce aux liens très forts qui unissent Dounia à sa meilleure amie Maimouna, à sa mère, et au danseur dont elle tombe amoureuse. On a donc alors un très beau portrait de femme, qui n'est animée que par l'espoir d'une future vie pleine de succès. Ce portrait est d'ailleurs merveilleusement sublimé par l'excellente performance d'Oulaya Amamra, aussi belle que bouleversante dans ce rôle. Mais malgré ça, le film a quand-même quelques légères faiblesse, en particulier à cause de son rythme, qui fait que les scènes vraiment poignantes ont du mal à s'installer dès le début. Mais on ressort quand-même de la salle avec l'impression d'avoir vu l'un des films les plus puissants émotionnellement de l'année.
DIVINES de Houda Benyamina, Caméra d'Or à Cannes cette année. Si vous avez regardé la remise des prix, vous vous souvenez certainement de cette femme survoltée et exubérante dont le discours interminable avait électrisé l'audience. En découvrant son film aujourd'hui, véritable manifeste féministe, je comprends mieux sa réaction, sa joie et sa fierté incommensurables. On image bien tout le courage, la détermination, l'énergie et l'audace dont il a fallu faire preuve pour faire financer une histoire aussi brûlante, réalisée et interprétée par des inconnus. Le résultat est stupéfiant. Dounia (Oulaya Amamra, incandescente révélation) est une jeune femme enragée et rebelle qui veut sortir à tout prix de sa condition misérable (elle vit dans un bidonville aux portes d'une cité ghetto avec sa mère alcoolique), quels qu'en soient les moyens. Soutenue par sa meilleure amie (Déborah Lukumuena, à l'indéniable potentiel comique), elle entre en contact avec Rebecca, une dealeuse crainte et respectée, pour qui elle souhaite travailler. Dans le même temps, elle rencontre un jeune danseur ambitieux qui exerce sur elle une grande fascination… Ce qui s'annonçait comme une comédie sur la débrouille en milieu hostile façon "Tout ce qui brille" se révèle progressivement être un drame puissant sur une jeunesse perdue, obsédée par l'argent et les marques. Comme seuls repères, comme moyen d'exister et de lutter contre un quotidien désespérant. Doublé d'une histoire d'amitié magnifique, le récit déroule progressivement la spirale infernale de la poisse, de la violence et du chaos. Quelques scènes à l'humour dévastateur et plusieurs moments de grâce inouïe permettent de reprendre son souffle mais la descente inexorable ne permet guère de doute quant à l'issue du chemin. Pourtant, la fin, aussi absurde que déchirante, foudroie quand-même. J'ai pensé à "La Haine" dont DIVINES pourrait être le pendant féminin. Une sacrée référence.
Un film très puissant. Trois actrices qui crèvent l'écran. L'accompagnement musical et la danse, intelligemment glissés dans la mise en scène, renforcent un petit côté allégorique. La fin bien triste a la force d'une morale sanction. Tout ça secoue. Après une Caméra d'Or à Cannes, il est fort probable que ce film et ses actrices (les acteurs sont effacés dans des rôles accessoires) vont décrocher quelques récompenses supplémentaires. Et c'est mérité. Bravo. Attention, certaines scènes ne sont pas exemptes de violences.
Il y a 10 films dans Divines. On peut y voir un film de banlieue, un film de filles, une comédie (car Déborah Lukumuena est diablement drôle), mais j'y verrai plutôt deux grilles de lectures. Prenons le drame social : Cette jeune fille vit dans une détresse matériel et affective telle, qu'elle voit dans la délinquance une porte de sortie et un moyen de se faire de l'argent. La suite n'est qu'une descente aux Enfers pour cette naïve qui se fait manipuler de tout côté jusqu'à la tragédie grecque finale. Le seul espoir vient d'une belle histoire d'amour à peine débutée, mais magnifiquement filmée dans des scènes de danse d'une grande sensualité. Le regard de cinéaste de Houda Benyamina est indéniable. L'amour, la peur, la colère se voient dans chacun des plans du film, magnifiés par l'interprétation de Oulaya Amamra, bluffante. L'accumulation des problèmes et des scènes « d'action » est peut-être une petite erreur de jeunesse complètement pardonnable. On ne se défait pas si facilement des standards hollywoodiens. L'autre façon d'aborder Divines serait d'y voir une éloge du Contrat Social cher à Rousseau. Quand Dounia refuse d'être un membre de la société (la scène introductive immonde avec sa prof, son absence de morale à bien des moments du film), elle creuse elle-même le sillon de son malheur. L'apothéose arrive avec le refus des pompiers d'entrer dans une zone où ils se font habituellement caillasser. Refuser habituellement les représentants de l'état, alors qu'ils ont une mission de service public, va entraîner le drame final. Un film militant en plus d'être divertissant. Il serait dommage de rater Divines.
"Divines" est un film fabuleux. Beaucoup pourrait se dire "encore un de ces films français sur les cités qui va gagner de nombreux Césars", et concrètement ce serait mentir de dire que le film n'est pas ça. Enfin presque, car c'est justement la force incroyable de ce film : sur un fond archi-réaliste et intelligent de responsabilité, le film traite d'amitié, d'amour, d'humour et sonne ainsi toujours juste. Alors oui, j'ai pleuré, quand le film s'est terminé sur cette sublime musique servant parfaitement les images et l'histoire (comme tout au long du film d'ailleurs : la musique est magistrale) ; oui aussi, je me suis senti profondément touché et plus solidaire que jamais devant ceux qui n'ont - sinon rien en tout cas - pas grand chose et sur qui il est de mode (à vomir) de souhaiter leur sortie de France ; et oui enfin, je continue de penser à ce film, quelques heures plus tard, tant il m'a apporté (j'ai tellement ri aussi) et tant j'espère qu'il sera vu. "Divines" a quelques défauts bien entendu, mais il a surtout l'intelligence rare de faire comprendre que certains clichés n'en sont pas et qu'il est tout à fait possible de mêler dans un film toutes sortes d'art (la danse y est magnifiquement présente) pour prendre aux tripes, pour viser droit au cœur. Plus qu'un coup de coeur, "Divines" est un coup au coeur, porté par un casting bouleversant, à suivre définitivement.
Une belle découverte. Les deux actrices principales ont fait une interprétation magistrale. Quant au film en lui même, j'y ai vu des influences de Maiwenn et de Xavier Dolan ( notamment la scène où les deux actrices se retrouvent à rêver d'une vie "meilleure", en tout cas sans les problèmes qui font leur quotidien). C'est un beau premier film, et j'ai hâte de découvrir les prochains films de cette talentueuse réalisatrice ! Le prix décerné à Cannes n'est pas usurpé !
On peut dire qu'au moins, c'est moins pénible que "Bande de filles", mais on n'ira pas loin. Vu juste derrière le suprêmement subtil "Brooklyn Village", le contraste est violent : ici, on chausse les gros sabots. On n'en voudra pas trop à Houda Benyamina d'être aller chercher ses références chez Scorsese (ou chez Jean-François Richet) plutôt que chez Pialat, et d'avoir tenté un film d'action plutôt qu'une sempiternelle chronique sociale naturaliste. Techniquement, le film impressionne par sa maîtrise, au point de friser la bande démo pour faire de l'œil au cinéma commercial, sans éviter l'écueil de la facilité (l'utilisation du "Requiem" de Mozart, par exemple, pour fabriquer de l'émotion à bon compte quand une séquence ne tient pas la route sur le fond). Car là où le bât blesse, c'est côté scénario, répétitif et truffé d'invraisemblances dont l'accumulation lasse et finit par ennuyer. Benyamina aime que ça cogne, que ça claque, que ça gicle, au point d'appuyer le trait sans aucun égard pour la subtilité des personnages qu'elle tente de dessiner : deux rebelles égarées dans un monde impitoyable, oscillant entre l'ange et la bête, que leur fascination pour l'argent facile et le consumérisme mène à la déréliction - on ne nous épargne pas une fin aux relents moralisateurs embarrassants. Autant "Brooklyn Village" se situe dans le camp de la vérité romanesque, autant "Divines" bascule dans le mensonge romantique, pour reprendre une dialectique chère à René Girard : tout parait vite faux, factice, fabriqué, exagéré de façon à créer artificiellement du mouvement, de l'image... Une image en toc, malgré l'engagement et l'abattage de deux comédiennes dont il faut se souvenir des noms, Oulaya Amamra et Deborah Lukumuena.
Beau film porté du début à la fin par l'actrice principale Oulaya Amara. L'actrice est toujours prête à basculer du bon comme du mauvais côté. On fait face au désoeuvrement d'une jeunesse attirée par l'argent facile et qui n'arrive pas à se projeter dans l'avenir .Les autres actrices sont toutes aussi convaincantes, des portraits de filles crus et réalistes. A ne pas manquer !
Dounia et Maimounia sont « deux mouflettes de banlieue » – pour reprendre la jolie expression de Télérama dont elles font la couverture. Dounia est une beurette poids plume à la langue bien pendue qui vit misérablement dans un bidonville avec sa mère pute et alcoolo ; Mamounia est une renoi poids lourd dont le père est l’imam de la salle de prière. L’une et l’autre sèchent les cours du BEP, maraudent au centre commercial, rêvent d’argent facile.
Ainsi pitché, « Divines » ne justifiait à mes yeux de critique ni la Caméra d’Or qu’il a obtenu à Cannes ni les critiques dithyrambiques de la presse. Critique blasé, quarantenaire et vaguement réac, je me disais que cette semaine était décidément trop politiquement correct après le Nocturama de Bonello dont j’ai fait mon coup de gueule. Je ne voyais a priori aucune originalité dans Divines, ressassant le thème de la banlieue et de sa jeunesse sans repères exploré avec succès par Abdellatif Kechiche (« L’Esquive »), Laurent Cantet (« Entre les murs ») ou Céline Sciamma (« Bandes de filles »). Et j’ai été franchement rebuté par les interviews de la réalisatrice Houda Benyamina qui enfonce les portes ouvertes à coup de formules creuses
Coup de cœur. Toutes mes préventions ont disparu en deux scènes. La première sur des images sans dialogues de la cité anonyme où Douna et Maimouna chahutent au son paradoxal et inattendu du Nisi Dominus de Vivaldi. Mais surtout la deuxième : Dounia est en classe et joue le rôle d’une hôtesse d’accueil pour préparer l’examen qui sanctionnera son BEP et lui permettra peut-être de décrocher un emploi humiliant et sous-payé. La jeune élève se rebelle ; le ton monte ; elle injurie l’enseignante vite débordée. Je suis scotché. Dans quel film suis-je tombé ?
Certes, « Divines » n’est pas exempt de défaut. Il hésite entre le réalisme documentaire et la fable sans arrêter son parti. Dounia et Mamounia se disent matérialistes, prêtent à tout pour « faire du fric », rêvant de conduire une Ferrari à Phuket et hurlant de joie dans une décapotable sur les Champs-Elysées ; et elles sont en même temps émues au tréfonds d’elle-même par les chorégraphies du ballet de danse contemporaine dont elles espionnent en cachette les répétitions. Le caïd de la cité est Rebecca, une aînée qui renverse les codes de l’hypervirilité ; mais le personnage manque de crédibilité et en perd plus le film avance.
Pour autant, j’écarte les réserves que Divines peut inspirer et lui accorde, conscient de la subjectivité de ma notation, les quatre étoiles que sa contagieuse vitalité mérite.