Des plans sur la comète est le premier long-métrage de Guilhem Amesland. Le réalisateur souhaitait garder le ton à la fois léger, poétique et grotesque de ses premiers longs. "Ces deux pôles sont pour moi intimement liés. Dans la vie, on fait en permanence ce grand écart entre le sensible et le risible, ce qui correspond aussi à des films qui me touchent", raconte-t-il. "Je voulais retrouver ce mélange de grotesque et de beauté, de beauté dans le grotesque. Et ces personnages truculents, sublimes et pathétiques à la fois, dont la dualité renvoie à une vérité humaine".
Guilhem Amesland voulait centrer son film sur un duo de frères après avoir déjà exploré le thème de l'amitié. Il confie : "Ces amitiés, même éphémères, peuvent être très fortes et profondes. Mais raconter ce lien créait des récits très claustrophobes, des duos de personnages peu ouverts sur l’extérieur car l’enjeu était d’abord de raconter la séparation, la trahison". Dans Des Plans sur la comète, le réalisateur voulait une relation qui soit tel un refuge, un espace rassurant face au monde extérieur.
Guilhem Amesland voulait avant tout faire un film centré sur des personnages "pétris de banalité, des individus imparfaits, en quête d’eux-mêmes". Le réalisateur s'identifie à ceux qu'il filme et entend mettre en images un ressenti profond : "Je ressens leur crise existentielle comme profondément actuelle et proche des préoccupations de ma génération, celle des emplois alimentaires instables, des amours chaotiques et des perspectives d’avenir nébuleuses…".
Guilhem Amesland et Vincent Macaigne se connaissent bien. Le premier a en effet travaillé en tant qu'assistant réalisateur sur plusieurs des films dans lesquels jouait le second (Tonnerre, Un monde sans femmes). L'acteur a également joué dans des courts-métrages du réalisateur. "Je dis souvent que sans Vincent, je n’aurais jamais fait de film. Mon rapport à l’humain et à l’acteur est central dans mon envie de cinéma", déclare Amesland, qui a eu un déclic en observant Macaigne préparer ses spectatcles de théâtre.
Guilhem Amesland a choisi de travailler avec le chef-opérateur Jonathan Ricquebourg pour être emmené vers des directions autres que la sienne et qui pouvaient le suprendre : "Jonathan a travaillé avec des metteurs en scène singuliers, notamment Albert Serra et Jean-Charles Hue", analyse-t-il. "J’avais beaucoup aimé Mange tes morts, cette idée de faire du cinéma de genre là où d’autres feraient une chronique sociale. Ma démarche est très différente, mais je voulais aussi un rapport au genre, prendre des partis pris de lumière forts, ne pas être dans le naturalisme, assumer du lyrisme, de la grandiloquence".