Ce film relate la chronique de la vie d'une école parisienne. Rien de fulgurant, si ce n'est l'hymne à ce corps enseignant si souvent critiqué, condamné, malmené. La plupart des acteurs de l'école sont présents et/ou nommés. Les "bidules" de l'éducation nationale sont aussi mentionnés : PPRE, AVS, RASED... Les rôles sont distribués : il y a le fils de l'enseignante, dans la classe de sa mère, il y a Sacha (étymologiquement, c'est celui qui repousse, c'est une déclinaison d'Alexandre). Ici, Sacha repousse par son odeur : il ne se lave pas, n'a pas de vêtements propres. Problème d'hygiène ? Maltraitance ? Négligence ? Carence de soins ? Il ne sais pas prendre soin de lui. Il y a les salaires des professeurs des écoles, leur dévouement, leur implication, leur rôle essentiel dans l'émergence de l'estime de soi. C'est une fonction fondamentale de l'école avant même ou conjointement à sa mission de transmission de connaissances. Il y a madame Duru, l'AVS, qui permet à une enfant différente (probablement autiste) de trouver et de prendre sa place. Cette AVS, qu'on oublie d'aller chercher lors des réunions d'équipe de suivi de scolarisation. Il y a cette question aussi fondamentale qui est posée : est-il sain qu'un adulte passe toute sa journée avec des enfants ? Il y a l'inspecteur, dans sa position la plus infantilisante qui soit, ridicule à dire aux élèves : "vous ne me voyez pas, je suis transparent". Et puis, j'adore Sara Forestier, je la trouve touchante de vérité. "Primaire" nous emmène dans une succession d'anecdotes, qui font chronique d'une vie d'école. C'est bien de donner à voir cela au grand public, mais le public sera-t-il au rendez-vous ?