The mermaid arrive à faire ce que les documentaires moisis sur l'alimentation, l'écologie n'arrivent pas à faire. Il arrive à dénoncer, même si sur la fin ça part dans la surenchère un peu grossière, ce que l'Homme peut faire de mal à son environnement.
Le film a ses défauts notamment le fait que visuellement c'est blindé d'effets numériques datés, que la fin qui aurait gagné à être plus tragique en virant les trois dernières minutes du film ou encore que l'humour est parfois un peu lourd pour moi simple occidental.
Reste que Stephen Chow sait ce qu'il fait et surtout sait manier avec brio le mélange des genres. Ici le drame se mélange merveilleusement bien avec la comédie et le film est toujours plein de poésie et ceci même lorsque les effets spéciaux piquent les yeux. En gros c'est moche, mais il y va quand même à fond et ne se laisse pas limiter par la technique et finalement ça rend quand même vraiment bien dans le film.
La force du film est là, commencer comme une comédie grasse avec des scènes vraiment dégueulasses, je pense à la fausse sirène dans la baignoire, je n'en pouvais plus tant c'était ignoble à voir et en même temps très drôle. Puis on glisse vers la comédie romantique, qui a déjà mieux fonctionné chez Stephen Chow, mais qui produit malgré tout son petit effet. Et enfin on tombe dans un drame vraiment intense, tragique, mais aussi violent.
Alors oui c'est pas très réaliste d'imaginer des scientifiques chercher une nouvelle espèce animale avec un lance rocket et chercher à les tuer plutôt qu'à les capturer vivants, mais la violence marque. Elle marque parce que finalement les mutilations que ça impose au corps des sirènes sont, elles, bien réalistes. Et donc même si les motivations de la méchante (fort belle par ailleurs) sont elles aussi totalement excessives et il y aurait sans doute beaucoup de petites boutades à faire sur son hystéries et ses raisons, ça fonctionne malgré tout, car l'impact est palpable.
Je ne m'attendais pas qu'un film qui s'ouvre en mettant un gros dans un costume de sirène finisse par me faire sentir aussi mal. Le pire moment du film doit être le passage où ce gros prend la photo de la sirène sur un quai, on sent toute l'horreur de la chose.
Si le film s'autorise malgré tout quelques intermèdes plus comiques, notamment le passage avec les deux policiers que je trouve très drôle et très bien pensé (on les policiers qui font semblant de ne pas savoir dessiner une sirène) le ton du film va malgré tout en s’aggravant jusqu'à l'avant-dernière scène, qui pour moi aurait dû être la dernière.
Bref, de la fiction bien écrite, ça reste meilleur que mille discours moralisateurs.