Paris, fin 19ème, nous entrons dans la vie de Rodin avec sa première grosse commande : la porte de l’enfer. Artiste travaillant le plâtre et la terre, il n’en demeure pas moins un homme amoureux. Nous nous immisçons dans son histoire tumultueuse avec Camille Claudel...
A l’image d’une pièce de théâtre la quasi totalité du film se déroule dans l’atelier parisien de l’artiste (interprété par Vincent Lindon). De rares scènes ont lieu dans la ville de Meudon où il résidait (quelques scènes ont d’ailleurs été réalisées dans sa vraie maison de Meudon). Les deux sujets principaux du film sont la recherche d’inspiration et la passion.
Il ne faut pas s’attendre à découvrir un résumé de sa vie entière, le film se penche seulement sur la première grosse oeuvre de Rodin à savoir “la porte de l’enfer”. Sa sculpture de Balzac qu’il a conçu sur la même période occupe une grosse partie du film également.
Vu le sujet du film, vous imaginez bien que la mise en scène d’un artiste analysant chaque détail qui l’entour pour les retranscrire dans ces oeuvres n’est pas super dynamique et entraînant.
Le deuxième gros sujet du film est Camille Claudel. Modèle de l’artiste qui, en mettant le corps de la femme en valeur, devient un précurseur dans la lutte de la place de la femme dans la société. Modèle mais surtout amante, elle fait tourner la tête de Rodin et devient même une rigoureuse conseillère pour ses oeuvres. Malgré cet amour passionnel, ils vont devoir se séparer car la jeune fougueuse ne supporte plus d’être toujours dans l’ombre de son maître et amant. A l’image de Camille, de nombreuses scènes érotiques viennent contraster le décors blanc, froid et pâle de l’atelier et du plâtre.
Concernant nos remarques, quelques tirades sont tout simplement incompréhensibles, il faut articuler ! La performance de Vincent Lindon est ici décevante ! Il ne pouvait pas y avoir d’incohérence étant donné qu’il ne se passe quasiment rien du film. C’est un enchaînement de dialogues, suivis d’un regard dans les yeux entre deux personnages pendant une vingtaine de secondes, et pas sur une scène seulement, mais bien sur la totalité du film. Le dynamisme en prend donc un coup. Ajoutons à cela des plans entre 20 et 30 secondes chacun et le spectateur est perdu au bout de 30 minutes de film.
Pour poursuivre avec les plans, nous avons relevé une dizaine de plan qui n’apportent strictement rien au film et viennent nous endormir davantage (ici, les plans qui viennent clôturer un chapitre). Le projet de retranscrire la pensée de l’artiste dans ses questionnements internes n’est donc pas une réussite.
Pour aller plus loin dans l’analyse, on pourrait ajouter que les scènes n’ont pas de lien entre elles. Si le film est divisé par chapitre, chaque chapitre semble lancer une intrigue incomplète à la fin de celui-ci. Est-ce pour faire référence à la phrase de Rodin “Parfois les plus grandes oeuvres sont inachevées” ? En tout cas pour le film, ça ne sert à rien du tout. Le réalisateur manque totalement de respect à l’égard de ses spectateurs. S’il tente d’intégrer tant bien que mal des références culturelles, celles-ci ne sont pas non plus exploitées correctement, et le spectateur se perd une fois de plus…
La bande originale ne va pas chercher loin non plus. Un thème basique qui vient accompagner le début du film. Le même thème repris une fois en milieu de film, puis qui sert aussi de générique de fin. Pourquoi, avec un film lent, sans sens et sans cohérence, faire le choix d’une bande originale aux mêmes caractéristiques ? Vraiment ce film est un échec !
Au bout de 30 minutes, on regarde l’heure, on se demande quand est-ce qu’on va vraiment comprendre le sens, le but du film. Après 1 heure, on regarde encore sa montre avec plus d’impatience. Après 1h30, on voudrait partir mais on se dit qu’au point où on en est, rester 30 minutes de plus ne devrait pas être bien méchant. Grosse erreur, on ne fini plus qu’à penser au temps restant avant de sortir de la salle qu’au film lui-même. Enfin, on ressort avec un sentiment étrange… On en conclut que le film n’est pas emballant, même ennuyant par moments, mais on quitte la salle en ayant appris un peu de l’histoire d’un artiste français ayant marqué l’histoire de France et de l’art.