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Un visiteur
5,0
Publiée le 10 janvier 2018
C'est une sublime réadaptation du roman de Guillermo Rosales dans laquelle la réalisatrice Joan Chemla nous transporte. Un film où l'émotion prime, nous faisant ressentir le poids que porte le protagoniste et les personnages l'entourant. Toujours divisé, oscillant constamment entre deux mondes, onirique/réel, le spectateur est à la fois ébloui par de sublimes images et une mise en scène réfléchis, tout en étant percuté par des émotions très brutes. Beau premier long de cette jeune réalisatrice. Il nous tarde de voir la suite !
Vu en avant-premiere a l'UGC cine cite les halles:
On aura rarement l'occasion de mieux dépenser 10e (ou moins !) au cinema en 2018 qu'en s'invitant dans l'univers si singulier de Joan Chemla qui ne cesse dans "Si Tu Voyais son Coeur" d'osciller avec brio entre onirisme et fantasme d'un monde qui nous est à la fois si proche et si lointain. Véritable tour de force artistique, ce voyage aussi éprouvant par la détresse d'un Gael Garcia Bernal au sommet, que jubilatoire par sa sublime et envoutante musique, au diapason d’une Marine Vacht solaire, questionne indifféremment par l’absurde ou la grâce, tout ou presque, y compris son propre format de « film ». Un premier coup de poing, brutal et violent, dans la bedaine grasse et gélatineuse du cinéma français ; de bonne augure, donc, pour la carrière d’une Joan Chemla qui aura fort à faire pour confirmer sa première victoire par KO.
Un beau titre, Si tu voyais son coeur, pour le premier film de Joan Chemla. Avec un casting qui se distingue : Gael Garcia Bernal, Marine Vacth, Karim Leklou et le désormais indispensable Nahuel Perez Biscayart. On aimerait l'aimer plus ce film, parce qu'il vient d'une réalisatrice qui entend imprimer sa propre signature et parce qu'il est plutôt ambitieux, au moins sur la forme. Le premier reproche survient pourtant rapidement : en déconstruisant son histoire, en cassant son rythme chronologique, Joan Chemla doit orchestrer le chaos d'une narration qui fonctionne difficilement avec des allers et retours permanents entre le passé et le présent. Ce n'est pas que l'on s'y perde vraiment mais les enjeux sont écrasés par ce qui apparait comme une stylisation trop systématique. En ressort également une mythologie incertaine de la dérive, du désespoir monté en sautoir, avec l'amour avec un grand A comme seul espoir. On y trouvera une poésie plus poisseuse qu'élégiaque, avec le seul personnage qui fait exception (Marine Vacth), comme un contraste trop éclairé dans une lumière angélique et malade. Si tu voyais son coeur est tiré d'une nouvelle, cela n'explique pas les manques du scénario d'un film pétri de bonnes intentions mais encore maladroit dans son exécution.
Qu'est ce que ce film est lent ! J'ai vu ce film en avant première au Festival International du Film Francophone de Namur en Belgique où j'ai pu assister à un questions/réponses à la fin du film, sans trop de questions d'ailleurs. Mais tout cela s'explique. Tout d'abord on a ici le premier long métrage d'une réalisatrice qui à déjà réalisée quelques courts métrages et ça se sent ! Pour moi, le film est tiré en longueur, avec des plans beaucoup trop lents qui auraient pu être remplacés par des moments d'intimité avec certains personnages afin de mieux les connaitre. Et puis pourquoi ne pas avoir plus élaboré la fin ? Je sais que c'est film est tiré d'une nouvelle mais alors pourquoi ne pas l'avoir réalisé en court métrage ? Passons aux choses qui m'ont tout de même donné envie de donner un 3,5/10. Les couleurs, les lumières, les plans, tout cela est d'une perfection, on est littéralement plongé dans cette univers sombre, froid, triste. Et pour amplifier le tout, les personnages sont tous très atypiques et très bien joués. Sans son scénario lent et mal ficelé, j'aurais mis 4/5 à ce film.