Paris, à la Belle Epoque. Dilili, petite métisse canaque a quitté la Nouvelle Calédonie clandestinement. Son institutrice, qui n’était autre que Louise Michel, lui a appris le Français qu’elle parle avec distinction et élégance. Recueillie par une comtesse, elle participe à des spectacles d’indigènes pour touristes. C’est alors qu’elle rencontre Orel, un jeune et beau livreur à triporteur qui connaît le Tout Paris.
Avec lui, elle arpente la capitale, à la recherche de petites filles mystérieusement disparues, enlevées par une secte obscure, les Mâles- Maîtres. Pendant leur enquête la fillette et son ami rencontrent artistes et scientifiques qui ont élu domicile dans la capitale ( Toulouse-Lautrec, Louis Pasteur, Marie Curie, Sarah Bernhardt, Eric Satie, Picasso, Renoir, Marcel Proust ..). Ils découvrent plusieurs lieux célèbres, comme le Moulin Rouge.
Michel Ocelot a photographié Paris sur une durée de 4 ans et a retenu les images qui évoquent le Paris de la Belle Epoque. L’animation s’inscrit dans ce décor photographique minutieusement sélectionné. Quel magnifique travail d’orfèvre !
Michel Ocelot, avec finesse, aborde des sujets à vocation polémique et les intègre dans un conte pour enfants, avec ses ressorts et ses péripéties. Il parle de racisme et de sa relativité selon le point de vue pour une petite fille métisse, à travers les propos innocents et malicieux de la petite héroïne.
Il évoque le lourd sujet de l’oppression des femmes. S’il y a des allusions assez évidentes aux dérives obscurantistes d’une certaine religion, des détails rocambolesques viennent pimenter le scénario.
Ses idées passent bien. Elles gardent une part d’humour et beaucoup d’imagination, dans un récit aux allures d’une aventure de Jules Verne.
Comment la légèreté et les lumières d’une civilisation s’opposent à une gangrène obscurantiste et triomphent. Comment mêler la vérité historique (sauf pour le préfet de police) et le conte.
Un double pari délicat pour un film à destination des plus jeunes, et au final magnifiquement réussi !
Mon blog : larroseurarrose.com