Raaah des fois je râle contre moi-même quand je mets des notes si basses à des films qui, comme celui-ci, semblent tenter plein de choses ! Des choses jolies en plus ! Mais bon… D’un autre côté, je ne peux m’empêcher de penser que les apparences sont aussi parfois bien trompeuses. J’entendais et je lisais à droite à gauche qu’on comparait ce film à ceux de Wes Anderson ; comparaison à laquelle je souscris d’ailleurs sans trop sourciller (en même temps : difficile de s’y opposer tant la référence est manifeste !) Alors certes, cela peut être flatteur pour un film qu’on opère ainsi une telle comparaison. Pourtant, je trouve que c’est pourtant dans cette comparaison que se trouve tout le problème de ce « Fantastic Birthday ». Parce que oui, le film a beau avoir un style marqué, il n’empêche que ce n’est pas SON style… Là, pour le coup, c’est vraiment le style de Wes Anderson sans discussion possible ! A se demander même où se trouve le style de Rosemary Myers là-dedans ! Alors on pourrait se dire : qu’importe si ça marche ! Après tout du Wes Anderson c’est si bon ! » Bah ouais moi je voudrais bien dire ça, sauf que là, le problème, c’est que ça ne marche pas. Parce que pour le coup, il y a un vrai décalage entre le style qu’arbore le film et son contenu. Si l’esthétique se veut décalée et un peu fofolle, l’intrigue quant à elle détonne du simple fait qu’elle soit bien sage et conventionnelle. Il en va de même pour les personnages qu’on semble vouloir nous présenter comme singuliers et marginaux alors qu’au fond, franchement, ils ne se limitent chacun d’eux qu’à un seul trait de caractère – souvent caricatural qui plus est – pour les définir. Et puis s’ajoute à ce problème un vrai souci d’équilibre au niveau de l’écriture. Parce que oui – Ô surprise ! – voilà qu’au bout d’une heure, le film vire vers le conte fantastique ! Bah ouais ! Carrément ! Et cela presque sans sommation ! Il y avait certes bien eu quelques effets d’annonce, mais c’était tellement peu de choses et tellement externe à l’atmosphère globale du film que – franchement – quand le truc est tombé là, comme ça, je suis un peu resté comme deux ronds de flan. Pour le coup, j’ai vraiment vécu le truc comme une intrigue random qui était tombée là, comme ça, comme un cheveu sur la soupe. Non mais là vraiment : non. Quand on prévoit un segment de ce genre là qui, en plus, est aussi long, tu fais en sorte de l’amener progressivement dans ton film. Tu ne peux pas l’amener comme ça comme un segment que tu raccroches comme ça parce que dans ta tête ça parait logique. Et si encore c’était le seul problème de ce passage là... mais comme un syndrome qui revient de manière lancinante, ce moment du film qui est clairement pensé comme un temps fort est là aussi totalement vicié par la manque d’originalité et de créativité de l’auteur. Et voilà que les figures du conte auxquelles l’héroïne se retrouve confronté se révèlent être des projections symboliques de chacun des personnages qui l’entourent ! Alors déjà que chaque personnage souffrait d’un affreux problème de stéréotype, là l’auteur nous déroule carrément la notice d’interprétation de la manière la plus balourde qui soit ! Le pire, c’est que j’ai vraiment l’impression que ce film a été fait avec la meilleure des intentions ! C’est soigné, ça cherche à s’inspirer des plus grands ; ça suit le modèle de manière scrupuleuse. Soit. Et franchement des fois j’avais envie d’y croire. Il y a clairement quelques moments que j’ai trouvé réussi (
l’entrée des participants de fête sous forme de danse disco ou bien encore la courte discussion de Greta adolescente avec Greta petite-fille.
) Ce n’était pas forcément original et fin, mais j’ai trouvé que ça avait au moins le mérite de marcher. Quel dommage d’ailleurs qu’au fond ce film ne sache pas faire plus basique au profit de la cohérence. Au lieu d’aller se chercher une identité de film fou-fou, indé, en roue libre, il aurait dû assumé son côté scolaire et mièvre. Rosemary Myers n’a selon moi pas réalisé un film qui lui ressemble et je trouve que ça se sent terriblement. Ce style, ça ne lui correspond pas et ça se sent. Du coup, moi j’ai vu dans ce « Fantastic Birthday » un film bancal – plein de bonnes intentions il est vrai – mais qui au final m’est plus apparu comme un pastiche sans saveur plutôt que comme une véritable œuvre qui avait son identité propre. Dommage, vraiment… Peut-être pour une prochaine fois…