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    Certaines Femmes
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    3,0
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    67 critiques spectateurs

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    Laurent C.
    Laurent C.

    247 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 mars 2017
    Ces quatre femmes dont la réalisatrice réalise le portrait, sont semblables à ces magnifiques montagnes du Montana qui hantent le fond de l'écran d'un bout à l'autre de cette œuvre "Certaines Femmes". Ce sont des femmes dures, intelligentes, au cœur noble, et qui luttent pour leur dignité avec la solidité de la pierre sur le visage et la douceur des pâturages dans les yeux. On pourrait penser à la succession de quatre récits, en vérité il s'agit d'une sorte de déclinaison poétique et sobre de la féminité, dans toute sa luminosité, sans que jamais la réalisatrice ne cède à l'outrance féministe ou à l'hystérie. Elle regarde avec tendresse cette professeure de droit maladroite et indécise, cette éleveuse de chevaux sensible et solitaire, cette avocate engagée et tourmentée, et cette mère de famille déterminée et sensible. Les destins se croisent parfois mais n'aboutissent vraiment à un destin partagé clair. Car elles demeurent des femmes ancrées dans leurs doutes et leur effort à faire mieux que les hommes si elles veulent trouver une place. Il n'y a jamais d'énervement. Juste de la détermination, de la douceur et de la beauté. Car la photographie, faiblement assombrie, est tout juste semblable aux paysages que la réalisatrice dépeint : belle, à la puissance évocatrice indiscutable. Le spectateur ne ratera pas la prestation tout en nuance de Laura Dern. On est très loin de la folie destructrice de "Sailor et Lula", au contraire, elle incarne une avocate intelligente, rationnelle, et d'une implacable bravoure. "Certaines femmes" porte bien son nom : le récit de quatre apparitions féminines, aussi profondes et passagères que des étoiles filantes.
    Susana E
    Susana E

    6 abonnés 4 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 1 mars 2017
    Nous avons choisi ce film sans rien lire avant, comme on a l'habitude... et c'est le genre des decisions que l'on regrette. Nous avons passé la scéance à attendre que quelque chose arrive, ce qui n'a jamais arrivé. Dommage car il y avait de la matière... les paysages sont beaux et les personnages complexes mais il manquait l'histoire.
    Daniel C.
    Daniel C.

    138 abonnés 717 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 février 2017
    Magnifiquement filmé. C'est un film très esthétique. Les plans enneigés du Montana, les routes interminables, les convois ferroviaires dont la longueur dépasse l'entendement, les paysages infinis, tout cela est capté par la caméra. Comment se débattent chacune de ces femmes, eh bien elles sont minimalistes dans l'usage de la parole, comme si les mots, leurs mots n'avaient que peu de poids. La nature est omniprésente, les chevaux sont là, la chienne aussi, Lucy et le film lui est dédié. Peut-être l'heure tardive de la séance m'a-t-elle fait manquer une partie de la teneur du scénario...
    Didier L
    Didier L

    31 abonnés 222 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 février 2017
    Le film s'ouvre sur trois plans magnifiques soulignant la solitude et l'incommunicabilité des êtres malgré (ou à cause de) les grands espaces qui les entourent. Après "Wendy et Lucy" et "La dernière piste", Kelly Reichardt confirme son talent à utiliser l'espace en l'ouvrant et le refermant à sa guise dans une construction de plans toujours très signifiante sans avoir le moindre mot à ajouter sur la psychologie des personnages. Mais, cette fois ci, parce que les enjeux ne sont pas clairs (si ce n'est l'histoire d'amour naissante entre la palefrenière et sa prof), parce qu'on sait d'emblée qu'aucune de ces "certaines femmes" ne réussira à sortir de sa solitude et ne sera jamais regardée pour ce qu'elles ont envie d'être, le spectateur finit par s'ennuyer et surtout malheureusement ne pas s'attacher à ces femmes qui mériteraient pourtant d'être regardées.
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    103 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 février 2017
    Kelly Reichardt passe de l’Oregon au Montana et adapte trois nouvelles de Maile Meloy pour son nouveau film, Certaines femmes. Quatre héroïnes ordinaires face à la solitude dans un film d’une beauté renversante.

    LA SUITE :
    LeMagduCiné
    LeMagduCiné

    64 abonnés 626 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 février 2017
    Avec Certaines femmes, Kelly Reichardt ne parvient pas à transcender le portrait de femmes et signe une œuvre contemplative et froide qui malgré ses élans poétiques, ne nous confronte qu’à l’ennui.

    Synopsis : Quatre femmes font face aux circonstances et aux challenges de leurs vies respectives dans une petite ville du Montana, chacune s’efforçant à sa façon de s’accomplir.

    La tranquillité du quotidien

    Kelly Reichardt s’est, depuis quelques années déjà, imposée comme une portraitiste de talent notamment pour exprimer avec une rare délicatesse l’intime et le mal être de ses personnages. Composant un cinéma féminin régi par l’abstrait et la poésie, elle a apporté des œuvres parfois difficiles d’accès pour son spectateur mais contenant de formidables joyaux pour celui qui avait le courage de s’y laisser bercer. Pourtant avec un style pareil à aucun autre et ses thématiques auteuristes appuyées, elle commence à devenir la caricature d’un cinéma indépendant américain qu’elle avait jusque là si bien évité. Mais allant de plus en plus loin dans l’épure et l’abstraction, elle cédait à une froideur qui marquait déjà une cassure avec son spectateur lors de son précédent film, Night Moves, réflexion écolo beaucoup trop statique menée par Jesse Eisenberg et Dakota Fanning. Son dernier film, Certaines femmes, s’inscrit dans cette logique et peine à convaincre.
    papalou
    papalou

    15 abonnés 225 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 mars 2017
    Moi j'ai été touché par ce recit mêlant ces destins de femmes au fin fond du Montana...
    Pays aride austère sec émotionnellement à l'image de se train traversant l'écran en début de film!
    Ces 4 portraits sont sévère dans le sens où rien n'est masqué, édulcoré ...
    Ces femmes se croisent et ne sont que l'ombres de leurs émotions ! Avocate, patronne , palefrenieres et juriste médiocre...elles sont secs de sensibilités ....peut être ça et là émerge des moments de rédemption...mais fugace ... Les yeux brillent telle cette indienne isolé physiquement qui gardent les chevaux, à l'écoute des histoires fades et vides de cette juriste en mal de revenu... Elle même renfermé sur soi étanche à tout dialogue .... Et ne ressemblant même plus à un être humain ....
    Elle sont Soit fantôme soit vide soit utilisé soit rien...
    Rien est le mot, Durant prêt de 2 h il ne se passe presque rien, mais ce vide m'a parti de ressentir de minuscule battement de paupière, des signaux faible d'émotion...et sentiments....
    Enfin les hommes .....arrrrrh il sont vraiment lâche fade , manipulateur et peureux.....
    C'est une sorte de loi de la jungle
    J'ai aimé cette ambiance et ces imperceptibles émotions!
    Excellent ces acteurs qui se plongent dans ces rôles forts de tant de faiblesses!
    Ufuk K
    Ufuk K

    495 abonnés 1 445 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 février 2017
    " certaines femmes " acclamé par la presse et sévèrement note par le public est un joli film. En effet l'histoire est décompose en trois parties décrivant le quotidien de trois femmes face au sexisme, la déchéance d'autrui et les inégalités sociales. J'ai trouvé également le jeux de rôles des comédiennes très subtiles.
    Fanatoile
    Fanatoile

    15 abonnés 196 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 février 2017
    Bonne chronique sur des séquences de la vie de quatre femmes tout à fait différentes tant par leur âge, leur métier, leur entourage, ma préférence allant sans conteste à Jamie qui partage ses jours avec ses chevaux, son chien et sa quête de rencontres.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 25 février 2017
    J'ai globalement été déçu. Avec tout le respect que je dois à la réalisatrice j'ai trouvé ce film contemplatif, long, très déséquilibré avec un manque total d'empathie et d'intérêt pour certaines histoires. Le film aurait largement pu être amputé de 30mins (heureusement qu'un "jeune" a aidé Kelly Reichardt pour rendre le récit "plus dynamique", j'ose même pas imaginer sans son coup de main).
    En revanche les actrices sont biens particulièrement Laura Dern toujours aussi fascinante depuis Sailor et Lula.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 24 février 2017
    Kelly Reichardt adapte trois nouvelles de Maile Meloy sans les lier ce qui donne comme dans un film à sketchs plusieurs segments qui se suivent et s'entrelacent vers la fin. Il y a l'histoire d'une avocate (Laura Dern) et de son client très collant qui va faire une bêtise celle d'une mère de famille (Michelle Williams) qui cherche à acheter des pierres pour sa futur
    traversay1
    traversay1

    3 416 abonnés 4 745 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 février 2017
    Kelly Reichardt est une cinéaste du paysage. Comme ceux du Montana dans Certaines femmes, tiré de trois nouvelles. Trois (voire quatre) portraits ou esquisses plutôt, avec pour seul lien les espaces de cet Etat américain. Pourquoi en demander plus, c'est à dire à ce que que les récits se croisent comme dans une oeuvre chorale ? Il est vrai qu'en France, contrairement aux anglo-saxons, on lit très peu de nouvelles, justement. Alors qu'il y a là souvent des rapports ténus entre celles-ci même s'ils ne sont pas d'ordre narratif. Et c'est le cas dans Certaines femmes où il est question de solitude, de vieillesse, de dénuement, entre autres thèmes, peu ou pas approfondis volontairement mais qui forment comme un camaïeu de sensations et s'intègrent, on y revient, à un paysage global. Le film de Kelly Reichardt est attachant par sa délicatesse, sa volonté de ne pas expliquer outre mesure et de laisser les non dits interpeller le spectateur. Tout l'inverse d'un autre cinéma américain, largement dominant, fast food de la pensée, dynamité par l'action pure et les effets spéciaux pour un prêt à consommer dans l'instant. Ce qui peut être déstabilisant cependant dans Certaines femmes est non seulement l'absence de péripéties (le deuxième segment, le plus faible, laisse dubitatif) mais aussi de psychologie. Mais il suffit de se laisser porter pour entrer dans le quotidien de ces femmes qui est tout sauf documentaire. Ici la fiction ne s'impose pas de force mais se glisse dans les interstices. Quatre magnifiques actrices se mettent totalement au service de ce cinéma subtil et touchant : Laura Dern, Michelle Williams, Kirsten Stewart et la moins connue Lily Gladstone, qui a la chance et le privilège d'incarner la figure majeure de la troisième partie du film, de loin la plus émouvante par son incroyable tristesse.
    poet75
    poet75

    263 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 février 2017
    Il me semble avoir lu (peut-être dans le « Journal » de Julien Green) que, contrairement aux lecteurs français qui n'en sont guère friands, les anglo-saxons apprécient grandement ce qu'ils appellent la « short story », en français la nouvelle. Ce dont je suis sûr, en tout cas, c'est qu'il n'est pas moins difficile, contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, d'écrire des histoires courtes de 20 ou 30 pages que des romans de 200 ou 300 pages, voire plus encore. En raconter suffisamment tout en restant économe, entrouvrir un peu du secret des êtres tout en gardant une grande part de mystère, c'est tout l'art de qui écrit des nouvelles et il faut être doté de beaucoup de talent pour y parvenir. Et il faut aussi, quand on est auteur de nouvelles, miser sur le lecteur, sur sa sensibilité, son intelligence et son imagination qui sauront pallier tous les manques.
    Eh bien, les films de Kelly Reichardt me donnent immanquablement une impression du même ordre. Même si ce sont des longs-métrages, ils sont conçus et réalisés sur le mode minimaliste de la nouvelle (le qualificatif « minimaliste » n'ayant rien de péjoratif sous ma plume, bien au contraire). Que ce soit dans « Old Joy » (2006), dans « La dernière piste » (2010) ou même dans « Night moves » (2013), la réalisatrice américaine ne s'encombre ni de discours ni d'explications. Avec elle, il faut se contenter de peu, elle filme comme personne ce qu'on pourrait appeler « les temps morts », des temps qu'il faudrait plutôt appeler des tranches de vie sans événement particulier. Or ce sont précisément pendant ces moments-là qu'il faut scruter les personnages : ce qu'ils laissent deviner d'eux-mêmes, sur leurs visages, à travers leurs gestes et leurs rares paroles, n'a rien d'insignifiant, mais au contraire en révèle beaucoup sur ce qu'ils sont.
    Ces appréciations semblent encore plus exactes aujourd'hui, puisque, pour ce nouveau film, Kelly Reichardt a adapté trois nouvelles de l'écrivaine Maile Meloy. Nous voilà transportés au cœur du Montana et invités à la découverte de quatre femmes. Trois récits nous sont proposés successivement, chacun d'eux ayant droit à une petite reprise à la fin du film. Le premier, le plus riche en événements, met en présence une avocate (Laura Dern) et son client mécontent. Le deuxième se focalise sur Gina (Michelle Williams), une femme mariée qui, avec son mari, cherche à s'approprier les briques d'un grès rare appartenant à un voisin. Enfin, le troisième narre la rencontre de deux femmes issues de deux univers très éloignés l'un de l'autre : une ouvrière agricole amérindienne (Lily Gladstone) travaillant dans un ranch et une avocate (Kristen Stewart) venu donner un cours à quatre heures de voiture de chez elle.
    Excepté peut-être dans la première de ces trois histoires, il n'est rien raconté ici d'extraordinaire. Ce ne sont que des petites tranches de vie, des portraits de femmes ni plus ni moins intéressantes que d'autres mais qui, comme dans les nouvelles les mieux écrites, laissent deviner des réalités cachées et des secrets enfouis. Fautes, culpabilité, remords, pardon, désirs inavoués : derrière les apparences, pour le spectateur attentif, tout cela se laisse deviner. Faisant la preuve, une fois encore, de toute sa subtilité de metteuse en scène et de tout son art de la suggestion plutôt que de la démonstration, Kelly Reichardt fait manifestement partie de ces cinéastes qui, lorsqu'ils réalisent un film, ne le font pas pour la satisfaction de leur propre ego, mais pour le spectateur, en se mettant, en quelque sorte, à sa place, et en lui octroyant un espace dans la conception même de l'oeuvre. Cela donne un cinéma exigeant, qui n'est certes pas adapté aux spectateurs paresseux, mais qui, pour les autres, offre mille occasions de mettre à l'oeuvre ses émotions comme son intelligence et son imagination. Je l'ai déjà dit en commentant d'autres cinéastes, mais je le répète à nouveau : j'aime ce cinéma-là ! 8/10
    Yves G.
    Yves G.

    1 407 abonnés 3 422 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 février 2017
    Laura (Laura Dern), la cinquantaine, est avocate dans une petite ville du Montana. Elle est harcelée par un client désespéré qui ne parvient pas à toucher de son assurance l’indemnité qui lui est due suite à un accident du travail.
    Gina (Michelle Williams), la quarantaine, construit avec son mari une maison dans un champ désertique et sollicite un voisin pour qu’il lui cède de vieilles pierres.
    Jamie (Lily Gladstone), la petite trentaine, travaille dans un ranch et tombe amoureuse de Beth (Kristen Stewart), une jeune avocate qui arrondit son salaire en donnant des cours du soir.

    L’écrivain français Pierre Michon avait signé un recueil de nouvelles intitulées « Vies minuscules ». Ce titre aurait fort bien convenu au film de Kelly Reichardt, adapté de trois nouvelles de Maile Meloy (non traduites en français). Comme le livre de Pierre Michon, « Certaines femmes » raconte trois pans de vie minuscules. La construction est périlleuse : la mode des films à sketches est passée depuis longtemps et la juxtaposition de trois histoires conduit immanquablement à s’attacher à l’une plus qu’aux autres.

    Indépendantes les unes des autres, ces trois histoires ont, à y regarder de plus près, beaucoup en commun. Elles ont toutes trois le même cadre : les plaines enneigées du Montana d’où transpire une ineffable tristesse. Ce paysage hivernal était déjà celui des précédents films de Kelly Reichardt, tous tournés dans l’Oregon proche.
    Elles ont des héroïnes similaires : des femmes ordinaires confrontées aux défis ordinaires d’une vie ordinaire

    Ces histoires flirtent avec l’insignifiance. C’est ce qui fait la beauté du film ; c’est ce qui constitue aussi sa principale limite.
    Car de deux choses l’une. Soit on se laissera séduire par la petite musique triste que « Certaines femmes » distille. Soit on s’ennuiera ferme devant un refus si radical de toute dramaturgie.
    Flaw 70
    Flaw 70

    256 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 février 2017
    Kelly Reichardt s’est, depuis quelques années déjà, imposée comme une portraitiste de talent notamment pour exprimer avec une rare délicatesse l’intime et le mal être de ses personnages. Composant un cinéma féminin régi par l’abstrait et la poésie, elle a apporté des œuvres parfois difficiles d’accès pour son spectateur mais contenant de formidables joyaux pour celui qui avait le courage de s’y laisser bercer. Pourtant avec un style pareil à aucun autre et ses thématiques auteuristes appuyées, elle commence à devenir la caricature d’un cinéma indépendant américain qu’elle avait jusque là si bien évité. Mais allant de plus en plus loin dans l’épure et l’abstraction, elle cédait à une froideur qui marquait déjà une cassure avec son spectateur lors de son précédent film, Night Moves, réflexion écolo beaucoup trop statique menée par Jesse Eisenberg et Dakota Fanning. Son dernier film, Certain Women, s’inscrit dans cette logique et peine à convaincre.

    Visuellement, Reichardt n’a rien perdu de son talent. Filmant ses personnages avec une grâce désespérée, elle transcende la condition très terre-à-terre de leur quotidien pour en faire quelque chose de tourmenté et crépusculaire. La sublime abstraction qui émane des plans rappelle les plus belles heures de la peinture impressionniste. Le travail sur les cadres et leur composition est assez impressionnant surtout dans sa manière de capter le mouvement mais surtout son absence. Malgré le quotidien chargé des personnages, celui-ci semble figé dans le temps, voué à se répéter à l’infini. Il y a une vraie poésie des images qui émane de l’œuvre et même si on parvient à l’admirer, sa froideur rugueuse empêche de pleinement s’y investir. Le rythme en devient très lourd par son approche mécanique du film choral, les récits s’enchaînant laborieusement sans vraiment de liens logiques. Surtout que les films chorals ont tendance à manquer d’émotion car l’on ne passe pas assez de temps avec les personnages pour se sentir concerné par eux. Ici, c’est le cas et le choix n’apparaît pas des plus judicieux, surtout traité de manière aussi quelconque. Le film loupe le coche d’un drame profond pour n’être qu’un exercice de style qui finit par tourner en rond.

    S’intéressant à la solitude inhérente au genre humain, la cinéaste se focalise sur le destin de trois femmes isolées au sein de leurs propres vies. Dans le premier segment on voit une femme qui peine à exister en dehors de son travail, un travail où elle a du mal à s’épanouir en raison de sa condition de femme. Dans le second, c’est une femme qui ne trouve plus sa place au sein de sa famille et qui se berce dans l’illusion de construire un foyer tandis que dans le dernier tiers, on suit une femme isolée des gens, en quête désespérée d’un contact humain. Les deux premières histoires, surtout la seconde, peinent vraiment à accrocher le spectateur par leur aspect presque dérisoire. Dans la première partie, c’est le personnage secondaire qui se révèle plus intéressant que le personnage que l’on est censé suivre, à tel point qu’il semble totalement déconnecté du récit. Le problème du segment autour du personnage de Michelle Williams, le deuxième, c’est qu’il se révèle relativement attendu. Son économie des mots est admirable mais la moralité et la substance du propos sont connues avant même que l’histoire ne se lance, enlevant tout intérêt. Il n’y a que le dernier acte qui parvient à exister car c’est le seul qui arrive à se lover dans le forme abstractive de Reichardt. Elle magnifie cet amour qui n’ose s’exprimer et c’est là qu’elle dépeint vraiment le vertige terrifiant de la solitude. Le casting fait de son mieux pour nous maintenir éveillé et il faut reconnaître qu’il fait du bon boulot. Laura Dern, Michelle Williams et Lily Gladstone rivalisent de justesse pour nous faire nous attacher à leur personnage et parviennent toujours à apporter un semblant d’âme à ceux-ci. Ce qui n’était d’ailleurs pas forcément perceptible à l’écrit. Les trois sont soutenues par des seconds rôles forts, dont on retiendra l’excellent Jared Harris, brillant de naïveté et de pathétisme, et Kirsten Stewart au charisme toujours aussi éblouissant.

    Certain Women apparaît comme la confirmation que Kelly Reichardt se répète malgré son talent plus qu’évident. Le film est somptueux par sa réalisation et solide grâce à la justesse de son casting. Mais en dehors de ça, on se heurte à une œuvre bien trop froide et mécanique pour que l’on puisse s’y investir. Seule la dernière histoire du récit parviendra à éveiller l’émotion du spectateur qui regardait jusque là ces quotidiens statiques, d’un ennui poli. Beaucoup trop lent et probablement beaucoup trop long aussi, le propos de Certain Women ne survit que rarement à sa forme abstraite qui évapore sa substance, à savoir l’émotion humaine dans sa forme la plus brute. Reste un exercice de style tout juste moyen qui est certes joli mais qui sonne creux et tourne en rond.
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