Si le cinéma français peut s’enorgueillir de compter un nombre non négligeable de réalisatrices, il n'en va pas de même aux Etats-Unis. Il y en a une, pourtant, qui s'obstine depuis plus de 20 ans à faire des films très personnels, très délicats, des films dans lesquels, le plus souvent, on a l'impression qu'il ne se passe pas grand chose mais qui dégagent une grâce inimitable. Elle s'appelle Kelly Reichardt et, parmi ses œuvres, on retiendra particulièrement "La dernière piste", "Night moves" et, surtout, "Wendy et Lucy".
C'est dans le Montana que Kelly Reichardt a planté sa caméra pour adapter dans "Certaines femmes" 3 nouvelles de Maile Meloy, elle-même originaire de cet état du nord-ouest des Etats-Unis. "Certaines femmes" racontent donc 3 histoires n'ayant pratiquement pas de rapports entre elles sauf qu'elles nous parlent de ce que peut être la vie de 4 femmes vivant à Livingston, une petite ville de 7000 habitants, ou dans ses environs. La première est avocate, la deuxième s'est mis en tête de construire, avec son mari, une maison en grès dans un coin très isolé, la troisième est à la fois avocate et professeur de droit scolaire, la dernière s'occupe de chevaux dans un ranch. Pour les interpréter, une magnifique brochette de comédiennes : Laura Dern, Michelle Williams, Kristen Stewart et Lily Gladstone. On notera que c'est le 3ème film de Kelly Reichardt dans lequel on retrouve Michelle Williams, que Kristen Stewart souhait depuis longtemps tourner avec Kelly et que Lily Gladstone est originaire du Montana.
Deux anecdotes : dans le conjoncture actuelle, une réplique qui "amuse", quand une avocate conseille à son client d'accuser le système comme étant la cause de ses problèmes ; le film est dédié à Lucy, le chien de la réalisatrice qu'on avait pu voir dans "Wendy et Lucy".
En résumé : un film totalement déconseillé à celles et ceux qui ne se régalent que dans l'action trépidante. Un film conseillé à celles et ceux qui apprécient la nature et des rapports humains tournés vers la délicatesse. Un film d'atmosphère, l'atmosphère d'une petite ville des Etats-Unis, et qui, de ce fait, n'est pas sans rappeler "Paterson", le film de Jim Jarmush.