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    L'Oeuvre sans auteur - Partie 1
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    idagnidif
    idagnidif

    4 abonnés 74 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 avril 2021
    Un médecin nazi impliqué dans des programmes de stérilisation et d'extermination de malades mentaux a échappé à son châtiment avec l'aide d'un colonel soviétique.
    Plusieurs années par la suite, un jeune artiste peintre s'est épris de sa fille et commença à découvrir le passé louche de son futur gendre.Il a usé de son art afin de le déstabiliser et par la suite a créé un style de peinture propre à lui.
    Yaes
    Yaes

    5 abonnés 42 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 mars 2021
    Resituons tout d’abord le réalisateur de cette œuvre ambitieuse en deux parties, indissociables l’une de l’autre. Tout cinéphile qui se respecte le connait. Tout d’abord parce qu’il est celui qui a dirigé La vie des autres (2 006), film qui a remporté à peu près tous les prix disponibles sur la planète cinéma, apportant amour, gloire et beauté à son auteur. Evidemment, Hollywood s’empresse de le courtiser, sans lui proposer de projet intéressant. Puis vient le script de The tourist (2 010), qu’il refuse tout d’abord pour finir par l’accepter pour le plaisir de diriger les deux plus grosses stars de l’époque : Johnny DEPP et Angelina JOLIE. Mal lui en prit ! En effet, son long-métrage est un remake maladroit d’Anthony ZIMMER (Jérôme SALLE, 2 005), qui avait la subtilité de maquiller une comédie romantique en thriller réussi. Or, cette version américaine nous met face à un film sans rythme, sans vie et dont les deux vedettes sont absolument en roue libre et semblent se demander du début à la fin ce qu’elles font là. Le réalisateur au nom imprononçable, et beaucoup trop long, n’a peut-être pas réussi à parler anglais pour le leur expliquer. Ce qui est dommage car, du coup, on s’ennuie fermement.
    Je croyais donc ce réalisateur prometteur perdu corps et biens pour la cause. D’autant plus que le peu de nouvelles que ‘on avait de lui nous annonçait sa volonté de renoncer au cinéma… Jusqu’à il y a deux ans et l’arrivée non pas d’un film, mais de deux, rien que ça ! Un diptyque s’inspirant d’une histoire vraie, celle du peintre Gerhard RICHTER, mais qui a été diffusé en Allemagne en un seul film de 3h10. Etant donné qu’il était retourné en Allemagne, je me suis rendu en salles, car pour un film américain, je ne suis pas sûr que j’aurais fait l’effort.
    Et là, oh joie, oh surprise ! Je découvrais une œuvre d’une force peu commune mêlant habilement l’Histoire de l’Allemagne et l’histoire d’un homme. Mais l’objet de cette chronique ne sera ni l’une ni l’autre. Car ce qui m’a profondément touché, c’est le vrai sujet du film, qui a été trop souvent « raté » par les critiques : la source de l’inspiration. Au-delà de la reconstitution méticuleuse de l’Allemagne sur près de trente ans, de la dénonciation des régimes nazi, puis soviétique, de l’eugénisme prôné plus ou moins discrètement par les deux ; au-delà de la rencontre entre Kurt et Ellie et leur très belle histoire d’amour qui va à l’encontre des idéaux de sa famille à elle, de la volonté d’être libres, à l’ouest si possible, nous sommes face à un artiste.
    Artiste qui va dans un premier temps apprendre à travailler pour le régime communiste et qui devra laisser de côté tout esprit créatif, tant les demandes du pouvoir sont cadrées, précises et sans ambigüités. Il faudra attendre la deuxième partie pour le voir souffrir des affres de la création. Comment s’exprimer par soi-même lorsqu’on a été bridé aussi bien pendant ses études que ses premières commandes ? De fait, plus que tout autre, Kurt doit se demander comment créer, quoi, et pour exprimer quel(s) sentiment(s). D’où vient l’inspiration ? C’est pour moi le vrai sujet du film qui est mené avec une grande intelligence en nous amenant de l’Allemagne anti-« art dégénéré » d’avant la guerre à l’expressionnisme allemand des années 60, aussi bien figuratif qu’abstrait. Mais tout cela a un lien avec son enfance et sa tante Elisabeth qui l’a initié à l’art et incité à écouter sa sur-sensibilité. C’est finalement elle qui l’inspirera et leurs destins sont inextricablement liés, par le biais de personnages secondaires.
    Voilà d’ailleurs le seul reproche que l’on peut faire à ce film : celui de ne pas totalement solder ses intrigues secondaires, pour ne se concentrer que sur Kurt, sa vie, son œuvre. Si j’ai été fasciné par tout le processus créatif, j’ai été frustré par ce qu’il advient, ou pas, des parents d’Ellie, de la mère de Kurt. Mais l’histoire étant purement et simplement centrée sur Kurt, c’est un parti-pris de l’auteur que je respecte.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    685 abonnés 3 006 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 11 mars 2021
    Werk ohne Autor offre au spectateur averti un condensé de ce qui se fait de pire dans le cinéma historique allemand, une suite de passages obligés restitués à grands coups de clichés et d’outrances – la facilité déconcertante avec laquelle le réalisateur filme les chambres à gaz et fait d’elles un ressort dramatique parmi d’autres – qui pâtit en outre d’une lourdeur d’exécution et d’une absence de regard critique. Tout est aguicheur, du nazisme froid et grincheux aux jeunes adultes constamment dénudés qui exhibent leur corps pour remplir un long métrage étiré sur trois heures. La pauvre Paula Beer se voit vidée de son mystère intrinsèque, de sa beauté à la fois candeur et érotisme incandescent que savaient si bien incarner à l’écran François Ozon (Frantz, 2016) et Christian Petzold (Undine, 2020). Quant à la mise en scène, elle s’avère à ce point décorative qu’elle échoue à signifier quoi que ce soit : Florian Henckel von Donnersmarck accumule les images d’Épinal stériles, à l’instar de ce champ en fleurs dans lequel courir au ralenti. Son précédent livre d’images avait la pertinence de traiter des apparences trompeuses et de tout miser sur le charme de son duo d’interprètes (The Tourist, 2010), sans prétendre l’historique ni même l’art. Voilà un film bien nommé, une œuvre sans auteur, sans vision d’auteur, sans maîtrise ni grâce.
    Kubrock68
    Kubrock68

    42 abonnés 1 261 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 novembre 2020
    Le parcours d'un jeune homme en Allemagne de l'Est de la période nazi aux années 1960. Le film est une saga profonde sur les effets du nazisme puis du communisme sur un pays. Le héros issu d'un milieu modeste monte à la ville suivre des cours de peinture et rencontre une belle élève riche de la section mode. On s'attache à ce couple à ses joies et contrariétés. C'est un hymne au libre arbitre. Un très grand film.
    Jean Paul Montagnon
    Jean Paul Montagnon

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 novembre 2020
    Tombe par hasard sur ce film diffusé en VO sous titree, je n'ai pu m'en détacher pendant les 3h que dure le film. Ce type de film est pourtant aux antipodes de ce que je regarde habituellement, mais ce qui est vrai est beau...
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 527 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 19 juin 2020
    Contrairement à The Tin Drum de Volker Schlondorf qui jette un regard sans équivoque sur le plongeon de l'Allemagne dans la Seconde Guerre mondiale. L'Oeuvre sans auteur jette un regard beaucoup plus rêveur sur le même problème. Pour faire bonne mesure le personnage central est originaire de Dresde dans l'ancienne RDA de sorte qu'il souffre des vicissitudes de la guerre froide. Le mal de l'Allemagne nazie est représenté par un médecin qui avait stérilisé et même gazéifié des personnes jugées inutiles par le régime. Ce médecin est si mauvais qu'il tue même les Aryens comme la belle jeune tante du personnage central. Il est aussi incestueux et pédophile. Le réalisateur von Donnersmarck semble penser que la beauté féminine nue peut nous épater. Ce film scénarisé par le réalisateur Florian Henckel von Donnersmarck voit aussi le personnage principal incapable d'avoir un enfant. Il y a une séquence vraiment pathétique dans laquelle cette tante infortunée parle aux chauffeurs de bus ce qui lui donne quelque chose qui ressemble à un "orgasme spirituel". Entre les deux le film se déroule pendant 188 minutes atrocement inutiles. Le personnage central propose une amélioration des plus innovantes sur les toiles non peintes, il fait des peintures à partir de photographies. Ces chefs-d'œuvre (?) réunissent médecin, tante, personnage central et cerveaux de l'élimination humaine du régime nazi. Un film pathétique et grotesque et je ne regarderai surement pas la seconde partie...
    Hotinhere
    Hotinhere

    547 abonnés 4 954 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 juin 2020
    Malgré une réalisation très académique, une fresque historique au récit captivant, retraçant trois décennies allemandes, mêlant la petite histoire à la grande et dénonçant le sort réservé par les nazis aux handicapés et malades mentaux.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    120 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 juin 2020
    → https://septiemeartetdemi.com/

    Peu de films arrivent à donner au spectateur l’impression qu’il est artiste. Peu de films aussi arrivent à faire en sorte qu’il se sente privilégié en tant que témoin de leur histoire. Je vais essayer d’expliquer ici comment ces deux sentiments arrivent à cohabiter et pourquoi on devrait y voir le signe du sérieux avec lequel Von Donnersmarck prend la racine de ses sujets, lui à qui l’on doit le quasiment pas moins fameux La Vie des Autres. Cette racine, entre autres fils rouges, c’est que seul l’artiste sait ce que vaut ce qu’il crée. Et pour le savoir, il faut qu’il parvienne à dénuder son art d’un lourd contexte. Si lourd d’ailleurs que le public allemand n’a pa été séduit, lui préférant justement La Vie des Autres, qui au moins les rendait fiers – à en croire Die Zeit, qui démontre avec des arguments tout aussi expéditifs pourquoi les Américains “apprécient un film que les Allemands ne veulent pas voir”. Au moins le phénomène social a-t-il clairement traversé les âges.

    CONTEXTUALISATION
    L’Histoire allemande récente est parmi les plus inspirantes en Europe, parce que dramatique, mais aussi la plus “contextualisante”, et donc la plus emprisonnante. Sans parler de la stigmatisation puis de la censure par les Nazis de “l’art dégénéré” qui sert d’amorce à l’histoire, il était impossible pour les artistes allemands de ne pas se sentir dépendants du régime politique à des niveaux plus insidieux. Responsable de la plus grande crise (dans les années 1930 et 1940) mais aussi de la plus forte catharsis sociale du siècle passé (dans les années 1990), l’Allemagne a traversé les décennies comme un châtiment duquel les artistes apprennent encore à extraire le pardon et même la gratification, mais pour cela il a fallu que certains d’entre eux vainquissent l’interdiction nazie, puis la standardisation imposée par le réalisme socialiste de la RDA. Comment un artiste faisait-il alors pour se trouver lui-même ?

    Von Donnersmarck mieux que quiconque sait donner à ses œuvres ce sentiment de réconciliation suprême qui couronne apparemment sans conditions certaines vies menées dans la dignité au sein de son Bildungsroman. Car de la dignité, il en faudra à son artiste de fiction, Kurt Barnert, dont l’art devra d’abord s’exprimer sur les panneaux de rue tout neufs qu’on lui fera peindre pour la ville à reconstruire après la guerre.

    Je dis bien “artiste de fiction” car non seulement le film change le nom de Gerhard Richter dont il s’inspire, mais réinvente aussi toute sa biographie. Je préfère donc le considérer comme une œuvre de fiction que comme une histoire vraie déformée.

    Cependant, on n’est encore là que dans la forme.

    LUMIÈRE ET NARRATION
    L’Œuvre sans auteur est une épopée qu’il faut prendre le temps d’apprivoiser, car on n’est pas devant ce film pour s’envelopper dans la réconfortante progressivité usuelle des scénarios à longue haleine. C’est un film d’horreur au sens propre, qui peut faire croire qu’il se berce de l’illusion de cas particuliers (ceux de ses personnages) pour faire semblant d’embrasser les années qui passent : initié à l’art par sa tante schizophrène dont il héritera de l’illumination sans la maladie, Barnert enfant traverse la montée du nazisme avec un rythme qui convient très bien à des souvenirs d’enfance relatés, mais Dresde est montrée trop lumineuse et détaillée pour le spectateur à qui l’on devrait faire voir un brouillard plutôt qu’un objet esthétique pur. La trahison par la maladie et le fascisme est un déchirement un peu trop concret et direct des promesses plus ésotériques qu’elle renferme.

    Le film est heureusement bien plus que ses propres contraintes : il est une narration absolue qui ne cherche pas à donner dans l’élégance avec la succession de chapitres qui se suivent presque comme des histoires distinctes en traduisant certains faits réels avec une célérité toute péremptoire, sauf qu’on n’a jamais demandé à l’Histoire d’être élégante, et qu’il n’y a pas de demi-mesures dans ce qui s’est déjà produit. En fait, on met longtemps à savoir de qui c’est vraiment le récit, différents personnages endossant tour à tour le rôle principal, cette fois dans la continuité de cette enfance que Kurt traverse davantage dans ses souvenirs qu’en direct.

    Cependant, on n’est encore là que dans la forme.

    PASSER À L'OUEST POUR RETROUVER LE MONDE OÙ LE TEMPS PASSE
    Le fond, quant à lui, obéit si longtemps à son contenant, la forme, qu’on le croira absent. Puisqu’on regarde un film sur l’art, il n’y a rien d’anormal, nous semble-t-il, à regarder une œuvre “coquille” qui en a après la beauté, voire qui se sert d’elle comme d’un moule sans avoir grand chose à y ajouter – ce qui expliquerait le degré de précision presque dérangeant, sculptural, dans le ciselage des personnages. Mais le fond est bien là, discret quand il doit couvrir l’inévitable guerre, éclipsé lorsque les sentiments s’imposent, éludé au moment du passage à l’Ouest d’un mur qui reste à construire – mais bien là.

    S’écartant peu à peu du visuel et de son lumineux monde du passé, de plus en plus ancré dans le présent, faisant oublier la récursivité légèrement bloquante qui réside dans le fait qu’il est une œuvre d’art sur l’art, le film n’a de faiblesse qu’une variation incontrôlée du poids des personnages dans le temps – elle est connue et compensée, mais c’est le premier élément du film dont le reste du visionnage ne compensera pas le faux pas. On croirait que l’œuvre s’échappe un peu d’elle-même avant de faire enfin le chemin à l’envers que lui réclame sa vocation de récit initiatique : l’enfance, la guerre, tout ce sur quoi on est passé un peu vite, le voilà qui ressurgit pour réclamer ce qui lui revient de droit : notre admiration.

    Car sans un bruit, l’histoire a déposé des indices sur le futur de Barnert avant même de nous donner la certitude que l’histoire était bel et bien sur lui. Depuis longtemps, on aurait dû savoir, nous le spectateur, comment il allait se trouver lui-même derrière les voiles nazis et communistes. Mais malgré tous les “on aurait dû” que peut interjecter le spectateur regrettant presque de s’être laissé prendre par une esthétique au demeurant muette, il est voué à ne comprendre qu’à sa toute fin que l’œuvre accomplit sa propre prophétie.

    LA PROPHÉTIE GLISSÉE ENTRE INITIATION ET DIVERTISSEMENT…
    Une prophétie, car dans le tour de passe-passe longtemps camouflé par sa démesure, le film est une initiation qui contient à chaque instant sa propre solution. La main derrière laquelle Kurt enfant voit le monde flou, c’est déjà lui mais il ne le sait pas. Les photos que Kurt, jeune adulte, admire pour leur réalisme bizarrement inégalable en peinture, c’est déjà lui mais il l’ignore. L’Œuvre sans auteur est un constant mystère résolu à mesure qu’il avance, mais on ne le comprend qu’une fois qu’il s’est déroulé entier : une prophétie.

    Quand Kurt se trouve lui-même en même temps que “l’idée” si chère à l’excentrique école d’art de Düsseldorf en peignant des reproductions floutées de photographies, son art sort de sa “coquille” et fait sortir le film de la sienne. Le Moi de l’artiste, sa créativité pleinement décontextualisée, sortie du moule historique qui l’a forgée et corrompue à la fois, le rattrapent enfin. La gratification cathartique arrive avec la force de ces trois heures de promesses d’ésotérisme – quoiqu’un peu trop symbolique pour être honnête.

    Cependant ce n’est pas tout, car si le spectateur est longtemps balloté comme un témoin à qui l’on fait une faveur en lui partageant une histoire (vous vous rappelez de quand je disais qu’on se sentait privilégié ?), c’est à lui seul qu’on donne la clé de tout, comme si l’œuvre l’avait fait se perdre et se retrouver, le rendant plus complet que n’importe lequel de ses personnages (…vous vous souvenez de quand je disais qu’on se sentait artiste ?).

    …ET SA CLÉ ENTRE FOND ET FORME
    Cette clé de tout tient en ce que, croyant découvrir une vérité de forme, Barnert dévoile en fait une vérité de fond : celle qui, tel le fantôme du nazisme ayant plané sur l’Allemagne déchirée après-guerre, a défini toute sa vie sans qu’il le sache, et dont il est sorti sans en avoir conscience. spoiler: Tout cela car son premier tableau “vrai” l’est dans tous les sens du terme : il représente sa tante aux côtés de son beau-père, sans savoir que c’est ce dernier qui, des années plus tôt, a fait éliminer la jeune femme au titre de sa schizophrénie comme tant d’autres “personnes inférieures” lors de la purification aryenne.


    Aux dépends de l’Homme, la vérité prend sa revanche sur la censure, livrant une justice qui lui est inaccessible ; son tableau est beau parce qu’il est vrai, sauf que personne d’autre que le spectateur ne comprend à quel point.

    En faisant vivre à son personnage le moment décisif de sa vie entière, Von Donnersmarck en fait en même temps un évènement insignifiant, mal compris de tous… sauf de nous, spectateur, à qui il semble alors que l’art n’est jamais qu’effleuré, même par des artistes comme Barnert qui se sont trouvés eux-mêmes sous des chapes aussi pesantes que celles qui ont refermé l’Allemagne sur elle-même pendant un demi-siècle. Il nous a laissé une place, achevant de nous distraire de sa propre création artistique et faisant de son film une œuvre débarrassée d’elle-même, de son contexte et de son sujet ; une œuvre… sans auteur.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 22 avril 2020
    Magnifique ! A voir et à revoir.
    Une merveille ! L’histoire, les acteurs, les décors, les textes, la musique... tout est d’une justesse.. splendide.
    Bertrand M.
    Bertrand M.

    3 abonnés 72 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 avril 2020
    Sans fioritures et sur un thème connu sans avoir été souvent traité (la purification de la race Aryenne elle-même par les nazis), le film est très bien construit. Le gynécologue traverse les périodes troublées en se glissant dans des rôles successifs avec une inflexibilité dans ses attitudes et un mépris pour l'artiste qui s'amourache de sa fille. Tous les pièges sont tendus: que se passera-t-il dans la deuxième partie? Haletant sans tomber dans un "thriller" qui n'aurait pas lieu d'être ...
    Shephard69
    Shephard69

    331 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 avril 2020
    Un film fleuve dont je n'avais pas du tout entendu parler à sa sortie mais qui m'a énormément attiré dès que j'ai eu écho de son existence. Ma première incursion dans la filmographie de Florian Henckel von Donnersmarck, auteur également du réputé "La vie des autres" et une oeuvre qui m'a profondément émerveillé par la puissance de son récit et la richesse de sa mise en scène. A travers le parcours de ce jeune artiste peintre librement inspiré par Gerhard Richter, une vision ample de l'art, de son essence même, de sa façon de toucher chaque individu mais aussi une réflexion intéressante des diktats des régimes nazi et communiste dans l'Allemagne de la Seconde Guerre Mondiale puis dans la partie orientale du pays sous occupation russe communiste. Un long-métrage qui traite également en parallèle du triste traitement réservé aux personnes handicapées ou diagnostiquées comme porteurs de troubles mentaux, de l'eugénisme. De très bons acteurs, Tom Schilling à l'émotivité à fleur de peau en tête face à un Sebastian Koch, génialement sombre et retors, un bon nombre de scènes marquantes. Une première partie à de diptyque qui prend la forme d'un superbe chef d'oeuvre.
    Marc L.
    Marc L.

    44 abonnés 1 580 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 avril 2020
    Porté aux nues pour ‘La vie des autres’, ensuite abattu sans sommation pour le navet ‘The tourist’, Florian Henckel von Donnersmarck est resté dix ans au purgatoire avant de revenir avec cette oeuvre ambitieuse, épopée germanique de près de trois heures consacrée à l’avatar d’une personnalité réelle mais qui sert surtout de prétexte pour aborder une longue tranche d’histoire allemande Cet avatar, c’est un jeune peintre appelé Kurt Barnaert, dont le parcours personnel et artistique est librement inspiré de celui du véritable Gerhart Richter, aujourd’hui considéré comme le plus important peintre allemand du 20ème siècle, et qui relança l’intérêt pour l’art pictural alors donnée pour mort, en reproduisant fidèlement mais de façon intentionnellement floutée les photographies qu’il prenait. Jusqu’à cette consécration médiatique, on découvre, sagement rangées en ordre de parade, toutes les étapes qui ont formé le futur génie : les premiers chocs artistiques de l’enfant sous le régime nazi, qui organisait des expositions “d’art dégénéré” pour mieux le condamner. Ses années formatrices et ses premières réalisations en tant que peintre officiel de la R.D.A, avec de grandes fresques militantes dans la veine du Réalisme Socialiste, pour lesquelles il n’éprouvait que mépris et indifférence, suivies de son passage à l’Ouest juste avant la construction du Mur et de sa découverte du bouillonnement artistique et culturel qui y régnait au cours des années 60. En dépit de certaines facilités, d’effets de manche trop évidents et de l’utilisation de l’Art d’une manière qui n’est que platement illustrative, le film parvient à conserver son intérêt jusqu’à sa conclusion ce qui, vu sa longueur plus que conséquente, n’était pas gagné d’avance. Curieusement, Richter, d’abord enthousiaste vis-à-vis du projet, s’en est ensuite totalement désolidarisé. il est vrai que pour rendre plus romanesque son histoire d’amour avec la fille d’un apparatchik, on gratifie l’artiste d’un beau-père dont il ignore qu’il fut le médecin qui signa l’ordre d’exécution de sa tante schizophrène, dans le cadre de l’opération nazie de liquidation des malades mentaux : une astuce qui permet de contredire l’affirmation selon laquelle la modernité, par sa quête d’abstraction et d’un formalisme absolu, allait produire des “oeuvres sans auteur”. On découvre ici que même dans un projet qui semble tout entier dévolu à la technicité et à la mise en oeuvre d’une idée, le retour du refoulé et l’inconscient est inévitable. On peut disserter longtemps sur la réalité de cette notion d’oeuvre sans auteur ; en revanche, il est clair qu’il n’y a pas de cinéma allemand sans culpabilité.
    Blablacinema1234
    Blablacinema1234

    6 abonnés 27 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 février 2020
    Mon mari m'a conseillé ce film et quelle surprise ! Bien écrit, bien réalisé avec de très très bons acteurs. A voir absolument !!!
    Marie C
    Marie C

    7 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 février 2020
    Un film exceptionnel ! Une histoire intense,la mise en scène d'un trés grand réalisateur, des interprètes tous meilleurs les uns que les autres. Et en plus, une poésie féroce !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 29 janvier 2020
    Pour son troisième long-métrage, Florian Henckel von Donnersmarck, oscarisé en 2007 avec La vie des autres, nous livre L’oeuvre sans auteur, sorte de fresque artistique de plus de trois heures et trente ans d’histoire de l’Allemagne en toile de fond.

    Dresde, 1937. Le petit Kurt Barnert et sa tante Elisabeth visitent l’exposition Entartete Kunst, inaugurée à Munich le 19 juillet de la même année. Prônant la supériorité de l’art allemand face à l’art étranger, cette exposition présente quelques 700 toiles d’Otto Dix, Franz Marc, Piet Mondrian ou encore Vassily Kandinsky décrochées des musées allemands afin de présenter un « art malade » au peuple allemand. Une visite qui va encourager et aiguiser l’intérêt du petit garçon pour l’art et la peinture.

    En 1945, à l’issue d’une guerre qui n’a laissé de l’Allemagne qu’un vaste champs de ruines, la partie Est du pays passe sous contrôle soviétique. Carl Seeband, éminent gynécologue du Reich et médecin personnel de Martha Goebbels et d’Emmy Göring, est arrêté. En raison d’un service rendu au commandant de l’Armée rouge, il ne sera finalement pas jugé, et relâché.

    Quelques années plus tard, Kurt Barnert entre à l’Académie des Beaux Arts, où il fait la connaissance d’Ellie, elle aussi étudiante. Ignorant que tous deux partagent un passé commun, ils vont tomber amoureux, se marier, et fuir à l’Ouest. Mais à Düsseldorf, où Kurt découvre le travail de Lucio Fontana ou d’Yves Klein entre autre, le jeune artiste cherche sa voie et peine à se trouver, s’essayant à la sculpture, au collage… La peinture qu’il a connue et apprise à l’Est semble ici être morte.

    Ce sera dans son histoire personnelle que le jeune homme découvrira finalement son style et gagnera sa notoriété, faisant parallèlement resurgir un terrible passé auquel Ellie est étroitement liée.

    Projet de longue haleine, L’oeuvre sans auteur, composé de deux parties d’un peu plus d’une heure trente, brosse donc à travers le portrait d’un artiste, Kurt Bartnert, trois décennies mouvementées de l’histoire allemande, du nazisme à la République fédérale, en passant par l’occupation soviétique de l’immédiat après-guerre, la naissance de la RDA et de la RFA, la construction du mur de Berlin… Le film montre également avec quelle habileté – et surtout opportunisme – certains bourreaux nazis sont parvenus à échapper aux mailles du filet, et finalement poursuivre leur vie et embrasser une nouvelle carrière, en toute impunité, dans une nation où ils étaient redevenus anonymes et qui ne voulait plus entendre parler de la guerre ni de ses crimes.

    A l’image de sa réalisation, la distribution du film est elle aussi d’une très grande qualité. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, c’est donc tout naturellement que Florian Henckel von Donnersmarck a de nouveau fait appel à Sébastien Koch, rôle principal dans La vie des autres, qui campe ici le professeur Seeband, médecin nazi pur souche. Quant au personnage de Kurt Bartnert, il est interprété par Tom Schilling, déjà vu à de nombreuses reprises sur grand écran dans La femme au tableau, Suite française, ou encore Mein Kampf, d’Urs Odermatt, dans lequel il incarnait le rôle du dictateur nazi.

    « J’ai eu une une sorte de déclic immédiat, mais ce projet me tenait aussi à cœur pour une raison personnelle : au départ, je ne voulais pas vraiment être acteur, mais je rêvais de devenir peintre. J’ai donc pu réaliser un vieux rêve. » Tom Schilling.

    Essentiellement axé sur l’art, son histoire et son évolution dans une nation profondément divisée, L’oeuvre sans auteur évoque en ouverture l’exposition Entartete Kunst (Art Dégénéré), qui a été reconstituée en détail pour les besoins du film. Ayant nécessité d’importantes recherches artistiques, cette reconstitution a également permis de recréer des œuvres aujourd’hui disparues, et connues uniquement grâce aux photos en noir et blanc de l’époque, à l’image des Invalides de guerre, signée Otto Dix, exposée en 1937 et détruite sitôt l’exposition terminée.

    Plus de trois heures donc pour cette réalisation-fleuve dont il convient, bien entendu, de voir les deux parties. Une prouesse, et une belle réussite.
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