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Un visiteur
4,5
Publiée le 12 septembre 2019
Impressionnant de force et sans doute de vérité - c'est le thème du fil - dans la première partie, émouvant et un thriller dans le seconde avec une très pertinente réflexion sur l'art.
Après l'énorme succès obtenu avec "La vie des autres" et le plantage hollywoodien de "the tourist", le réalisateur allemand Florian Henckel von Donnersmarck revient dans son pays avec un film sur l'art inspiré par la vie du peintre Gerhard Richter. Il raconte l'histoire sentimentale et artistique de Kurt Barnert, jeune garçon à l'époque où le régime hitlérien fustigeait l'art moderne comme étant dégénéré, devenu ensuite étudiant aux beaux-arts puis peintre officiel dans une RDA se consacrant au réalisme socialiste, avant de chercher sa voie à l'ouest, dans une ville, Düsseldorf, dans laquelle on ne peut arriver à percer qu'en inventant sans cesse du nouveau. Parti très fort, le film a tendance à s'essouffler petit à petit, la deuxième partie étant beaucoup moins excitante que la première. Dans ce film dans lequel il est difficile de deviner quelles sont les préférences artistiques du réalisateur, on retrouve Sebastian Koch, déjà présent dans "La vie des autres", Paula Beer, unanimement appréciée dans "Frantz" de François Ozon, et Tom Schilling dans le rôle principal.
Bon difficile de juger qu'une première partie mais on peut quand même émettre un avis. Honnêtement, je suis très partagé. Les acteurs sont assez bons, l'époque est superbement retranscrite, il y a une très belle photographie et puis un petit côté contrasté sur pas mal de scènes réussi. Cependant, on baigne dans le cliché pendant 1h30, beaucoup trop de passages qui cherchent juste à nous tirer la larme, les effets spéciaux - sans vouloir être méchant - sont dignes d'un enfant de 12 ans et surtout le manque de cohérence sur pas mal de choses sans rentrer dans les détails. C'est vraiment le genre de long métrage où je n'arrive pas à me situer et que je trouve ... correct, sans plus alors que j'en attendais autre chose. On verra pour la partie deux. 10/20.
Quel beau film ! Cette première partie est particulièrement prenante, se passant sur une quinzaine d’années à partir de 1937 . L’art est ici au second plan derrière les événements historiques, à savoir les folies nazies puis l’utopie communiste en RDA. Les personnages sont tous super interprétés, et la beauté diaphane de Paula Beer crève l’écran . On n’est vraiment pas loin ici de l’excellence et on a hâte de voir ensuite la deuxième partie.
Guimauve allemande. C'est bien interprété, les images sont jolies, parfois même bien choisies. Mais cette chose souffre plus que toute autre du défaut germanique post-défaite de 1945. C'est de la moraline en intraveineuse, pas du cinéma. Passons sur l'accouchement difficile qui se résout en fin de compte en trente secondes montre en main, sur le poncif des douches à gaz (pour les malades mentaux, c'est a priori des camions à gaz sans douche qui ont été expérimentés par les nazis), petites choses peu crédibles qui nuisent à la suspension d'incrédulité pour qui a un peu d'histoire. Mais le méchant de l'histoire est tellement une caricature de méchant que c'en est grotesque. Trader warning, il y a dans ce film des gentils et un méchant, mais alors très méchant. Le scénariste devrait étudier avec beaucoup de soin le film "Les Chasseurs" des Inconnus qui vaut mille fois celui-ci. Il faudrait qu'il rédige un mémoire de 200 pages sur le différence entre un bon chasseur et un mauvais chasseur. Tant d'inhumanité concentrée en un seul homme que le méchant du film allemand, c'est juste ridicule pour un être sensé. C'est peut-être le mal allemand qui ressort là. Le refus de voir la banalité du mal, la volonté de repousser le mal dans des êtres uniformément mauvais confrontés à d'autres uniformément bons, une morale de gamin de six ans qui permet de saigner la Grèce sans vergogne et d'encourager la guerre à l'Est en se trouvant moral par rapport à Hitler. Film à ne pas voir. (Surtout que c'est très long.)
J’ai été bouleversé par ce film. Je ne le connaissais pas. Je n’ai pas prêté attention à sa sortie en salle. Le réalisateur embrasse 30 ans d’Histoire avec une fluidité extraordinaire. Un film malheureusement fractionné en deux parties. 3h30 ce n’est pas le bout du monde. Maintenant, le temps est relatif ; « Rendez-vous chez les Malawas » (je sais je m’acharne) fait 1H30 et c’est très long à endurer. Bref, une première partie vite avalée et une seconde tout aussi vite ingurgitée. Ces deux parties sont d’une saveur rare, délicate. Voilà un film où le réalisateur aurait pu sombrer dans un thriller classique suite à un détail, une révélation, puis une enquête, et enfin une arrestation avec un désir de vengeance ou de justice rendue. Le réalisateur ne s’inspire d’aucun code hollywoodien. « L’oeuvre sans auteur » est nettement plus subtile. Tout est presque inconscient. La vérité se révèle comme le flou des toiles peintes par Kurt Barnert. Un flou où l’on peut deviner la vérité, la souffrance, l’horreur, la beauté (la femme dans l’escalier). C’est la force de « L’Oeuvre sans auteur ». Le récit fonctionne parfaitement et alterne entre gravité, pesanteur et légèreté. Il y a en effet des scènes où l’on prend le temps d’aimer, de savourer l’art au milieu de l’horreur proposée. C’est un grand film d’amour et de l’amour de l’art sous toutes ses formes. On dit que le réalisateur s’est inspiré de Gerhart Richter. Je ne connaissais pas cet artiste peintre. On dit aussi que celui-ci ne voulait pas être cité et ne voulait pas proposer ses peintures. Qu’à cela ne tienne, peu importe le personnage, grâce à ce film j’ai appris. A cela s’ajoute la composition enlevée et lyrique de Max Richter qui renforce certaines séquences et donne une intensité à me scotcher d’émotion. Un grand bravo à Florian Henckel von Donnersmarck dont j’avais détesté sa commande U.S « The Tourist ». Qu’il choisisse au mieux ses sujets qu’on lui propose outre-atlantique, autrement, il est nettement plus efficace en nous écrivant des films comme celui-ci ou « La vie des autres ». Une mention très bien à tous les acteurs à commencer par le couple Tom Schilling - Paula Beer, interprétation toute en retenue comme la prestation de Sebastian Koch, effroyable, et pour l’interprétation de Saskia Rosendahl, déchirante. A voir en V.O si possible.
Un ovni cinématographique aussi précieux qu'un diamant. Le film fleuve de 3h, du réalisateur de La vie des autres sur la création artistique, la folie, l'eugénisme, l'amour, la résilience est saisissant. On suit le développement personnel et artistique d'un jeune allemand de l'Est après-guerre. Tom Schilling est très sobre et convaincant dans ce rôle impressionniste. Face à lui, la statue du commandeur est interprétée avec un cynisme glaçant par Nicolas Koch, parfait sosie de Samuel Labarthe dans ses œuvres Agatha Christiennes... Un horrible personnage passé entre les mailles de la dénazification et qui continue tranquillement à traumatiser tout son entourage. Prenant, haletant, magnétique, L'œuvre sans auteur est une œuvre majeure qui donne envie de toutes les autres. Le seul bémol réside le traitement des crimes nazis. En limitant leur description aux seuls crimes contre les allemands, le scénario est trop réducteur. Ce n'est donc pas la Liste de Schindler, mais c'est magnifique tout de même.
Le parcours d'un jeune homme en Allemagne de l'Est de la période nazi aux années 1960. Le film est une saga profonde sur les effets du nazisme puis du communisme sur un pays. Le héros issu d'un milieu modeste monte à la ville suivre des cours de peinture et rencontre une belle élève riche de la section mode. On s'attache à ce couple à ses joies et contrariétés. C'est un hymne au libre arbitre. Un très grand film.
Ce film allemand est très bon. Ca sent bon et fort le cinéma. Il y a des scènes très puissantes d'ailleurs dans ce film. On suit la vie du peintre G. Richter: le film s'inspire de sa vie plutôt car le peintre joué par T. Schilling s'appelle dans le film K. Barnet. T. Schilling est parfait dans ce rôle. Il est accompagné de P. Beer dont le visage est moins inconnu comme celui de S. Koch dans le rôle du professeur. A voir.
Je me permets d'abord d'émettre un avertissement quant à certaines scènes qui peuvent choquer, dépeignant spoiler: des violences envers les malades psychiatriques et handicapées sous le régime nazi .
Excellent film qui nous plonge dans l'Allemagne des années 30 aux années 60. On suit un artiste peintre qui se cherche, qui cherche son art, et qui demeure hanté par des traumatismes de son enfance. On ne s'ennuie pas, l'histoire est passionnante et l'intrigue est intelligente. La tension, la violence et les respirations sont bien utilisées. Trois heures cloué au siège dans pouvoir décrocher. Je traduis les mots du réalisateur à propos de son film dans son interview au Spiegel : « "Werk ohne Autor" est un film sur la capacité rare qu'on les humains à transformer des évènements furtifs de leurs vies en quelques chose de significatif. Nous sommes des alchimistes qui pouvons faire de la plaie du traumatisme de l'art dans sa forme la plus belle. »
Film déroutant ... C'est globalement bien mis en scène - il y a quelques séquences de grandes intensités et d'autres très académiques, manquant de subtilité narrative. Les acteurs sont bons. L'ambiance historique est plutôt finement décrite. Mais le gros bémol repose sur le scénario et la compréhension de sa ligne directrice : le lien entre un discours théorique sur l'art et les émotions intérieurs, psychologiques, du héros est très maladroitement connecté. On est perdu dans des errements inutiles. Pour autant, ce film arrive a vous saisir émotionnellement : il y a une tension toute en retenue qui vous touche. Le jeu intériorisé de Tom Schilling y contribue pour beaucoup. Bref, malgré des fragilités notables, ce film, parce qu'il interpelle vos affects, capte votre attention. Cela dit, le reverrai-je une seconde fois ... ? Pas sûr ...
Quel film! quel sujet! quelle musique ! quelle réalisation ! un véritable chef d'oeuvre une nouvelle fois pour ce réalisateur allemand, merci Monsieur Von Donnersmarck. Riche d'émotions, on sort grandit, nourrit, l'art nous prend tout entier, ici traité comme jamais!
Sublime ouvrage. Le récit traverse des époques sombres, des problématiques torturées, cela pour exhaucer une forme de résilience heureuse.
Avec sagesse, il en ressort autre chose qu'une punchline ou des spots publicitaires qui inondent nos vies, notre culture, nos valeurs morales.
Ce film nous ennonce la beauté de ce que l'homme a pu découvrir de précieux, avec simplicité. S'accomplir soi même, avec justesse et sans douloureuse jalousie. Profiter de son environnement, des expériences sensorielles que l'on recherchera plutôt que de les consommer. Ici, Une ode à l'honnêteté en ces temps de mensonges glorifiés par les traits d'une communication reine de la pensée vaine.