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gimliamideselfes
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3,5
Publiée le 20 novembre 2016
Je pense que je préfère Herzog lorsqu'il va se perdre au fin fond de la Sibérie, de l'Alaska, de l’Antarctique, lorsqu'il va interroger des gens avec une vie réellement étrange et désastreuse, mais ça ne veut pas dire que ce Lo and Behold n'est pas intéressant pour autant. Enfin, j'ai eu plein de cours sur internet et j'en ai un peu ras le cul d'entendre toujours la même chose et donc forcément je n'ai pas appris grand chose, mais voir Herzog filmer un type raconter la création d'internet, c'est quelque chose. Rien à voir avec un prof qui raconte son cours. Je pense qu'il leur dit de parler avec les mains, c'est pas possible autrement, tous les types interviewés (à une ou deux exceptions faites) parlent avec leurs mains, font de grands gestes et le fait que Herzog place sa caméra comme si elle dans la conversation, à hauteur de buste donne un sentiment de proximité avec ce qui se passe à l'écran, comme si le spectateur était également là.
Cependant le fait de ne pas apprendre grand chose reste un peu préjudiciable je pense, alors certes le film survole plein d'aspects d'internet de sa création à son futur et c'est principalement dû au fait que ça survole, que ça ne rentre pas forcément dans le détail, mais ça a l'avantage d'offrir un large panorama des possibilités d'internet, de ses atouts jusqu'à ses problèmes.
Et forcément vu que c'est un film d'Herzog il va te trouver deux ou trois personnes totalement hallucinantes, je pense notamment au Hacker (je sais plus son nom) qui raconte comment il a obtenu le code source de je ne sais plus quoi chez Motorola, c'est juste fou.
Et parce que c'est Herzog il va s'attarder sur le chaos que pourrait générer l'absence d'internet, si tout à coup le réseau se coupait à cause, par exemple, d'un regain d'activité du Soleil. Quelque part c'est assez réjouissant d'imaginer tout se casser la gueule, aussi réjouissant que c'est effrayant.
Notons malgré tout qu'à deux ou trois reprises Herzog n'a pas les réponses à ses questions et qu'il abandonne, je trouve ça un peu dommage, disons que j'ai l'impression que ce n'est pas abouti, qu'il manque quelque chose au segment pour être réellement intéressant et apporter quelque chose. Je pense notamment à la fille accros aux jeux vidéos et Herzog qui veut parler avec elle des personnages de fiction, la réponse m'intéressait grandement également.
Tout ça fait que le film est plaisant, intéressant à suivre, mais il n'a pas forcément ce qui me tétanisait devant mon écran lorsque je regardais Into the Abyss, Happy People et Grizzly Man, parce que ça reste plus sage, plus convenu, moins fou... et ceci malgré les délires à la fin sur Mars, le chaos sur Terre et la communication avec une autre planète. Je pense que ce qui me passionne chez lui c'est lorsqu'il va sonder les gens et ici il le fait, mais peut-être trop peu pour être aussi marquant que d'autres de ses films, sans doute à cause du sujet.
Ce documentaire proposé par cette bonne vieille branche de Werner Herzog se trouve résumé dans la seconde partie de son titre : "Reveries of the connected world". Des rêveries, donc. Le film propose en effet une série de réflexions et de petits reportages autour des nouvelles technologies en général, et passe de l’un à l’autre au fil de la pensée de son auteur. On est davantage dans la logique du mondo que du documentaire à proprement parler. Et comme dans le mondo, on croise toute une série de personnages hauts en couleur, en l’occurrence ici des matheux abscons, des astrophysiciens rêveurs, des hackers hors-la-loi, des familles qui tirent la tronche, des robots sportifs, des gamers en cure de désintox, des philosophes tellement abstraits qu’ils flirtent avec la poésie, etc.