Que l'usage politique du Coran ait conduit à un tel désastre me conduit à penser que les religions ne devraient pas se mêler de la conduite d'un pays, que le pouvoir politique ne devrait en aucun cas leur être confiés. L'idéologie religieuse s'attaque d'abord à l'éducation : par la langue imposée, on empêche de penser. On ne se cultive plus, on raisonne à partir de ce qui nous est inculqués. Ensuite, il y a les femmes, qu'il s'agit de dompter, de domestiquer. J'ai été très choqué par cette manifestation, qui met en scène hommes et femmes s'opposant à ce que l'héritage soit réparti à parts égales entre hommes et femmes. Mais une femme ne doit pas fumer, ne doit pas se montrer sous des atours séduisants. Les personnages de Nabil Ayouch revendiquent une liberté : liberté de penser, de choisir comment vivre, qui aimer, liberté de chanter, de danser. Il y a aussi les juifs, qui ont de tout temps vécu parmi les arabes et qui, aujourd'hui, au nom du Coran, se voient incarner le mal. Etre traité de "juif" devient une insulte et déclenche une bagarre entre enfants. L'océan peut-il incarner une voie vers la liberté? Je suis ressorti assez triste et pessimiste de ce film engagé tourné par un franco marocain, qui nous montre son attachement à Casablanca et au Maroc. Nous parcourons de magnifiques paysages au cours de ces récits intriqués dans le temps et dans l'espace. Temps historique, temps de l'adolescence, du rêve, de l'amour, de la révolte, du refus de se soumettre à un régime, qui voudrait faire taire qu'on peut être homosexuel.le.s, athé.e.s, femme, homme, non conformes aux attendus prescrits et nénmoins avoir sa place ailleurs que dans l'exclusion ou n'exister que de façon souterraine. Evidemment, la lutte des classes, l'écart entre riches et pauvres participe également de la révolte.