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SebLefr3nch
189 abonnés
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4,0
Publiée le 24 mars 2018
Nabil Ayouch avait déjà fait trembler le Maroc avec son film "Much Loved" traitant de la prostitution dans son pays. Avec "Razzia", il dépeint les changements qu'a connu son pays en 30 ans depuis la montée de l'Islam, comment les libertés se sont petit à petit réduites et comment il est difficile d'être une femme, un homosexuel ou un juif rêvant d'indépendance et de vivre librement sans jugement au sein du Maroc. Les histoires des différents protagonistes se mélangent, se rejoignent pour nous montrer leurs expériences, leurs vies et leurs soifs de vivre dans un pays aux barrières religieuses. Le scénario est bien construit et ne nous perd jamais entre les histoires. La réalisation est maitrisée, les acteurs sont excellents et nous font bien comprendre leurs enfermements. Un beau film qui risque de faire trembler une fois de plus le pays du cinéaste.
Film choral sur un sujet lourd mais traité d'une façon plutôt foutraque dans laquelle les bonnes idées sont égratignées, voire noyées par quelques lourdeurs narratives. A trop vouloir dénoncer - charger ainsi ce véritable patchwork, la démarche perd de sa vigueur - sa profondeur, et la puissance du propos aurait même tendance à se diluer au fil des tableaux . . . . Et puis, toujours ces longueurs qui caractérisent le cinéma actuel qui manque par trop de concision.
Le propos du film est terriblement confus, décousu, pénible! Le montage semble avoir été fait au hasard, alternant des scènes et des personnages qui jamais ne se recoupent, une voix off grandiloquente, des références au Casablanca d'Humphrey Bogaert en pièce rapportée, l'actrice vedette qui surjoue, ... bref un collage plus qu'un film, une grosse déception.
Après le scandale suscité par Much Loved (interdit au Maroc car traitant de la prostitution dans ce pays), Nabil Ayouch continue de montrer une société marocaine au bord de l’implosion. Opposition entre le poids des traditions et le désir de modernité de la jeunesse, volonté de réduire au maximum la culture berbère, avortement, domination des hommes sur les femmes, antisémitisme, homosexualité, chômage : le cinéaste montre une société fracturée de toutes parts et qui rêve d’autres aspirations. Avec une structure narrative complexe jonglant entre les personnages et, pendant la première heure, entre les époques, Nabil Ayouch montre des personnages attachants aux prises avec des problèmes assez répandus mais que la société marocaine ne veut pas voir. Un film fort sur des choses simples.
ah mais j'ai tellement détesté le film. je l'ai trouvé arrogant et racoleur. y en a franchement marre du politiquement correct, le film pue le carrierisme et l'ambition mal placée !
Le film m'a intéressée... un moment. La première partie est belle, les paysages de l'Atlas sont magnifiques. La musique excellente. C'est intéressant de voir le malaise de la société marocaine de Casablanca. Mais c'est brouillon, bien plus que kaléidoscopique... et long. Le recollage de la fin parait artificiel et superficiel. Que de longueurs interminables sur des gros plans de visages de personnages qui n'expriment pas grand chose...
Après avoir adoré les précédents films de Nabil Ayouch « Much Loved » et « Les Chevaux de Dieu », on aurait aimé qu’il en soit de même pour son nouveau film, « Razzia ». Surtout que ce long-métrage ne manque vraiment pas d’ambition thématique ni formelle. Mais les meilleures intentions ne font pas forcément les meilleurs films, c’est bien connu, et il faut avouer que si « Razzia » n’est pas déplaisant, il est davantage raté que réussi. Ayouch a voulu s’essayer au très risqué genre du film choral. Mais il ne s’est pas limité à cela. Il a voulu également que ce film soit politique et revendicatif, qu’il prenne le pouls de tout un pays qui est le sien, en l’occurrence le Maroc. Son film a donc pris la forme d’une fresque suivant les destinées de cinq personnages sur deux époques. Ambitieux oui, mais peut-être trop et le metteur en scène s’est pris les pieds dans le tapis de son histoire.
Le principal problème de « Razzia », qui est aussi le risque majeur encouru par ce type de film kaléidoscopique, est que les différents segments s’emboîtent mal - voire pas du tout - les uns aux autres. Et qu’en plus de cela, leur intérêt varie de manière assez forte. La partie avec cette belle femme en besoin d’émancipation (qui tient également toute la place sur l’affiche) est clairement la plus puissante à tous niveaux. Celle dans le passé est emprunte de poésie mais apparaît trop déconnectée du reste. Le segment avec l’adolescente laisse un goût de trop peu. Enfin, celui avec le personnage gay est raté quand le dernier avec le restaurateur juif dénote du reste et passionne par intermittences. Mais tous ces personnages, symbolisant autant de minorités en souffrance dans un pays qui ne leur ressemble pas ou plus, n’interagissent pas beaucoup ou pas du tout entre eux. Soit. Mais lorsqu’arrive la fin et le moment de raccrocher les wagons, tout cela est vraiment trop poussif au point qu’on en vienne à se dire que chacune de ses histoires aurait mérité d’avoir son propre film pour pouvoir vraiment exister.
Mais tout n’est pas à jeter dans « Razzia », loin s’en faut. Il y a de nombreux moments de grâce. Ayouch sait filmer et nous délivre des images magnifiques. Sa mise en scène est somptueuse, il n’y a rien à redire, ce qui rend l’expérience encore plus frustrante. Des sublimes plans sur l’Atlas sur lesquels se posent une belle et envoûtante partition musicale jusqu’aux dernières scènes de manifestations et de bagarres dans une villa, les images sont fluides et belles. De la même manière, les gros plans sur les visages de ces acteurs nous font ressentir leur mal-être admirablement. Et niveau sociétal, on comprend parfaitement où veut en venir le cinéaste. Mais malheureusement, le montage et la structure du film ne cadrent pas avec ses velléités et plombent totalement un film qui pourrait même paraître prétentieux de prime abord. Dommage, on reste sur notre faim et sur le squelette de ce qu’aurait du être ce projet dominé par la prestance de la sublime Maryam Touzani.
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même si il inégale puisque il raconte différentes histoire se croisant avant une manifestation.beaucoup d'entre elles sont touchantes et explicatives du contexte.
un peu déçu car j’avais aimé davantage « much loved » là j’ai mal appréhendé tout ce que Nabil Ayouch a voulu nous dire sur un Maroc qui ne fonctionne pas. Dans les régions berbères (?) on oblige les enfants à parler l’arabe littéraire et surtout religieux !!! Trop de thèmes abordés à travers divers milieux et même diverses époques… Trop foisonnant ?
Très bon film. Permet de comprendre les paradoxes de la société marocaine à travers l'histoire croisée de cinq personnages qui luttent au quotidien pour s'affirmer dans un pays qui les contraint et les empêche d'être eux-mêmes et de s'épanouir. Film émouvant, fort, que je recommande sans hésiter !
Magnifique. Poignant. Émouvant. Esthétique. Fort. Cinq vies dans le Maroc d'hier et d'aujourd'hui. Cinq personnages qui fuient. Cinq destins qui se croisent et se côtoient... Un vrai bonheur de cinéma �
Habituellement les films de ce continent nous parlent beaucoup de l' avenir. Ce que fait Nabil Ayouch en allant beaucoup plus loin dans son propos puisque c’est l’histoire du Maroc qui défile à partir d’une petite école perdue dans l’Atlas en 1980, jusqu’aux manifestations de 2015 à Casablanca. Par un subterfuge scénaristique ambitieux, complexe et réussi (il a été co écrit par Maryam Touzani, comédienne également dans le film) le réalisateur dresse un panorama assez tangible d’une société qui tente d’émerger, tant bien que mal, jusqu’alors cloisonnée dans une fausse liberté. L’explosion finale sera-t-elle cette grande fête dans la haute société où chacun trouvera sa place, maîtres et valets confondus ? C’est malgré le chaos qu’elle entraîne, le petit espoir qui semble apparaitre dans le regard du cinéaste. Mais c’est vraiment un petit espoir. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
« Razzia » de Nabil Ayouch nécessite un « décodage » pour comprendre le pourquoi des flash-backs entre 1982 et 2015. L’instituteur du petit village de l’atlas enseignait de son mieux possible en parlant le berbère à ses élèves mais en contre coup au printemps arabe, une « arabisation » du Maghreb est survenue avec la nécessité d’un enseignement en arabe qui a fait remplacer les enseignants de base par des enseignants issus du Moyen-Orient imposant ainsi une « islamisation » à tendance salafiste en contrecourant avec le caractère modéré de l’islam marocain traditionnel. Ce switch n’est qu’une des profondes modifications qui a tiraillé la société marocaine avec d’un côté via la révolution numérique une volonté d’ouverture au monde en termes d’économie, de mode de vie en particulier pour les femmes … et de l’autre une répression/régression religieuse avec ainsi en 2015 des manifestations intégristes (cf. la manifestation contre l’égalité entre les hommes et les femmes en termes d’héritage). C’est tiraillé entre ces pôles opposés que chacun a dû en quelque sorte essayer de choisir sa ligne de vie et le cinéaste de nous présenter ainsi 5 personnages assez emblématiques de cette « schyzophrénisation » de la vie à Casablanca : « ville-monde » pour certains, « ville-tombeau » pour d’autres … alors que "Il n'y a rien de plus beau que le ciel de Casablanca" dit un restaurateur « juif », terme devenu une insulte et source de bagarre entre des enfants. Ces changements ont eu des conséquences très variables selon le niveau socio-culturel des personnes mais aussi des facteurs externes : on voit ainsi que la volonté d’émancipation de certains personnages s’avère clairement désapprouvée par la rue (cf. la femme émancipée dont la tenue est jugée « obscène » par un passant) voire la famille de façon ouverte (cf. le jeune homosexuel refoulé qui adule Freddy Mercury et souhaite devenir chanteur) ou non (cf. la jeune Inès, 15 ans, « abandonnée » par ses parents très riches et se réfugiant dans le giron de sa nounou), et même le couple (cf. Salima dont le mari lui interdit de travailler et de fumer devant lui).Le film débute par un proverbe berbère « Heureux, celui qui peut agir selon ses désirs » … avec toutes les difficultés de nombreuses personnes d’y adhérer même en tenant compte des « arrangements » possibles vis-à-vis de l’alcool, du sexe, de l’avortement par exemple. Un film dont tous les acteurs sont « efficaces » et vrais, avec une photo particulièrement brillante mais un film dont le montage ingénieux peut dérouter certains spectateurs. A noter que contrairement à « Much loved » (2015), ce film n’a pas été interdit au Maroc et même présenté pour les Oscars … et il serait très intéressant de savoir quel impact il a eu ? Probablement fort à Casablanca, la ville la plus européenne du Maroc, mais quid dans les villes les plus reculées où ce type de cinéma n’arrive même pas dans les salles ?