Film dramatique, coécrit et coréalisé par Kamel Saleh et Akhenaton, Comme Un Aimant est un long-métrage indigne de sortir au cinéma tant c'est particulièrement mauvais. L'histoire nous fait suivre le destin d'une bande de jeunes de quartier vivant au Panier à Marseille. Ce scénario, à l'image de son court résumé, n'a malheureusement rien à raconter pendant environ une heure et demie d'ennuie tant c'est mou. On assiste au quotidien sans grand intérêt de ces amis à travers une intrigue absente et à un enjeu apparaissant seulement dans les derniers instants. De plus, on dirait que tout est improvisé tant c'est mal écrit. Cela s'en ressent fortement dans l'enchainement des scènes sans liant. De surcroit, malgré les bonnes intentions d'aborder le sujet des banlieues, le propos est particulièrement mal traité. Le récit est maladroit et peu cohérent puisqu'ils passent leur temps à commettre des délits et viennent ensuite se plaindre de ne pas s'en sortir. On ne perçoit à aucun moment l'envie et la motivation pour tenter de changer de condition. Les personnages sont donc perpétuellement en pleine dissonance cognitive, ce qui n'est pas entendable. Pourtant, ces derniers sont agréables et forment un groupe soudé bien retranscrit à l'écran, mais ils sont interprétés par des personnes qui ne sont pas de vrais acteurs et cela se ressent grandement. Ils ne jouent pas bien en dépit de toute la sincérité qu'ils tentent de mettre dans leurs rôles respectifs. Il faut dire qu'ils ne sont pas aidés par des dialogues familiers, à l'accent prononcé, sans profondeur, ne procurant aucune émotion malgré des scènes se voulant touchantes. Le problème principal est que la forme est tout simplement catastrophique. C'est très mal réalisé de la part du duo de metteurs en scène improvisés. Le visuel n'est même pas digne d'un téléfilm. Même les lieux fréquentés, souvent étrangement vides, et la cité phocéenne ne sont pas correctement mis en valeur. L'ensemble manque cruellement de vie. La seule chose à sauver de ce naufrage est la b.o. bénéficiant d'une belle présence pour notre plus grand plaisir auditif tant les titres éclectiques sont bons et collent avec le propos. Malheureusement, malgré la qualité des morceaux, ceux-ci ne masquent pas le manque d'ambiance global qu'on ressent grandement quand on ne les entends pas. Tout cela s'achève sur une fin laissant dubitatif, venant mettre un terme à Comme Un Aimant, qui, hélas, ressemble d'avantage à une parodie qu'à un film sérieux. Mais paradoxalement, cet aspect parodique ferait presque de lui un plaisir coupable tant il est facile de s'en moquer.