Après "Le Havre", Kaurismaki continue à creuser dans la veine du film humaniste. On ne sait pas si c'est de la naïveté ou un syndrome général de bonté ou de gentillesse, mais on accepte avec plaisir cette bouffée de tendresse. La rencontre d'un petit groupe de Finlandais cabossés par la vie et de clandestins réfugiés par hasard dans un pays qui, visiblement, ne ressemble que de loin au paradis, est remplie de moments émouvants et souvent drôles. Filmé avec une grande empathie pour les divers protagonistes de cette histoire, entrecoupé de séquences musicales exotiques, on avance peu à peu vers une sorte de happy end qui pourrait aussi correspondre à un sommet de désespoir. On regrettera toutefois un rythme un peu mollasson et un montage paresseux...mais rien de grave !
Quand le réfugié syrien Khaled débarque en Finlande caché au fond d’un cargo, il pense son calvaire terminé. Dès lors, il n’aspire plus qu’à démarrer une nouvelle vie en travaillant et retrouver sa sœur, rescapée comme lui d’un bombardement qui a détruit leur maison à Alep et anéanti leur famille. Au même moment, Waldemar Wickström, un type fatigué, quitte sa femme alcoolique et son boulot de représentant en chemises, pour se reconvertir dans la restauration. Sans imaginer ce qu’il y a de « l’autre côté de l’Espoir ». C’est l’histoire de ces destins croisés que raconte Aki Kaurismaki. Comme dans Le Havre, il parle de l’hypocrisie ambiante face à l’immigration et des dégâts de la crise sur les gens ordinaires. Car la politique n’est jamais loin et la mélancolie toujours présente. Mais sans dénonciation, ni amertume. Juste en s’appuyant sur des valeurs de solidarité et de partage. Ses personnages sont cabossés par la vie, mais intraitables en humanité. Le cinéaste finlandais cultive l’élégance du désespoir. On devrait sortir triste d’un film de Kaurismaki. Mais on est heureux de retrouver son univers. Un port, la nuit, des lueurs qui brillent, des bistrots accueillants, des héros au regard intense et fier. Et toujours un humour décalé qui évite la compassion. Et encore le rokabilly des vieux routards. Oui, le petit monde de Kaurismaki est sympa et son film est formidable. Avec un vrai talent formel teinté de couleurs chaudes. Avec une économie de dialogues, mais un grand brio narratif. Avec une famille d’acteurs qui ont de la gueule autant que du cœur.
un film de Kaurismaki c'est un style comme nul autre (et c'est pas plus mal !), des plans fixes, peu de dialogues, des couleurs criardes, du formica omni présent, une narration très particulière ... on aime ou on n'aime pas, moi j'aime pas trop ! Celui ci est archi typale, à voir pour se faire une idée de ce cinéma finlandais ... en plus le thème est intéressant, cette histoire d'immigré cherchant refuge et confronté à la la fois à la pire des méchancetés (les skin heads) et à la meilleure des bontés (dans le centre d'accueil, au restaurant, le transporteur ...). La toute fin est énigmatique ...
Quel bonheur ce film ! Rire alors que l'on circule dans du tragique et rester cependant généreux tout en désignant la possible ignominie humaine, voici ce que parvient à faire Aki Kaurismäki. La décoration dans son film est exquise. Les moindres détails des objets, voitures, lieux et personnages, tout est déjà un spectacle en mouvement. L'insolite, l'étrange et l'inattendu sont au rendez-vous. Qu'un syrien se fasse traiter de "jude", c'est un beau pied de nez à tous ces racistes et extrémistes, qui clament que l'autre, le "pas pareil" est un gêneur, un "en trop" et qu'il n'a qu'à rentrer "chez lui" au lieu de rester "chez nous" ! L'autre côté de l'espoir, c'est qu'il n'y a pas que ces gens-là, que la solution n'est pas celle-là. L'hypocrisie des états, qui refoulent les migrants est aussi dénoncée. Dans un autre registre que le film de Lucas Belvaux, voici un cinéma engagé contre les idéologies, qui exaltent la haine. Bravo monsieur Kaurismäki ! Chapeau bas ! J'avais aimé "Le Havre", j'ai adoré "L'autre côté de l'espoir".
On parle souvent des migrants, mais on ne les montrent quasiment jamais comme le fait ici Aki Kaurismaki : pour ce qu'ils sont, des hommes comme les autres, avec leur dignité, leurs valeurs et leurs espoirs.
A ce titre, la scène durant laquelle Khaled raconte son périple de Syrie en Finlande est un moment de cinéma superbe, un des plus émouvant de ce début d'année. Que cet aspect presque documentaire rencontre le cinéma tellement typé de Kaurismaki est un petit miracle. Le résultat est empreint d'une poésie douce et parfois peu engageante, qui séduit tout au long film - en même temps qu'elle tient un peu l'empathie à distance.
De l'autre côté de l'espoir est une leçon de mise en scène : éclairages magnifiques, méticulosité du cadrage et du montage, extrême précision de la direction d'acteur. L'esprit finlandais du réalisateur (pour simplifier une sorte de bizarrerie apparemment guindée, mais qui ne se prend pas au sérieux) insuffle dans ce conte moral une fantaisie très agréable.
kaurismaki nous livre un film d'une grande humanité et témoigne d'une réalité brute, l'exil d'un jeune homme syrien qui se retrouve en Finlande sans l'avoir vraiment voulu. En parallèle, un homme finnois usé par sa femme alcoolique qui décide de changer de vie et de reprendre un restaurant quelque peu en désuétude. Deux destins si éloignés de prime abord qui vont se rejoindre et nous prouver s'il le fallait le talent de Kaurismaki pour dépeindre des êtres à la dérive qui retrouvent du sens en s'entraidant et en faisant preuve de sollicitude. Un bol d'air frais et une vision optimiste de la possible intégration des réfugiés. A montrer à ceux qui voudraient voter pour une certaine Marine. Bon film et certainement pas le dernier à voir au cours de ce printemps du cinéma. 17/20
Khaled a fui Alep. Il arrive par cargo à Helsinki et demande immédiatement l'asile politique. Pendant ce temps là, Wikhstrom abandonne simultanément son travail de VRP et sa femme, et décide d'ouvrir un restaurant après avoir joué ses économies au poker.
On retrouve l'univers étrange du réalisateur Finlandais. Ses personnages sont taiseux, peu expressifs et à tendance dépressive. Les situations, elles, sont inattendues, poétiques et cocasses. C'est ce contraste entre la nature des personnages et leur environnement qui crée le burlesque, ici essentiellemnt chez Wikhstrom. Pour Khaled, le réalisateur essaie d'être au plus près de la réalité des réfugiés. Le récit de sa fuite de Syrie, la façon dont les autorités finlandaises le reçoivent, sa vie de clandestin se déroulent au premier degrés et sont complétées par des images réelles d'Alep bombardée. Cette différence de traitement perturbe un peu la lecture du film. Si chaque partie est parfaitement réussie, leur assemblage donne au récit une tonalité étrange dont on ne sait que penser.
vu aujourd'hui en V.O.S.T bien sur pour garder l'authenticité du récit. le parcours difficile pour ce réfugié syrien d'obtenir un visa pour rester en Finlande et la vie d'un homme ordinaire dont les péripéties sont hilarantes. ces deux destins croisés font se rencontrer bien sur. j'ai beaucoup aimé le ton du film et le charisme des personnages.
Excellent film sur un homme qui arrive d,Alep où il a vu sa famille périr sous les bombes et il essaye de s expatrier en Finlande ou sa demande est rejetée. Il s enfuira aidé de personnes bienveillantes et fera des rencontres superbes notamment un homme qui souhaite changer de vie et quitte sa femme alcoolique et d autres rencontres plus difficile et racistes ou il recevra des coups. C'est très beau et très bien filmé à voir absolument
Trop caricatural et manichéen. Toujours le style froid et triste de Kaurismäki. On s'ennuie pas mal même s'il y a de belles scènes, notamment de musique et une mise en scène travaillée
Une étole pour tous les musiques dans ce film ,une étoile pour les acteurs avec leurs excellente performances,une étole pour le sujet,ce que nous laisse à réfléchir à la situation de réfugiés en Europe maintenant.Par contre,j'aime pas la fin.
pas de mauvaise surprise, le dernier cru d'aki est excellent comme je m'y attendais! la drôle de rencontre entre un jeune demandeur d'asile syrien et un représentant en chemises converti en patron de restaurant ne tourne jamais au mélo tire-larmes. c'est sensible, plein d'humanité, de bienveillance et d'humour,avec comme toujours chez kaurismaki,une photo surannée magnifique, des tronches (dont certaines souvent déjà croisées dans ses films) plus celles des vieux rockeurs de bars ou de rue qui font de la bande son un moment jouissif. actuel par le sujet sans pour autant donner de leçon.
Voila un film qui demande du cœur...mais ceux qui vont le voir en ont... ou mieux en auront. Sans mièvrerie dans un style unique ou chaque scène est une véritable scène à la Tchekhov, c 'est sans complaisance et avec un réalisme onirique et froid que l on peut faire un voyage dans ses propres turpitudes et contradictions en accompagnant un syrien réfugié...qui débarque a Helsinki. En sortant du cinéma ...pas si sur que vous ne soyez pas ébranlé par le choc que vit notre monde et ses acteurs volontaires ou non de ce désordre qui nous atteint au plus profond. Ce film est une grande descente dans l âme de l étranger de son environnement quand il est déraciné. Photographie parfaite cadre parfait allégorie réminiscence et intériorité de chaque personnage qui ère dans un Helsinki non décrit a l office du tourisme..Au moins le cinéma finlandais a le mérite de la transparence même si c est parfois noir... et aussi rose. Un petit opéra de l espoir.
Aki Kaurismäki redonne leur dignité aux migrants au travers de son personnage principal, non sans humour, dont il réserve la partie la plus caustique à ses compatriotes! Le sujet est grave, mais il ne cesse de prendre le contrepied en semant le film de petits bijoux d'hilarité! Aki me donne très envie de redécouvrir ses films!
J'aime beaucoup les films de ce réalisateur. Il y a une atmosphère particulière. Cette comédie dramatique est très bien. C'est à la fois grave et amusant car il y a beaucoup de situations décalées, burlesques. J'ai beaucoup apprécié le message que fait passer le réalisateur (le drame des migrants, l'entraide). J'ai passé un excellent moment de cinéma.