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Un visiteur
4,5
Publiée le 30 juin 2017
"l'autre côté de l'espoir" est la preuve que l'humour et la légèreté peuvent être en symbiose avec une thématique issue de la misère sociale contemporaine dans la mesure où le film s'accorde à traiter ses différents interlocuteurs avec un minimum de respect et de considération ("Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu" et "à bras ouverts" en sont les parfaits contre-exemples). L'utilisation de plans fixes sur des visages impassibles dans le but de dépeindre un certain... détachement des personnages face à une situation qui leur échappe, le recours habile à un comique de situation sans vulgarisation et à une bande originale entraînante font de ce petit petit breuvage venu du nord, un grand millésime de l'année 2017. Si l'Homme parvient à se prémunir contre les horreurs de la guerre, il affiche une certaine vulnérabilité face à l'intolérance d'une civilisation policée.
Employant un ton plus grave que dans Le Havre, mais abordant une thématique semblable – les migrants qui viennent trouver refuge dans les pays occidentaux – L'autre côté de l'espoir alterne séquences franchement réussies et passages un peu plus faibles. On y retrouve néanmoins l'atmosphère et l'ambiance typiques du cinéaste finlandais, entre drame, comédie et onirisme. Si l'on reste un peu sur notre faim, notamment parce que le cinéaste prend moins de recul qu'à son habitude, ce long-métrage sensible mais lucide mérite d'être vu.
Kaurismäki nous plonge dans notre monde cruel d'aujourd'hui qui ne sait que faire des réfugiés. Le scénario et surtout la mise en scène transcende le réel et délivre au spectateur une fable qui ne donne aucune leçon facile, aucun message convenu. Le grand film humaniste de 2017, d'une profonde légèreté.
Deux yeux s'ouvrent dans une montagne de charbon. Un homme, un réfugié syrien sort des ombres le moment que son bateau arrive au port de Helsinki. Cet homme demande de l'asile en Finlande, refusé de suite par les autorités. Toutefois, il renoncera pas à l'espoir de retrouver sa sœur après avoir fuie les deux la guerre.
Kaurismaki est de retour. Fidèle à son style, il dénonce un sujet d'actualité avec une comédie, la meilleure façon possible. Le finnois fait hommage encore une fois aux origines du cinéma comique, notamment Chaplin: un fil narratif simple, évitant les artifices. Une comédie où les situations absurdes se succèdent sans oublier le drame qui se développe ni la critique qu'on construit. Rien de nouveau chez le réalisateur, on a le chômage de Nuages passagères, la pauvreté de L'homme sans passé ou l'immigration de Le Havre.
Maintenant il faut parler des réfugiés. Toute une prouesse le fait d'arriver à attaquer l'apathie des gouvernements au même temps qu'on s'émeus avec la recherche du protagoniste. En plus, sans renoncer aux célèbres martiens de Kaurismaki. Ce sont des personnages joués par des acteurs qui bougent d'une façon manichéenne et qui parlent sans mettre l'intonation, provoquant comme conséquence des sketchs plus drôles sans tomber dans le drame mielleux.
S'il y a 90 ans un clochard qui mangeait ses chaussures faisait que les spectateurs éclataient en rire, aujourd'hui c'est pareil. On rigole avec le réfugié qui se batte avec le proprio d'un restaurant pour pouvoir dormir derrière la poubelle. Malgré la cruelle réalité, et sachant que prendre un tel sujet à la légère pourrait être considéré un manque d'empathie ou même une frivolité, le fond du film fait que ces deux scènes marchent.
La critique au système sociopathe s’équilibre mettant en face au bas peuple. On connait déjà les bénévoles de L'homme sans passé ou le quartier d'artisans qui cachent l'enfant de Le Havre. Ici on met des gens gris et tristes face au drame international. La solidarité du moindre geste de la part du type lambda le plus banal au monde peut résulter un changement du sort de quelqu'un d'autre. Voici la clé du film. La confraternité face aux pouvoirs inhumains. La couleur et la vivacité du mélange des cultures. Quelque chose si évidente qu'il est impossible de la nier.
L'autre côté de l'espoir évite de tomber dans les pièges du récit manichéen à la Ken Loach, qui aurait attribué toutes les qualités romanesques aux réfugiés, sans le moindre second degré, et les défauts aux occidentaux, tous racistes, intolérants et/ou stupides. Certes, le personnage du réfugié syrien, au demeurant remarquablement bien interprété, semble n'être que positif mais Kaurismaki l'a très bien écrit. Doux, il est sensible et décrit bien les événements qu'il a subis pour arriver ici. Eh puis, il y a cette scène clef où il est interrogé et avoue renier sa religion. Les personnages locaux, parfois caricaturaux et ridicules finissent par en être touchants. Seuls les Skin Head, blocs de violence, semblent irrécupérables. Le film est parfois très drôle (les scènes au restaurant), digne de certains films du cinéma muet. Aki Kaurismaki semble ne pas tout prendre au sérieux et garder une ironie mordante. Le film, composé de longs plans séquences et plans fixes, assez beaux visuellement, est parfois beaucoup trop lent pour qu'on y adhère facilement. Cependant, le choix d'une image aux couleurs sursaturées contrebalance le misérabilisme de l'endroit. La Finlande semble si triste! Le cinéaste a su bien choisir les partitions musicales qui accompagne L'autre côté de l'espoir, film qui provoque le rire et assez d'émotions pour finir par plaire et s'intéresser à ces personnages, comme autant de blocs de solitude. D'où l'intérêt d'avoir fait rencontrer ces deux personnages seuls.
Déroutant, drôle, d'actualité, l'impression de voir un film des DESCHIENS par moment (décalages des personnages, des dialogues, des situations). Une fin ratée, dommage.
Un film génial de beaux plans fixes soignés des couleurs toujours choisies avec soin et harmonie les classiques de l auteur une ambiance inimitable rien de superflu Enfin du vrai cinéma rafraîchissant et des scènes géniales / le debusans parole ou toutest dit ;la partie de poker À voir absolument
Une fable, pas un plaidoyer, avec sa suite de scènes cocasses ou émouvantes qui délaissent chronologie et réalisme. La Finlande est un pays peu bavard : on y boit souvent, parfois trop, on y joue gros, on y marchande mais en économisant ses mots, en cachant ses émotions, en évitant de se toucher, en endossant à l’extrême son rôle social. Arrivé là par le hasard de fuites continuelles, l’immigré, est le seul à montrer des signes extérieurs de tendresse. Cette opposition nord – sud ou scandinaves – latins plus que riches pauvres n’empêche pas l’entraide. Mais comment mieux montrer les souffrances de l’exil.
Sujet difficile des réfugiés dans le contexte actuel. J'ai été séduit par le ton humaniste. Aki ne tombe pas dans le patos ou la colère. Il décrit des personnages digne et en contradiction avec nos préjugés. Personnellement je n'avais pas aimé " le Havre " tres sérieux et manichéen. L'autre côté à un humour burlesque à la Charlie Chaplin, le malheur les difficultés le vagabondage sont présenté sous forme de farces. Les personnages sont aussi à la mode Tati : les couleurs, les attitudes, le dialogue rares, les mimes, le tragique en plus: cultissime scène de la séparation, divorce express! Par moment j'y ai vu des personnage à la G Lautner, brute de décoffrage, démarche rouleuse de mecanique: les personnage du restau sont à point, totalement improbable. La ponctuation du recit par l'apparition de groupe finlandais à la mode folk apporte une lecture à mon sens western moderne au pays des rennes. Un rappel des vagues d'immigration sur le continent americain? Ces migrants sont une opportunité pour la Finlande semble dire Aki! Un parti pris cinématographique engagé et militant, des couleurs vintages, une photographie à la Martin Par. Un ton tragi-comique, beaucoup d'humour avec un discours très caustique voire dramatique. Moi j'aime!
Un film finlandais tout à fait déroutant. On y trouve au coeur d'Helsinki deux personnages diamétralement opposés, l'un quittant sa femme pour ouvrir un restaurant et l'autre fuyant les massacres d'Alep en Syrie. Cette histoire d'entraide entre les deux hommes ne se résume pas simplement pour le réalisateur à un film social. Celui-ci est truffé de moments drôles avec un humour complétement décalé (les acteurs du restaurant sont excellents). Aki Kaurismaki filme également très bien la complexité pour ce jeune syrien d'exister dans cette société finlandaise avec les rouages de l'administration et cette haine des étrangers mise à l'écran par ce groupe de skins. La bande son apporte un plus poétique dans cette oeuvre très réussie.
Il s’agit du retour de Kaurismaki sur ses terres finlandaises avec un sujet qui rappelle fortement son dernier long-métrage en date, à savoir le francophone Le Havre. On y retrouve la même attention envers les migrants, la même volonté de décrire les Hommes comme des êtres se définissant par leurs actions plus que par leur psychologie. Encore une fois, le jeu des acteurs est volontairement minimal, mais cela n’empêche aucunement l’émotion d’affleurer, notamment lorsque certains personnages révèlent des trésors d’humanité sous des dehors abrupts. Comme à son habitude, les cadrages sont soignés et l’esthétique très travaillée. Un vrai plaisir qui confirme encore une fois la parfaite maîtrise de ce cinéaste remarquable.
Superbe film, belle interpretation, ni misérabiliste, ni optimiste, mais on sourit beaucoup devant l'humour subtil de Kurismaki. Belle humanité, images somptueuses. Une leçon de cinéma !!
L'espoir, c'est la vraie trame de ce film. L'espoir, c'est Khaled qui émerge du charbon, c'est quand il se rend au commissariat dans l'espoir d'être accepté par le gouvernement Finlandais. C'est quand Wikhström quitte sa femme, puis quand il la retrouve. C'est quand ils se battent, quand ils s'acceptent. L'espoir, c'est quand il apprend que sa sœur est en Lituanie, puis quand il la retrouve auprès de lui, en Finlande. L'espoir, c'est les aspirations de Khaled et ceux qui l'aident à les réaliser, jusqu'aux clochards qui le sauvent des flammes.
L'autre côté de l'espoir, c'est peut-être cette manière qu'à le film de nous montrer ces péripéties sous un œil bienveillant, mais sans être paternaliste ou moralisateur. Intemporel - il suffit de regarder l'affiche pour s'en rendre compte - le film nous met face à l'humanité de ses protagonistes. Un film neutre? Non. C'est un film qui, comme ses personnages, a de l'espoir. Mais c'est un espoir qu'il nous propose, pas qu'il nous demande. C'est ça, la force du film de Kaurismäki.