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Jonathan M
130 abonnés
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3,5
Publiée le 2 avril 2017
L'envers du décor. Aki Kaürismaki la joue défenseur citoyen, et met un tacle glissé tout en finesse à l'Europe version 2017. Film d'auteur finlandais, alarmiste et corrosif. Les personnages en sont cartoonesque, et le cinéaste va croiser les chemins d'un migrant en quête de liberté et d'un vieux de la vieille pour qui les affaires sont un vaste monde comique, avec une scène de poker déjà culte. Picturalement très beau, je pense à la première scène dans le tas de charbon, le film dégage une intemporalité par des décors qui renvoient aux années 70-80. Tout cela pour en déduire l'immobilisme des problèmes européens actuels ? Il n'y a qu'un pat.
Dès les premières images on retrouve avec un bonheur intense Aki Kaurismaki et son univers de cinéma muet rehaussé de couleurs saturées, de bande son rockabilly et d’accessoires issus au plus tard des années 60. Mais L'Autre côté de l’espoir est bien ancré dans notre époque et nous propulse dans une actualité des plus urgentes au travers de deux personnages aussi fabuleux qu’inoubliables : Wikhström, Finlandais pépère en train de mettre sa vie de quinquagénaire sur de nouveaux rails, et Khaled, jeune réfugié syrien échoué à Helsinki et demandeur de papiers. Aujourd’hui, il accueille très naturellement un personnage de réfugié avec, au fond, cette idée lumineuse que ce qu’il peut arriver de mieux aux uns dans leur quête du bonheur, c’est sûrement de rencontrer l’autre. Sans une once d’effusion, sans le moindre angélisme, Aki Kaurismaki amène deux itinéraires opposés à se croiser et réalise un film truffé de lucidité, jamais aussi drôle que lorsqu’il est sérieux, vertigineux d’intelligence et d’humanité. Cette aventure ne sent pas du tout la « success story ». La petite merveille que nous offre Kaurismaki est bien plus modeste et vraisemblable. La force des personnages est de ne jamais demander à l’autre plus qu’il ne peut donner. Comme si rien ici n’était fait par idéal, mais plutôt par évidence et par honnêteté. Qui retrouvera Myriam, la sœur que Khaled a perdu dans son exil à travers l’Europe ? Qui montrera à Wikhström l’horizon réel de son bonheur ? Façonné dans des lumières incroyables dont seul Kaurismaki a le secret, redoutable par son économie de moyens et de mots, L'Autre côté de l’espoir déploie avec un charme fou son humour flegmatique, sa vision du monde légèrement désinvolte et pourtant profondément empathique. Un immense film, un vrai chef d'oeuvre !
kaurismaki nous livre un film d'une grande humanité et témoigne d'une réalité brute, l'exil d'un jeune homme syrien qui se retrouve en Finlande sans l'avoir vraiment voulu. En parallèle, un homme finnois usé par sa femme alcoolique qui décide de changer de vie et de reprendre un restaurant quelque peu en désuétude. Deux destins si éloignés de prime abord qui vont se rejoindre et nous prouver s'il le fallait le talent de Kaurismaki pour dépeindre des êtres à la dérive qui retrouvent du sens en s'entraidant et en faisant preuve de sollicitude. Un bol d'air frais et une vision optimiste de la possible intégration des réfugiés. A montrer à ceux qui voudraient voter pour une certaine Marine. Bon film et certainement pas le dernier à voir au cours de ce printemps du cinéma. 17/20
Six ans, telle est la période qui sépare les deux derniers longs métrages réalisés par Aki Kaurismäki, Le Havre en 2011 et donc L’autre côté de l’espoir en cette année 2017. Un retour très attendu et déjà célébré à La Berlinale par l’obtention pour le cinéaste finlandais de l’Ours d'argent du meilleur réalisateur. Ce prix vient fort justement saluer la belle maîtrise technique et formelle dont fait preuve l’auteur de L’homme sans passé (2002) dans cet ultime opus digne prolongement thématique du Havre, à savoir le rapport des Européens à l’immigration clandestine. Plus de détails sur notre blog ciné :
Un Bon Kaurismäki dans la lignée de Le HAVRE mais avec un retour en Finlande pour ce qui est avant tout une Fable, mais aussi un portrait au vitriole d'une société du rejet - de la Peur de l'Autre. On sourit souvent mais on chope aussi vite la chair de poule, l'instant suivant. Un Cinéma d'auteur qui ne vraiment lâche rien, comme Ken Loach. Juste une fin un peu tronquée à mon sens...
Un film génial de beaux plans fixes soignés des couleurs toujours choisies avec soin et harmonie les classiques de l auteur une ambiance inimitable rien de superflu Enfin du vrai cinéma rafraîchissant et des scènes géniales / le debusans parole ou toutest dit ;la partie de poker À voir absolument
A Helsinki les destins croisés d'un cinquantenaire en reconversion intégrale et d'un jeune migrant syrien. Kaurismaki a une qualité rare : son style est immédiatement reconnaissable, son ton n'appartient qu'à lui. Le propos est juste et important dans une époque tourmentée comme la notre mais son humour "pisse-froid" est trop particulier et devient lassant. On a l'impression de voir un peu toujours le même film. Si vous êtes fan du réalisateur : courez, si vous ne le connaissez pas : tentez au risque d'être déçu.
"l'autre côté de l'espoir" est la preuve que l'humour et la légèreté peuvent être en symbiose avec une thématique issue de la misère sociale contemporaine dans la mesure où le film s'accorde à traiter ses différents interlocuteurs avec un minimum de respect et de considération ("Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu" et "à bras ouverts" en sont les parfaits contre-exemples). L'utilisation de plans fixes sur des visages impassibles dans le but de dépeindre un certain... détachement des personnages face à une situation qui leur échappe, le recours habile à un comique de situation sans vulgarisation et à une bande originale entraînante font de ce petit petit breuvage venu du nord, un grand millésime de l'année 2017. Si l'Homme parvient à se prémunir contre les horreurs de la guerre, il affiche une certaine vulnérabilité face à l'intolérance d'une civilisation policée.
le film oscille tantôt vers le drame, tantôt vers la comédie, les personnages sont presque statiques, comuniquent très peu, cela doit être dû au tempérament finlandais; que retenir de film? heureusement qu'il reste encore des gens biens ! un film qui illustre bien le drame que vivent tous les jours les réfugiés ou migrants clandestins qui laissent leurs terres d'origine croyant trouver un eldorado en occident qui sont sont confrontés aux difficultés de se faire accepter; film ô combien actuel !
Kaurismäki nous plonge dans notre monde cruel d'aujourd'hui qui ne sait que faire des réfugiés. Le scénario et surtout la mise en scène transcende le réel et délivre au spectateur une fable qui ne donne aucune leçon facile, aucun message convenu. Le grand film humaniste de 2017, d'une profonde légèreté.
Lorsque Aki Kaurismäki (L’Homme sans passé) prend sa caméra, ce n’est jamais par hasard. Après avoir traité une première fois le thème de l’immigration dans son dernier film, Le Havre, le cinéaste finlandais braque à nouveau les projecteurs sur les laissés-pour-compte et interroge avec un humour corrosif teinté de désespoir sur la question des réfugiés. « Avec ce film, je tente de mon mieux de briser le point de vue européen sur les réfugiés considérés tantôt comme des victimes objets de notre apitoiement, tantôt comme des réfugiés économiques qui avec insolence veulent prendre notre travail, nos femmes, nos logements et nos voitures », confie le réalisateur. Récompensé de l’ours d’argent à la dernière Berlinale, De l’autre côté de l’espoir est un conte des temps modernes, qui dénonce avec véhémence sans jamais être moralisateur, qui prône un discours humaniste sans verser dans le sentencieux, et qui pratique l’empathie à travers un comique subversif. Une économie de moyens d’une efficacité redoutable, une noirceur esthétique sublimée par une lumière délicate, une mise en scène onirique teintée de mélancolie, une musicalité singulière, et des personnages profondément attachants, sans que l’on sache vraiment pourquoi… De l’autre côté de l’espoir est un film d’une poésie infinie qui fait l’effet d’un miroir grossissant sur le monde qui nous entoure. Implacable et nécessaire.
D'abord déroutant parce que alternant entre la partie Khaled, tournée comme un film social conventionnel, et la partie Wikhstrom, beaucoup plus humoristique, le film finit par réunir les deux parties et terminer du coup sur une note d'espoir humoristique. Sur une note dans l'ensemble plutôt légère, Aki Kaurismaki brosse le terrible tableau de la réalité des migrants, et on notera que sa manière personnelle de le faire évite les écueils du cinéma social.
Superbe film, belle interpretation, ni misérabiliste, ni optimiste, mais on sourit beaucoup devant l'humour subtil de Kurismaki. Belle humanité, images somptueuses. Une leçon de cinéma !!
Deux yeux s'ouvrent dans une montagne de charbon. Un homme, un réfugié syrien sort des ombres le moment que son bateau arrive au port de Helsinki. Cet homme demande de l'asile en Finlande, refusé de suite par les autorités. Toutefois, il renoncera pas à l'espoir de retrouver sa sœur après avoir fuie les deux la guerre.
Kaurismaki est de retour. Fidèle à son style, il dénonce un sujet d'actualité avec une comédie, la meilleure façon possible. Le finnois fait hommage encore une fois aux origines du cinéma comique, notamment Chaplin: un fil narratif simple, évitant les artifices. Une comédie où les situations absurdes se succèdent sans oublier le drame qui se développe ni la critique qu'on construit. Rien de nouveau chez le réalisateur, on a le chômage de Nuages passagères, la pauvreté de L'homme sans passé ou l'immigration de Le Havre.
Maintenant il faut parler des réfugiés. Toute une prouesse le fait d'arriver à attaquer l'apathie des gouvernements au même temps qu'on s'émeus avec la recherche du protagoniste. En plus, sans renoncer aux célèbres martiens de Kaurismaki. Ce sont des personnages joués par des acteurs qui bougent d'une façon manichéenne et qui parlent sans mettre l'intonation, provoquant comme conséquence des sketchs plus drôles sans tomber dans le drame mielleux.
S'il y a 90 ans un clochard qui mangeait ses chaussures faisait que les spectateurs éclataient en rire, aujourd'hui c'est pareil. On rigole avec le réfugié qui se batte avec le proprio d'un restaurant pour pouvoir dormir derrière la poubelle. Malgré la cruelle réalité, et sachant que prendre un tel sujet à la légère pourrait être considéré un manque d'empathie ou même une frivolité, le fond du film fait que ces deux scènes marchent.
La critique au système sociopathe s’équilibre mettant en face au bas peuple. On connait déjà les bénévoles de L'homme sans passé ou le quartier d'artisans qui cachent l'enfant de Le Havre. Ici on met des gens gris et tristes face au drame international. La solidarité du moindre geste de la part du type lambda le plus banal au monde peut résulter un changement du sort de quelqu'un d'autre. Voici la clé du film. La confraternité face aux pouvoirs inhumains. La couleur et la vivacité du mélange des cultures. Quelque chose si évidente qu'il est impossible de la nier.