Avis sur Scare Campaign

Après "100 Bloody Acres" que j'avais trouvé totalement loupé à cause d'un mélange des genres inefficace, les frères Cairnes reviennent avec un film dont le concept est simple, mais qui s'avère plutôt efficace. Les deux frères sont parvenus à faire durant la scène d'ouverture tout ce qu'ils n'avaient pas réussi à faire dans leur premier film avec une scène aussi drôle que stressante. Ce mélange des genres ne vaut que pour cette scène, car le reste du film est plutôt un thriller horrifique avec tous les codes d'un slasher. Le coup des caméras cachées horrifiques est une bonne idée qui est parfaitement exploitée ce qui nous permet notamment de voir l'envers du décor d'un film d'horreur avec tous les clichés habituels qui sont ici bien utilisés ce qui en fait un avantage plutôt qu'un défaut. Le film m'a beaucoup fait penser à "Fear, Inc." avec de nouveau une "blague" qui tourne mal et qui amène d'innombrables rebondissements qui en plus de vouloir nous perdre finissent par presque gâcher le film... Le seul avantage de ces rebondissements, c'est que cela redistribue les cartes et empêche d'avoir quelque chose de trop prévisible comme ça aurait été le cas si la caméra cachée autour de Rohan était restée au premier stade, car franchement, il suffit d'être attentif aux détails pour se rendre compte de qui est piégé. C'est un bon film qui est court, rythmé, intense et très sanglant, mais c'est aussi vachement redondant ce qui est un peu lassant à la longue.

L'idée du film est louable et plutôt attrayante mais l'histoire s'enfonce dans des retournements de situation et finit par lasser.

Scare Campaign veut désespérément être le roi de tous les thrillers d'horreur à intrigue tordue mais il se termine par un gros tas de bêtises prévisibles. Tout n'est pas prévisible évidemment mais les trois principaux rebondissements de l'intrigue ont tous été des échecs. Dès les dix premières minutes dans la scène de la salle de réunion pour être précis nous recevons des appels téléphoniques. Le seul rebondissement qui ne s'est pas produit est que l'ambitieux cadre de télévision déformé par la chirurgie plastique n'a pas participé à l'arnaque cela aurait eu beaucoup plus de sens que ce qui s'est réellement passé. Les deux survivants, les tourtereaux (le larbin et le producteur), retournent en fait au bâtiment principal (l'asile) pour chercher des survivants. Qui ayant du bon sens essaierait de sauver des amis et collègues alors qu'ils sont attaqués par une grande équipe terroriste bien organisée et lourdement armée de psychopathes meurtriers ?. La réaction naturelle serait de s'enfuir à toute vitesse puis d'appeler la police. Certes nous ne savons pas si les flics auraient aidé étant donné que le meurtre aléatoire sadique pourrait avoir été légal en Australie. A ce stade le film n'essayait même pas d'être à moitié logique Il a commence à traiter le public comme des crétins...

Très bon petit film. Une pépite, dont les australiens ont le secret. Brutal, drôle, et un vrai sujet de société en toile de fond. Ca rappelle les films d'horreur des années 80, jusque dans la mise en scène. On ne s'ennuie pas.