"Retour chez ma mère" est un film plein de perspectives intéressantes mais qui passent à côté de la grande majorité de ses thématiques. En effet, alors que le scénario veut dépeindre une femme divorcée, sans emploi et vivant chez sa mère en pleine renaissance amoureuse, on se retrouve avec de classiques querelles familiales
(héritage, chouchou des parents, argent, éloignement)
qui annihilent tous les sujets de départ, que ce soit la vie sentimentale de Stéphanie survolée
(on voit son fils 30 secondes, l'ex pendant 2 secondes!!)
, le chômage traité expéditivement
(vite résolu à travers la magouille finale abrupte et le gag prévisible au Pôle Emploi)
, la cohabitation avec sa mère pleine de clichés
(le Scrabble, la télé avec le feuilleton à la noix, Cabrel, le déménagement)
et l'amour à un âge important peu développé
(Jean apparaît rarement, son irruption à la fin est bateau)
. Heureusement, le film égaye ses péripéties vides d'intérêt de quelques quiproquos savoureux
(Alzheimer, le faux voyage vers Avignon, le dîner)
et de séquences marrantes
(l'adresse mail, le gag Picard façon "Le Dîner de Cons")
. Pour le reste, les quelques vannes acérées, l'hilarant Jérôme Commandeur
(en mec martyrisé par sa femme, qui réfléchit pas toujours avant de parler et se prenant de passion pour la psychologie)
, la performance jouissive de Josiane Balasko et l'énergie d'Alexandra Lamy ne parviennent pas à masquer un dénouement bien trop heureux et bâclé
(Carole se réconcilie vite avec sa soeur, on ne sait pas ce qu'il va advenir de son couple; tout va mieux pour Stéphanie, toujours rien sur son fils et son ex; Nicolas a pu être présent car sa régate a été annulée)
, la faiblesse des rôles de Mathilde Seigner, Philippe Lefebvre et Didier Flamand et la réalisation de Eric Lavaine au 2/3 médiocre, ou au tiers convaincante
(juste à mi-parcours lors du dîner; sinon, c'est mou au démarrage et pourri à la fin, la surprise de la venue de Jean étant foirée notamment)
. Au final, "Retour chez ma mère" laisse la sévère impression d'un propos relativement creux noyé dans un aspect comédie mitigé et une mise en scène aléatoire, où le casting est la seule vraie réussite qui sauve le film du naufrage.