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Kinopoivre
29 abonnés
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3,5
Publiée le 26 janvier 2017
Les cinéastes israéliens ont au moins cette honnêteté de ne pas prendre parti politiquement pour leur gouvernement, et, même si cette culture leur est étrangère, de s’intéresser aux Arabes qui vivent dans le paysspoiler: qu’on leur a un peu confisqué . Ici, dans ce film minimaliste (et court), nous sommes dans un village de Bédouins, à la frontière de la Jordanie, et suivons une famille où le père, Suleiman, déjà marié à Jalila, prend une seconde épouse. Le ménage a déjà quatre filles, dont l’aînée, Layla, étudiante, aime un jeune homme, Anouar, également étudiant, dont sa famille ne veut pas : le père veut la marier à un certain Mounir, réputé sage, mais... beaucoup plus âgé. Elle s’y refuse, ce qui provoque des dissensions amenant le père à répudier sa première femme.
Finalement, pour obtenir que son père va revenir sa première femme, Layla rentre dans le rang et accepte d’épouser Mounir. Le poids des traditions...
Le film est très sobre, et ne plaît pas à tout le monde pour cette raison.
Sur un sujet qui a été vu plusieurs fois au cinéma ces dernières années, à savoir la place de la femme dans certaines populations aux traditions ancestrales et religieuses bien ancrées, la réalisatrice suit ici le parcours d'une jeune femme dans un village bédouin. La confrontation entre le poids des obligations auquel s'accroche le père et le désir d'émancipation et de liberté de l'héroïne est bien rendu. Côté réalisation, on n'est plus ici dans l'état que dans le jugement, ça n'enlève rien au film mais ça ne permet peut-être pas à celui-ci de sortir du lot par rapport aux films des années précédentes, où la lutte incessante l'emportait sur la résignation.
Assez bizarrement, au gré des recherches sur le net concernant Tempête de sable, premier long-métrage d'Elite Zexer, on s'aperçoit que celle-ci est à plusieurs reprises présentée comme "réalisateur israélien juif." Non, il s'agit bien d'une femme qui s'est lancée avec une certaine audace dans un film qui parle d'une communauté bédouine qui n'est évidemment pas la sienne et dans une langue qui ne l'est pas non plus. Certains lui ont d'ailleurs reproché en Israël de parler à la place des autres mais ces voix ont été minoritaires pour un film qui a représenté Israël aux Oscars et a été récompensé au festival de Sundance. La thématique de Tempête de sable rejoint celle de Wajda, Mustang ou La saison des femmes, pour ne prendre que des exemples récents, à savoir la place des femmes dans une société patriarcale où le poids des traditions, passant en particulier par les mariages arrangés, est toujours aussi fort bien que de plus en plus contesté (c'est aussi le sujet de Noces qui sort bientôt). Tempête de sable est sans doute cinématographiquement moins abouti que les films cités plus haut à cause d'un style trop neutre qui le rapproche du documentaire mais la qualité de son interprétation et un scénario mieux écrit dans sa deuxième partie en font une oeuvre plus que respectable. Utile en vérité par son caractère de témoignage et tant pis si on aurait souhaité un film plus ample et, d'une certaine façon, plus libre dans sa forme.
La grande qualité de Tempête de sable s’impose sur la longueur, alors que le spectateur découvre avec précision les conventions qui étouffent cette famille. Le regard adopté par le cinéaste s’en tient à une observation clinique des événements, lui évitant tout jugement moralisateur, de l’absence de la musique à l’interprétation minimaliste des acteurs.
D’un peu partout dans le monde nous parviennent de plus en plus de films montrant et dénonçant la situation faite aux jeunes filles et aux femmes dans de nombreuses communautés, en particulier pour ce qui concerne le choix du conjoint. Par exemple, l’an dernier, l’Inde nous avait offert le très beau "La saison des femmes", bientôt (le 22 février) sortira "Noces" qui se déroule dans la communauté pakistanaise de Belgique et voici donc "Tempête de sable", le premier long métrage de la réalisatrice israélienne Elite Zexer, qui nous entraîne dans un village bédouin situé au cœur du désert du Néguev. Ce film, particulièrement bien accueilli dans de nombreux festivals, dont ceux de Sundance et de Locarno, est pourtant un film qui peut laisser de nombreux spectateurs sur leur faim. Sur un sujet d’une grande importance et qui a donc déjà été traité dans de nombreux films, Elite Zexer, sans doute emportée par son désir de nous faire connaître de façon précise les us et coutumes des communautés bédouines de son pays, en oublie souvent de mettre de un minimum d’émotion et une vraie force de révolte dans la partie romanesque de son film.
Une réalisatrice israélienne avec des acteurs arabes s'exprimant en dialecte bédouin forgent obligatoirement un film à part. Et totalement abouti dans l’acceptation de ce regard qui en appelle bien d’autres à l’intérieur de ce village bédouin israélien qui s’apprêter à célébrer les secondes noces d’un de ses habitants. Au-delà de la frustration de la première femme, toute une revendication souterraine se met en place pour la gente féminine qui malgré quelques velléités n’arrive pas à s'émanciper. Un sort toujours peu enviable quand l’aînée de la famille tente une échappée solitaire qui lui sera fatale. Ce qu’observe silencieusement sa petite sœur, point d’ancrage d’une réalisatrice dont la force est la manière dont elle conduit les regards. Une mise en scène des regards sublimée par un final malheureusement guère engageant pour le sort de ces femmes. Les comédiens sont au diapason de cette belle œuvre cinématographique : Lamis Ammar, Ruba Blal, Hitham Omari... Pour en savoir plus
Layla vit avec ses parents et ses soeurs dans un village bédouin d'Israël. Soutenue par son père, Suliman, qui la pousse à étudier et lui apprend à conduire, Layla vit dans une certaine insouciance. Mais les traditions ancestrales sont toujours bien tenaces. Elite Zexer trace de magnifiques portraits de femmes dans un environnement aux traditions archaïques confrontées à une modernité qui s'immisce peu à peu donnant naissance à des espoirs vains. La loi de la religion, du qu'en dira-t-on et des hommes règnent toujours sur ces femmes au caractère pourtant bien trempé. Le mode de fonctionnement de cette communauté (poids des traditions, respect des ainés, sens de l'honneur, place de la femme, puissance usurpée de l'homme, désir de modernité) et ses nombreuses contradictions sont très bien dessinés dans une histoire à priori simple aux enjeux multiples. Les comédiens menés par Ruba Blal-Asfour dans le rôle de la mère, impressionnent dans leur interprétation de personnages complexes confrontés à des choix cornéliens. Les images sont très belles et le récit mené avec finesse est d'une grande richesse dans les messages qu'il véhicule et les interprétations qu'il fait naître en à peine 1h30.
« Tempête de Sable » est un voyage dépaysant et sensoriel totalement authentique qui ne ment pas sur ses promesses. Bien au contraire, le long-métrage nous transporte dans une culture rempli de règles encrées dans les fondements de l’éducation et en apparence, indissociable. Le défi réussi d’Elite Zexter a été de mettre ces moralités, ces valeurs et ces croyances religieuses à l’épreuve d’une vie, celle de Layla. Cette jeune fille incarne une minorité de femmes cachées qui luttent pour arriver à faire ce qu’elles souhaitent sans faire imploser le système. Des résistances compliquées face à des convictions ébranlés. Un défi réaliste qui a été confié à ces actrices dont l’interprétation est d’un tel réalisme qu’il en devient stupéfiant. Une critique sur un manque de dynamisme dans le récit, fort dommage puisqu’il n’est pas toujours en concordance avec l’histoire qui offre une grande ouverture d’esprit. Bilan : Enrichissant et poignant
La réalisatrice de « Tempête de sable » a passé 10 années auprès de la communauté Bédouine en Israël et c’est certainement ce qui fait que son film sonne si juste. Sur un thème déjà vu, Elite Zexer parvient à apporter un souffle nouveau, résolument féministe et engagé. On découvre un pan de la société qui est méconnu des Israéliens, qui passent pourtant tous les jours autour du camp, sur des voies rapides. Nous voilà les témoins privilégiés des familles qui peuplent ce campement. Comme les nouvelles générations ont de plus en plus accès à l’éducation et à internet, les traditions deviennent de plus en plus jaugées au sein des communautés et donc, possiblement critiquées même dans un système pourtant totalement défavorable à l’expression des femmes. C’est qu’il en faut du courage pour oser mettre son grain de sable dans les rouages datés des traditions… Ruba Blal est juste parfaite comme porte drapeau d’une jeunesse qui ose questionner les règles avec ironie et discernement, mais qui est aussi déchirée par le poids des coutumes ancrées depuis des générations. On s’attache à ces femmes qui vivent un second mariage d’un père / époux qui doit lutter pour sauver la face et préserver le paraitre si important dans cette communauté. Joliment filmé, parsemé d’humour et de moments réjouissants, le film ne manque pas d’être réaliste même s’il est porteur d’un message d’espoir pour la condition des femmes. Qu’il serait bon d’avoir une suite avec les futures générations !