Avis sur Dobra zena

Nous sommes en Serbie dans une famille bourgeoise. Tout semble serein et tranquille. L'après-guerre se reflète au travers des émissions télés. Comme souvent dans cette situations, les tabous commencent à tomber et la face sombre des "héros" de la conflagration civile sont médiatisés par quelques courageux journalistes. Milena, la cinquantaine découvre que son mari avec lequel elle vit une véritable histoire d'amour est plus impliqué qu'elle ne le pensait. L'affiche résume bien l'enjeu et le sujet passionnant, universel. La réalisation sobre soutient une mise en scène maîtrisée.

Un film percutant d'une région qui a beaucoup à raconter et à partager.

A good wife est un film à double sujet. C’est dans un premier temps le portrait d’une femme parfaite aux yeux des hommes. Elle prend soin d’elle, sait faire la cuisine, fait l’amour avec son mari, est une bonne maîtresse de maison, discrète et docile, bref une boniche. Jusqu’au jour où elle va tomber sur une cassette vidéo montrant le vrai visage de son mari. Ce dernier est coupable d’atroces crimes de guerre dans les territoires de l'ancienne République fédérative socialiste de Yougoslavie entre 1991 et 1999. En parallèle, Milena apprendra qu’elle est atteinte d’un cancer. A cinquante ans, il est temps pour cette femme de se poser des questions face à toutes ces prises de conscience qui lui tombent dessus. La réalisatrice, qui se donne également le premier rôle mériterait un prix pour sa prestation juste, sincère et pleine de pudeur. A good wife est une sorte de thriller dramatique qui se concentre sur le personnage principal plutôt qu’autour des ambitions politiques du film. Chaque élément clé de cette guerre dont plus personne ne parle n’est abordé que de son point de vue. Ainsi, ce long-métrage apparait moins historique mais plus intimiste et par conséquent touchant.
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