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Laurent C.
257 abonnés
1 133 critiques
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4,5
Publiée le 13 juin 2016
Le chorégraphe insiste : la danseuse doit tomber sur le sol, jusqu'à se faire mal, et le bruit de la tête qui cogne le parquet doit s'entendre, alors, elle tombe, elle tombe, et soudain, par enchantement, l'art se trouve là, devant nos yeux, étalé à même l'écran. "Mr Gaga Sur les pas d'Ohad Naharin" va au-delà du documentaire. C'est une œuvre forte qui raconte l'alchimie stupéfiante qui s'opère entre la vie d'un artiste et sa création. La danse habite Ohad depuis qu'il est enfant, au milieu des terres du Kibboutz où il grandit entre son frère autiste, ses parents et les enfants des villages. Même pendant l'armée, il continue de danser. Et il dansera encore à New York pour, au bout de quelques années, faire le choix de revenir à Israël. Le film ne parle pas que du créateur. Il offre une sorte d'allégorie esthétique de tout le peuple juif, sur les terres d'Israël, montrant que l'art ne fait pas que montrer, il est nécessairement politique et culturel, démontrant les complexités et les rouages idéologiques qui minent le monde. Le mouvement corporel qu'Ohad invente, le Gaga, incarne toute l'animalité, sinon la monstruosité géniale de l'artiste qui n'hésite pas à désarticuler les corps pour en extraire la quintessence du Beau, de son Beau à lui. Formidablement documenté, "Mr Gaga Sur les pas d'Ohad Naharin" donne profondément envie de se précipiter sur une scène théâtrale pour découvrir les créations de l'artiste, qu'on regardera avec des yeux grandis, le sentiment que le cinéma nous en aura dévoilé les mystères.
Mettre le mouvement et la danse au cœur de nos vies. Mettre les corps en scène, ressentir plus que démontrer. Le documentaire mêle la biographie d'Ohad Naharin et de très belles images de ses chorégraphies comme pour illustrer les liens entre la vie intime et l'oeuvre artistique.
À côté du cinéma, j'ai une seconde passion : la danse contemporaine. Pas en tant que pratiquant ! Soyez rassurés ! Mais, une fois encore, en qualité de spectateur passif à tendance encyclopédiste. Depuis une vingtaine d'années, je suis abonné au Théâtre de la ville et y biberonne régulièrement les spectacles de Pina Bausch, Anna Teresa De Keersmaeker et Wim Vandekeybus.
C'est là que j'ai découvert la Batsheva Dance Company que dirige Ohad Naharin depuis 1990. Ce documentaire est consacré à ce chorégraphe de génie. Il raconte l'enfance d'un jeune kibbboutznik dans les années 60, son service militaire pendant la guerre du Kippour et sa formation tardive à la danse chez Martha Graham puis chez Maurice Béjart.
La danse de Ohad Naharin est d'une extraordinaire vitalité. Il s'en dégage une puissance qui n'interdit pas la douceur. Le documentaire nous en montre les extraits les plus remarquables. Il nous en livre aussi les secrets de fabrication en filmant les répétitions des danseurs sous la rigoureuse férule de leur chorégraphe. On y découvre alors le mélange de perfectionnisme et de masochisme qu'il faut posséder pour atteindre ce niveau de qualité. Le résultat est fascinant. Terrifiant aussi.
Un film qui vous propulse dans les airs, qui exalte les corps et qui rend le votre généralemen bien pesant et bien raide. Un très beau et très enrichissant documentaire sur un chorégraphe hors-norme et une personnalité hors du commun. On plane durant 1h40.
On peut voir ce film même si l'on n'aime pas la danse. On peut voir ce film même si l'on ne comprend pas l'expression d'un corps. Tout ceci est intelligemment éclairé par le scénariste et le cameraman. Et c'est intéressant et convaincant. Finalement, Ohad Naharin a encore et surtout créé une thérapie par l'expression du corps. Et notamment parce qu'il a commencé la danse à 22 ans ... donc n'a pas eu sur le dos toute la chape de ses pairs.
Je n'avais jamais entendu parler du chorégraphe Ohad Naharin avant d'aller voir ce film, et je suppose que je ne suis pas le seul.
Ma surprise de découvrir une danse magnifique et inspirée fut donc totale.
Le film est assez bien fait, bien que très classique dans sa forme (une alternance d'interviews, d'images d'archives, de scènes privées plus ou moins volées, d'astuces de montage). Son intérêt n'est donc pas à proprement cinématographique, mais surtout ... chorégraphique.
Des premières pirouettes dans le jardin familial à la consécration en Israel, en passant par la riche expérience new-yorkaise (où l'on croise avec plaisir Alvin Ailey et Maurice Béjart), on vit de très près l'évolution d'un danseur/chorégraphe incroyablement charismatique. C'est, en dehors des extraits de chorégraphies, l'aspect le plus intéressant du film : comment la vision d'un homme peut fédérer un groupe, et entraîner chacun de ses membres à se dépasser lui-même.
Si on évacue donc les forces et faiblesses du film proprement dit, reste une série d'images absolument fascinantes : danseurs en demi-cercles sur des chaises, tombant à l'arrière plan, se propulsant comme des animaux mythologiques, avançant en ligne comme une armée d'anges ou se palpant comme des extra-terrestres.
Une danse incisive, incroyablement variée et spectaculaire. Il suffit de regarder les 25 premières de ce spectacle (Deca Dance) pour ce rendre compte de la déflagration sensuelle que procure l'art d'Ohad Naharin. Une découverte étourdissante.
A travers les spectacles qu'il a créé depuis le début de sa carrière,nous voyons se dérouler la belle vie d'Ohad Naharin né en Israël et qui a conquis les States avant de retrouver sa terre natale. La danse rend ici à merveille le chemin même de la vie, dans son quotidien et dans ses moments intenses et parfois dramatiquement douleureux. Pour moi un film à voir
Les femmes, qui ont traversé la vie de ce danseur, ne figurent même pas dans le casting du film ! Etonnant, quand on sait que l'une d'entre elles, quittent New York pour le suivre en Israël. Intéressante aussi la réaction de celle avec qui il a eu une fille, qui ne supporte pas les pleurs déchirants de leur fille emmenée par la nounou, lorsqu'elle devient dérangeante dans la répétition, et qui prend ses affaires et s'en va. Le laisser aller, le laisser tomber du corps sont des enjeux travaillés avec les danseurs. Ohad Naharin prône le lâcher prise, la liberté du corps, où d'une certaine manière, il s'agit de trouver en soi les forces nécessaires au relâchement, plutôt que de chercher un appui chez l'autre. J'ai aimé le scandale du refus de la troupe de se plier aux contraintes vestimentaires imposées par les religieux en Israël. Cet acte prend une dimension politique et c'est formidable de rendre à l'art sa dimension subversive, d'opposer la monstration du corps en mouvement à l'observation des rituels enfermant le corps dans la croyance religieuse.
Superbe documentaire, pour celui qui aime la danse, sur un danseur exceptionnel qui vit de, dans et pour la danse. Une immersion sur le parcours professionnel, humain et personnel extraordinaire d'Ohad Naharin. Le seul reproche que je ferais à ce film serait la difficulté à suivre au même temps les images (qui défilent un pet trop vite, tout de même) et le texte des sous-titres qui est ici très important aussi. Dommage de ne pas comprendre ni l'anglais ni l'hébreu, ça aurait pu laisser tout le temps au loisir des beaux tableaux de danse.
Une aventure chorégraphique et humaine assez exceptionnelle. Les ballets d'Ohad Naharin présentés en France n'ont jamais laissé indifférents, mais dans ce film on en comprend mieux la genèse et la portée. Quelle exigence, quel charisme chez cet homme et quelle bonne idée d'avoir mêlé à ces images d'aujourd'hui, des archives nombreuses y compris familiales. Ce sera difficile d'attendre juin 2017 pour voir Last Work à Chaillot
Passionnant quand le film aborde l'évolution de la création artistique et présent de superbes extraits de spectacles. En revanche beaucoup moins quand il s’appesantit sur la vie sentimentale de Naharin. Peu attachant, le danseur-chorégraphe en ressort carrément antipathique, narcissique, égocentrique et carrément beauf (je pense aux dernières scènes, avec l'espèce de psychodrame avec sa fillette et sa nouvelle épouse, copie conforme de sa première compagne, 40 ans de moins que lui). Quant à sa méthode "gaga", les explications restent confuses, et pour cause, la théorie ne rejoint pas toujours la pratique. Bref, un bon film mais qui prend par moments des allures de documentaire/tv réalité médiocre.
« Le roi est nu » Vous aimez la danse? Vous allez voir comment un danseur spontané et doué, sans formation ni discipline, qui n’a pas tenu dans aucune école ni compagnie professionnelle (on le voit passer par deux prestigieuses écoles de ballet à N.Y., chez Graham, chez Béjart…) se transforme en « gourou », bien dit… mais, y a t il un « bon sens » de ce terme?… On voit comment il maltraite les danseurs pendant les répétitions. On voit des fragments de chorégraphies d’une pauvreté extrême: lignes de danseurs en unisson , mouvement répétitifs, solos de mouvements étriqués et compulsifs. Autant ses mouvements de « jeune danseur » dans les images d’archive étaient d’une certaine beauté, athlétiques et fluides, autant les mouvements de ses chorégraphies sont lents et retords ou saccadés et répétitifs… Son « langage chorégraphique » abuse des positions avec les jambes très pliés sans respect de l’alignement des articulations, un bon exemple de comment abimer les ménisques et les genoux. On le voit par exemple demander à ses danseurs de « se faire un peu mal » en se tapant le front avec la main…Le documentariste ne fait pas mention à l’état de santé de ses danseurs, d’ailleurs ils n’ont jamais la parole.
…ça commence avec une scène qui donne la couleur de ce qui suivra, et on ne sera pas déçu: une danseuse s’exécute à faire un cambré en arrière, avec des arrêts progressifs et saccadés, le corps en tension extrême pour tenir dans une position presque impossible, le dénouement est une chute en arrière. Evidement le corps a un instinct, et elle se preserve légèrement. Le « chorégraphe » lui demande de refaire le mouvement de façon à qu’elle « lâche » et lui montre la chute désiré…lui, sans faire le cambré, juste à partir d’une position débout…simple, n’est ce pas? « et ne te tape pas sur la tête »…sourires de tous….
Il crée la « gaga » danse ou technique….tout doit se lire dans le nom…, où chacun est sensé « faire sa propre expression » et on voit des foules des amateurs l’encercler sur une plateforme, sur laquelle il montre les mouvements façon fitness.
Merci à ce documentaire qui nous montre de l’interieur ce que veut dire « art » et « danse » pour certains.
Des instants de grâce, de force, de splendide énergie de vie, de doute, d'errance et de désarroi aussi... Des moments dansés majestueux magnifiques et magiques Un très beau film. C'est aussi l'histoire émouvante d'un superbe chorégraphe.