Xavier Beauvois nous donne un film d'une grande sobriété qui a pour cadre et sujet le travail des femmes pendant la première guerre mondiale, mais aussi les débuts de la mécanisation agricole...dans le Limousin à travers une famille et une femme en particulier.Nous sommes vite en immersion totale avec ce milieu et cette époque.Nathalie Baye en gérante d'exploitation paysanne est sublime, Laura Smet égale à elle même mais la jeune Iris Bry a un talent prometteur..Le film a la lenteur d'une guerre qui n'en finit plus, des dialogues de ceux qui parlent peu sans jamais être ennuyeux pour autant.Le seul bémol, à part le générique de tête toujours trop minimaliste, c'est la fin: elle est merveilleuse cette fin et pourtant elle paraît inachevée et trop laissée à l'appréciation du spectateur.
Un très beau film qui reflète la dure vie de campagne de l'époque (pas si lointaine), selon ma mère qui y a reconnu beaucoup de sa vie enfant et les histoires de guerre qui lui ont été racontées dans sa famille.
Un film signé avec dignité par le cinéaste Xavier Beauvois !! C'est le deuxième long métrage que je vois de ce metteur en scène après l'excellent "Le petit lieutenant" avec déjà Nathalie Baye qui joue ici et "Les Gardiennes" est un hommage aux femmes qui travaillaient dans les fermes pendant que les hommes, surnommés les poilus, se battaient pour la liberté pendant la guerre 1914/1918. Une mère , chef des lieux paysannes dont la fille travaille avec elle et le fils Georges fait la guerre , embauche Francine ,une jeune femme de 20 ans auquel elle juge bonne travailleuse. La première partie est tout en retenue dans la présentation des personnages jusqu'à ce que Georges revient en permission de temps en temps et tombe sous le charme de Francine, elle aussi sous le charme. La deuxième partie, notamment avec les scène avec lss Américains se tourne plus dans la fresque familiale. Une oeuvre poignante et bouleversante que nous offre le réalisateur Xavier Beauvois autour de ce village provinciale qui change de saisons d'hiver en été pendant quelques années. Coté interprétation, on retiendra Nathalie Baye excellente qui joue pour la première fois avec sa fille Laura Smet mais elles sont éclipsés par la jeune actrice Iris Dry, excellente actrice qui fera parler d'elle dans le cinéma à l'avenir (en tout cas, je lui souhaite). A voir.
La lenteur de l’exposition d’une histoire dans laquelle il ne se passe à peu près rien durant environ les deux premiers tiers du film promène le spectateur dans la vie d’une ferme du Limousin pendant la Grande Guerre. Certes, il y a la guerre, ce n’est pas rien, mais c’est très loin et le cauchemar d’un poilu en permission, même rendu avec force, ne suffit pas à la rendre présente. Ce n’est pas le problème, pensera-t-on, puisqu’il s’agit de parler des femmes qui « gardent » les arrières, c’est-dire les enfants, les bêtes, les récoltes, etc. L’intrigue ne se noue vraiment que tardivement, donnant enfin à l’ensemble sa dimension dramatique. Je n’ai pas lu le roman d’Ernest Pérochon dont est tiré le scénario mais je me souviens de dictées d’écolier extraites des œuvres de l’ancien instituteur des Deux-Sèvres, de l’ambiance rétro et moralisante d’une campagne déjà disparue. Cette ambiance est bien rendue par le film en même temps qu’il montre l’accélération du changement : les femmes effectuant les travaux des hommes et la mécanisation. A côté de ces qualités, l’apparition lumineuse d’une nouvelle actrice qui joue un des premiers rôles féminins (Iris Bry) est le meilleur atout de ce film.
Beauvois s'attaque de nouveau à un thème peu évident. Il rend un très bel hommage aux femmes et aux combattantes... du quotidien. On peut alors constater comment la femme s'est émancipée et a pris un autre rôle et une autre place dans nos sociétés patriarcales. Le chemin fut long et laborieux! Bien sur l'affiche est attractive et donne de jolis moments mère/fille (Baye/Smet), davantage encore dans l'actualité bouleversante qu'elles vivent. Les larmes se font encore plus frappantes et dures. Elles sont vraiment sublimes dans leur douleur, leurs doutes, leurs choix spoiler: (celui de Baye est odieux et interpelle toute la 2ème partie du film)[/spoiler Dommage que le rôle de Laura Smet reste presque secondaire. Elle illumine dans ses rares scènes.
C'est aussi et surtout un film sur la famille : qui en fait partie ? Que sommes-nous prêts à faire, accepter, "éliminer" pour voir "survivre" son clan, ses idéaux, sa vision, ses projets. Un clan reste un clan.
Le personnage principal est fort et son parcours est celui d'une réelle émancipation féminine[spoiler] (grâce justement au mauvais choix de Baye) . La jeune actrice (Mle Bry) est fantastique. A suivre. Visuellement, tjs cette pâte classique avec de grandes envolées dans l'image quand elle se penche sur la nature, comme des plans serrés dans l'émotion. Musique souvent agaçante (morceau au pipeau presque ridicule, sur des scènes qui auraient justement nécessité le silence). Bcp de longueurs néanmoins (même si on ne s'ennuie pas), surement pour bien faire sentir ce tps de guerre qui s'étire, dans un quotidien redondant. Cette lourdeur, Beauvois nous la fait au final bien ressentir. Ces cycles de vie qui se suivent...dans l'attente d'un retour, de l'annonce d'un mort (scènes horribles autant que magnifiques), de qq chose d'enfin heureux : un désir assouvi (alors qu'on souffre de ne pas avoir l'être aimé ou le voir changer), la technologie qui arrive (grâce aussi à la guerre) et facilite enfin ces labeurs écrasantes, presque tuantes. Même ces moments de permission des hommes sont autant de moments de vie retrouvée que de souffrances par leur aspect éphémère, où tout semble vouloir se dire, se jouer, se tromper, se mentir pour soulager la peine de l'autre. Le casting global est d'ailleurs superbe, avec une direction d'acteurs comme d'habitude extrêmement sensible et sentie. Beau film et bel hommage à cette période peu souvent montrée, surtout de ce côté-ci. A voir.
Retenir la personnalité de Iris Bry dans un film très conventionnel malgré de sa prétention d'être original. Iris Bry seule donne au film son caractère émotif. Elle mériterait d'être citée en tête du générique.
le film débute en 1915 .Beauvois va jouer les prolongations jusqu ' à la fin de la guerre . belle reconstitution de l époque le milieu paysan avec ses hommes partis au front . Les héroines¨ vont pouvoir continuer a faire fonctionner leur ferme . le film est long mais pas ennuyeux c'est surement du a la présence d' acteurs imposants // et si les vraies gardiennes étaient les alliés américains dispersés dans la campagne française .........
Un beau film avec des images magnifiques et un très joli casting mais qui finit pas trainer en longueur. A force de vouloir parler de l’attente Xavier Beauvois nous endort avec des plans trop longs.... dommage.
Pas Mal. J'attendais beaucoup, peut-être trop, du réalisateur de "des hommes et des dieux". Ce n'est pas tant l'absence de dialogues, les paysans sont des taiseux, que l'absence de direction précise, à la fin je me demandais pourquoi l'avoir appelé : " les gardiennes".
le rôle des femmes durant la grande guerre est rarement évoquée. Pourtant c'est grâce à elles que l'arrière a tenu. Xavier Beauvois met en scène ces femmes de la campagne à une époque où la mécanisation était quasiment inexistante. Mais très vite le film tombe dans l'ennui et s'étire paresseusement. La faute à l'absence de dialogue, à la répétition des scènes des travaux de la ferme. De plus, les personnages semblent figés. Dommage, l'idée était bonne.
Je redoutais de m'ennuyer, vu les critiques sur la lenteur du film. Et bien, bonne surprise pour moi, pas du tout d'ennui !!! Le rythme de l'histoire n'est pas lent, il laisse juste ce qu'il faut de temps pour que l'on se pose un peu, qu'on s'imprègne des saisons, des conditions de vie des uns et des autres selon leur niveau social, tout en dévoilant ce que pouvait être la vie, la jalousie, les machinations familiales, les silences et trahison, en temps de guerre et au début du siècle dernier. Je n'ai pas trouvé la prestation de Nathalie Baye très convaincante, non qu'elle ne soit mauvaise, mais disons plutôt banale. Laura Smet montre un beau jeu d'actrice, très prometteur. J'ai particulièrement aimé la scène où le couple d'amoureux arrive au dolmen, où leurs mains, qui le carressent, se suivent dans un espèce de ballet sensuel. Un très beau moment !!!
Je ne connaissais pas du tout Xavier Beauvois, je n'ai malheureusement pas encore eu la chance de voir "Des Hommes et des Dieux". Mais en visionnant la bande annonce de "Les gardiennes" j'ai tout de suite été emballée. En grande partie par le contexte historique que j'affectionne particulièrement. Cette fois, au lieu d'être plongé au cœur des tranchées, on part à la rencontre des femmes et de leur quotidien dans des villes/villages qui se voient désertés par les hommes. Nous allons essentiellement rencontrer la famille Sandrail,, mais pour autant on arrive à sentir le poids sur tout le village au travers des rencontres et des événements. Je craignais la durée du film, pourtant pas si excessive, mais j'avais le sentiment d'un film. Effectivement, le film respecte la temporalité, les saisons et l'agriculture, mais ce n'est pas particulièrement long. Xavier Beauvois sait capter ses spectateurs au travers de son récit. Pourtant les dialogues sont peu nombreux, mais on fini par vivre les choses comme la famille. Attendre les permissions des hommes, craindre l'état psychique dans lequel ils vont rentrer, les voir repartir, continuer à vivre et cultiver. Le film est captivant et passionnant, je n'ai personnellement pas vu le temps passer et j'aurais pu rester sur mon siège encore une heure de plus à attendre un revirement de situation. Le réalisateur nous offre également de très beau plan, notamment un des premiers, splendide, avec l'utilisation de la brume. Le casting est très plaisant, mention spéciale à Iris Bry qui m'a captivé ! Nathalie Baye est comme toujours juste dans son rôle, j'ai également beaucoup apprécié le jeu de Laura Smet, que je connais finalement très peu. Un film qui rend merveilleusement bien sur grand écran.