Film dur, très dur, ou quand le début de la torture rime avec "couverture"... Son coeur bat à tout rompre, des gouttes de sueur perlent sous les verres fumés de ses lunettes de soleil : Billy Hayes, touriste américain, essaie de passer de l'héroïne à l'aéroport d'Istanbul. Arrêté sur le tarmac par les douaniers, il parvient à déjouer la surveillance de la police et tente de semer ses poursuivants dans le dédale du Grand Bazar. Finalement repris, il ne se doute pas de la descente aux enfers qui l'attend. D'abord accusé de simple détention de drogue et condamné à 4 ans de prison, il n'a plus que 53 jours à tirer quand le consul lui annonce qu'il est finalement inculpé de contrebande, pour l'exemple. Nouveau verdict : 30 ans. Dans des conditions épouvantables d'insalubrité, de violence, entouré de gardiens sadiques et corrompus, Billy, désespéré, n'attend plus aucune clémence de la justice turque. Seule issue : "l'Express de Minuit" (2 moellons à ôter, catacombes... et cul-de-sac). Après, c'est l'escalade des représailles, les passages à tabac et, au bout du bout de l'inhumanité, la section 13, où les rebelles deviennent fous. Alan Parker a réalisé un réquisitoire édifiant contre l'univers carcéral dans ce qu'il a de plus destructeur et aliénant, en Turquie -ou ailleurs. Effroyable drame humain, tiré d'une histoire vraie, oeuvre forte, "Midnight Express" (Oliver Stone au scénario, Giorgio Moroder à la musique- 1 Oscar chacun) marque longtemps les esprits. Dans ce déferlement de violence, une scène poignante, magnifique, entre le héros et sa petite amie, Susan. Chacun d'un côté de la vitre du parloir, si proches, si lointains...