Si j'avais un million... hypothèse que vont connaitre huit personnes, sélectionné au hasard par un riche milliardaire à l'agonie déçu par ses proches, que ce soit ses médecins ou amis.
Film à sketchs commandé par la Paramount en 1932, on retrouve plusieurs réalisateurs pour y participer, allant d'Ernst Lubitsch à Norman Z. McLeod en passant par Bruce Humberstone (ainsi que le jeune Joseph Mankiewicz parmi les scénaristes). Il est pourtant bien difficile de savoir qui a réalisé quelle séquence tant l'ensemble est linéaire et s’enchaîne avec fluidité, mais il semblerait tout de même que Lubitsch ait réalisé celui (très court) avec Charles Laughton. Le principe est assez simple, on ouvre le film avec le milliardaire puis on suit les réactions des personnages, le tout avec légèreté et humour.
Alors, l'ensemble souffre d'un défaut récurrent dans les films à sketchs, à savoir l'inégalité. Bien que ce soit soit assez court (88 minutes), plusieurs séquences manquent cruellement d'intérêt, d'humour et de charme, à l'image de celui de Lubitsch qui n'apporte pas grand-chose. Le sujet est même parfois traité de manière assez maladroite, à l'image de ce condamné à mort qui ne peut se racheter malgré sa nouvelle fortune.
Néanmoins, à l'image de la partie avec le majordome cassant la porcelaine, certaines ne manquent pas de charme et d'humour (parfois bien noir !). Si j'avais un millions se laisse tout de même regarder avec un minimum de plaisir. Derrière ces sketchs, on peut surtout constater que l'argent en masse peut rendre fou, à aucun moment il n'est utilisé à bon escient mais plutôt pour satisfaire des désirs parfois peu compréhensibles et même totalement absurdes. Sorti durant la grande dépression, il semblerait, sans grande subtilité, que la Paramount ait voulu montrer que l'argent ne faisait pas systématiquement le bonheur, mais l'intérêt n'est pas vraiment là...
Bref, un ensemble mitigé parfois charmant et provoquant l'effet voulu mais ce film à sketch plutôt euphorique est aussi trop long et inégal et cache derrière lui une morale peu subtile sur l'argent et son utilisation.