Tourné à Montréal (d’ailleurs le dernier plan fera rire les habitants qui reconnaîtront une rue de la ville canadienne qu’on essaye de faire passer pour la capitale parisienne grâce à une incrustation de la Tour Eiffel), ce dernier épisode revient de loin ! Censé clore la première trilogie, les spin-offs consacrés à Wolverine et la seconde trilogie (soit vingt ans de péripéties mutantes) avant que les mutants de Marvel ne passent sous le giron de Disney qui a racheté la Fox, ce blockbuster sentait mauvais. En effet, une partie a été retournée à la suite de projections tests désastreuses et c’est souvent très mauvais signe. Et bien il n’en est rien et on ne perçoit cette production malheureuse que très rarement. Le seul indicateur de cette gestation houleuse reste peut-être le fait que le film est un peu court pour un épilogue de cette teneur et que certains passages auraient mérité d’être plus creusés tout autant que des personnages auraient mérité plus de scènes (la méchante Jessica Chastain en tête). En l’état, c’est un film super-héroïque hautement recommandable et bien plus réussi que certains épisodes de la franchise, en premier lieu le précédent, le très décevant « X-Men, Apocalpyse ». Grâce au tour de passe-passe temporel de « X-Men, Days of future past », le scénario se permet de rejouer l’arc narratif du troisième volet malaimé et bâclé de la première trilogie, « X-Men, l’affrontement final ». Vous suivez ? On y voit donc les X-Men affronter une des leurs, Jean Grey, devenue le Phénix qui ne sait comment se servir de ses nouveaux pouvoir et qui va causer de graves pertes chez les mutants. Peut-être pas le meilleur épisode, mais en tout cas une excellente et belle conclusion qui fournit ce qu’on lui demande : du grand spectacle, de l’émotion et des thématiques fortes. Après, le sublime final en grande pompe des Avengers, celui des X-Men ne démérite pas, au contraire, et fait de cette année 2019 un cru charnière et inoubliable pour les super-héros made in Marvel. Attendons maintenant de voir comment ces deux entités vont se mélanger dès lors que tout ce beau monde est enfin réuni sous le giron de sa maison mère une bonne fois pour toutes, le Spider-Man de chez Sony y compris.
Ici, point d’humour et ce n’est pas plus mal tant l’univers des X-Men est perclus de sujets forts et tragiques qui ne tolèrent pas vraiment la gaudriole. Et, sans être un drame psychologique à Oscars (et on n’est pas là pour ça), « X-Men, Dark Phoenix » parvient à nous faire entrer dans son univers relativement sombre mais surtout à la gravité rarement vue grâce à des enjeux de poids et variés. Entre la dualité de Jean Grey qui est au centre du script, les erreurs et la culpabilité du professeur Xavier ou encore une perte lourde et décisive, cet opus met les curseurs dramatiques très haut et réussit à nous émouvoir et nous prendre aux tripes. Il est aidé en cela par l’implacable composition sonore d’Hans Zimmer, qui ajoute au côté tragique et épique des évènements se déroulant sous nos yeux. On regrettera peut-être seulement une sous-intrigue mettant en scène une puissance extraterrestre qui se marie mal avec l’univers plus terre-à-terre des mutants. Mais cela reste de moindre impact face à la force de frappe du film. Un long-métrage super-héroïque où, une fois encore, ce sont ces dames qui tiennent le haut du pavé (c’est à la mode, on ne s’en plaindra pas et surtout c’est moins forcé que dans le Marvel Cinematic Universe, la parité ayant toujours été de mise chez les mutants). Tout cela est réalisé avec grand soin par le débutant et producteur Simon Kinberg (bien qu’on se demande si sa mise en scène n’est pas à l’origine des reshoots), les effets spéciaux sont impeccables et on a le droit à des scènes d’action fluides et remarquables. Elles mettent impeccablement en scène les pouvoirs de chaque mutant, même si certains sont plus mis en valeur que d’autres, ce qui a toujours été le cas dans cette saga et qui s’avère toujours aussi frustrant lorsqu’on a ses personnages favoris. Quant à la scène d’action finale, si elle a moins d’ampleur que le grand barouf des Avengers, elle est sacrément impressionnante et maîtrisée. Elle en met plein la vue à débit mitraillette durant vingt bonnes minutes mémorables et implacables qui semblent être aussi étourdissantes que le train à grande vitesse où elle se déroule. Le film remplit donc toutes les cases du grand et bon divertissement même s’il va un peu vite en besogne, surtout dans la conclusion, qui nous fait dire au revoir un peu vite à vingt ans d’une bande de super-héros vraiment attachants néanmoins de manière concise et carrée sans oublier le zeste de nostalgie et d’émotion indispensable. Non, vraiment, c’est un bon cru et on serait presque étonné.
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