Cela commence par le célèbre aphorisme d'Oscar Wilde à qui veut bien l'entendre : "Tout le monde est dans le caniveau mais certains regardent les étoiles". Et de regards vers les étoiles, il s'agit du destin de deux enfants, l'une en 1927 à la recherche de sa mère dans le New York des music hall, l'autre, un jeune garçon, à la recherche de son père dans le monde des libraires en 1977. 50 ans les écartent mais les deux acolytes atterrissent dans le fameux musée new-yorkais d'histoire naturelle, au même moment narratif, permettant de découvrir les animaux sauvages empaillés, les météores tombés du ciel et autres merveilles naturelles. "Le Musée des Merveilles" est évidemment un film qui rend hommage au cinéma muet. Pour autant, Todd Haynes dont on dit à tord, qu'il aurait fait son meilleur film, s'embarque dans un long, très long périple à la limite du fantastique, du burlesque et de la comédie romantique. On est loin des personnages puissants, pudiques, et alambiqués de "Carol" où "Loin du Paradis". Le style général est mièvre, faussement tourmenté, et trop souvent ampoulé. La musique, comme dans la tradition des films muets d'ailleurs, prend toute la part aux dialogues, dont la rareté rend les scènes, sinon peu vraisemblables, en tous les cas très simplistes. Bref, Todd Haynes en fait trop, se perdant dans une mise en scène qui préfère au fond, la désinvolture d'un style démonstratif. La fin est annoncée dès les premières séquences du film, et on se dit, au bout de tant de longueurs, "tout ça pour ça". Tant pis pour Wilde qui mérite mieux que ce terne spectacle.