Le musée des merveilles a profondément marché pour moi.
Je mentirais si je disais que je ne me suis jamais ennuyé devant le film; il est vrai que selon moi, la première demi-heure met un petit moment à mettre les choses en place et le film m'a un peu perdu à ce niveau là.
Cependant, une fois que je suis entré dans l'histoire je n'en suis pas sorti, du début à la fin. L'alternance des deux timeline ne m'a pas du tout dérangé, au contraire, j'ai beaucoup aimé comment elles se répondent les unes les autres, la manière dont elles se font écho.
Visuellement, le film m'a impressionné, les deux esthétiques sont très réussie, on retrouve la beauté feutrée de "Carol" dans l'histoire du petit garçon, et un charme désuet dans l'histoire de la petite fille. On sent que Todd Haynes est un amoureux de la ville de New York et qu'il la filme avec beaucoup d'émotion et de nostalgie. La mise en scène et le montage jouent vraiment sur nos attentes de spectateurs, et font que ces deux histoires séparées par plusieurs décennies semblent se mélanger.
Mais surtout, j'ai apprécié le film pour le défi qu'il a représenté, car, avec deux personnages qui sont sourd ou muet, il faut trouver un autre langage, et Todd Haynes nous rappelle ainsi avec Brio que l'image est un langage, le cinéma est un langage. L'usage de la musique, surtout dans l'histoire de la petite fille, qui viens accompagner les actions dont elle est témoin nous rappelle le cinéma muet, où l'on racontait des histoires avec des images, avec des notes.
En bref, le musée des merveilles est une réussite selon moi, et fait partie de ces films qui, quelques fois, nous rappellent pourquoi l'on aime le cinéma.