Doctor Sleep... alors par où commencer? Tout d'abord, j'ai été assez étonné de la sortie de ce film sur grand écran en l'année 2019. Je n'aurais jamais pensé qu'une suite de Shining puisse un jour voir le jour car pour être honnête, je n'étais même pas au courant que Stephen King avait rédigé son roman éponyme, " Doctor Sleep" en 2013. De la plupart des adaptations cinématographiques de l'auteur, je n'ai lu pour ainsi dire aucun bouquin ( triste...je sais...) pour la simple et bonne raison qu'étant un grand fan de cinéma plus que de lecture horrifique, je me suis directement attaqué aux films inspirés de l'auteur ( Carrie de Brian De Palma, Misery, Cujo, Le bazaar de l'épouvante et bien d'autres et évidemment...Shining ! ). J'ai donc visionné Shining à plusieurs reprises et l'ai, cinéphile averti oblige, dans ma dvdthèque ( soit parmi 800 dvd ). Il est tout à fait normal que ce classique de l'horreur de 1980, réalisé par Stanley Kubrick et avec l'immense Jack Nicholson, face partie du panthéon de mes films cultes. Bien que le film de Kubrick ait été boudé par Stephen King, ce film n'en demeure pas moins une référence cinématographique dans le genre. Difficile de l'égaler et impossible de faire mieux ( Même le téléfilm : Les couloirs de la peur )...car Nicholson est unique dans son rôle et n'est pas Kubrick qui veut. Même pas Mike Flanaghan et entrons direct dans le vif du sujet. Certes, et bien que je n'aie pas lu: Doctor Sleep, le réalisateur, à la lecture des différentes critiques positives sur le film, est resté très fidèle à la narration et au scénario de Stephen King. Il a su créer cet univers propre relatif à cette suite où l'on entre dans la psychologie du personnage de Danny Torrance, incarné par Ewan Mc Gregor, en y transposant cette histoire parallèle de secte " junkie" se nourrissant du souffle des personnes qu'elle attrape dans ses filets et alimentant le où leur Shining, à savoir leur pouvoir télépathe, avec des clins- d'oeils, visions allusives au 1er film, au début et réminiscences/ flash blacks à la fin avec justement des acteurs reprenant respectivement les mêmes rôles qu'en 1980. Idée intéressante mais qui n'apporte rien de plus en matière de tension et de surprise que Shining de 1980. D'ailleurs cela pourra ravir les jeunes générations 15-20 ans qui ne découvriront probablement jamais Shining car bon on a tant fait de remakes que les originaux ont été un peu voire beaucoup oubliés ( pas par moi en tout cas mais j'ai quasi la quarantaine ) et ces jeunes générations y verront un énième film cauchemardesque mais pour les puristes de Shining, rien de nouveau ! Pour le reste et c'est l'entre-deux, soit 2h de films entre l'introduction et la conclusion avec références à Shining, qui pour moi est un tout autre film...tout autre film car tout est axé sur ce qu'est le Shining ( On y voit notamment l'acteur noir ressemblant assez à celui du film de Kubrick ) qui explique à Danny, toujours enfant ce qu'il va devoir faire à l'âge adulte pour tenter de se sauver de ses démons. Donc, tout est question de télépathie tant et s'y bien et c'est là où Flanagan mélange les genres, qu'on a plus l'impression de visionner un film du genre Poltergeist voire, quand les membres de la secte " junkie" se prend une bastouze, d'assister à un film genre Evil Dead ou l'Armée des Morts...Alors quid de l'âme de Shining 1980, qui était axé sur l'isolement et la folie? Il n'en est rien. Sur les 2h30 de film qui certes, passent assez vite, on a droit à des effets spéciaux assez réussis, un bon jeu d'acteurs (même si le personnage de Danny aurait pu être beaucoup mieux développé) et de chouettes références au 1er film ( un peu le but en tant que suite...) mais à part cela, rien de bien transcendant et franchement, à défaut de pouvoir faire aussi bien que Kubrick et que Nicholson, le film aurait mérité d'être plus anxiogène, plus en huis-clos, le fils suivant les traces du père dans sa folie ou alors et ce sera le mot de la fil, que le film ne s'égare pas tant dans une histoire de secte. Mais bon là, c'est Stephen King qui a voulu son roman ainsi et qui donc n'a pas su donner les bonnes clés à une réalisation et des éléments autres ( pour autant qu'il eût pu imaginer un jour que Doctor Sleep fût adapté à l'écran...mais y pense-t-on forcément malgré toutes les adaptations de sa plume ? ) Pour conclure, Doctor Sleep est un bon film mais ne faisons pas trop de rapprochement avec le 1er film et ce par rapport à son ensemble qui mélange trop les genres que pour l'élever au rang de son prédécesseur. A vous de juger !