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RedArrow
1 678 abonnés
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4,0
Publiée le 18 octobre 2017
Avocat réputé, marié à une femme superbe et père de deux enfants, Howard Wakefield a normalement tout pour être un homme comblé. Un soir, alors qu'il rentre en retard chez lui sans avoir prévenu sa famille, il se met à la poursuite d'un raton-laveur cherchant à élire domicile dans la dépendance de leur maison servant de garage. De l'étage, il remarque qu'il peut avoir une vue imprenable sur sa demeure et suivre tranquillement les faits et gestes de sa femme et ses filles sans être remarqué. Howard s'installe donc dans un fauteuil et se met à observer la vie de son entourage en son absence. Mais ce qui devait être une distraction de quelques heures va durer des jours, des semaines, des mois...
Comme aime à nous le rappeler si souvent le cinéma US, la petite vie idyllique en banlieue américaine n'est qu'une cage dorée remplie de non-dits, de ressentiments et autres névroses de ceux qui, après avoir pourchassé l'idée d'y habiter comme une sorte de réussite ultime, se retrouvent à y stagner pour le restant de leur existence. Conscient qu'il a un jour atteint ce point de non-retour, Howard Wakefield décide donc de mettre tout simplement sa vie sur pause en préférant découvrir les conséquences de sa soudaine disparition sur les personnes qui l'ont cotoyé pendant des années. Il convient de préciser que Howard est parfaitement antipathique (une des grandes idées du film), enfermé dans une misanthropie sidérante et proportionnelle à la détérioration de ses relations avec ses proches. Cette expérience voyeuriste qu'il va s'infliger sera dans un premier temps jouissive en lui conférant ce statut de narrateur omniscient capable de mettre des mots sur les lèvres des personnes observés dont il croit connaître tous les contours. Mais l'engrenage dans lequel il se retrouvera ensuite prisonnier suite à la désormais impossibilité de révéler sa présence sera l'occasion d'une longue introspection existentielle ôtée de toute les supercheries de sa condition sociale qui, sans renier la profonde nature égocentrique du personnage (par exemple, il aimera à nous rappeler que les liens innocents qu'il noue avec des enfants du voisinage est issue d'une décision pour laquelle il avait raison contre l'avis de sa femme), lui permettra de retrouver certaines données fondamentales de son humanité qu'il n'avait jusqu'alors fait qu'effleurer. Il n'est en fait même pas question de dépression dans ce comportement irrationnel que va adopter Howard, il s'agit plutôt de la réponse inconsciente d'un esprit malade et manipulateur aux mensonges sur lesquels s'est construit sa vie entière, une sorte de punition rédemptrice (sur certains aspects) aux ramifications aussi bien physiques et mentales à l'inverse de sa condition dite normale.
En ce sens, la prestation incroyable de Bryan Cranston est le coeur du film. De sa transformation physique à l'absence cruelle d'empathie qu'il insuffle à ce passionnant personnage, le numéro impressionnant de l'acteur engendre une espèce de fascination constante autour d'Howard Wakefield où l'on cherche à déceler chaque nuance de caractère de cet énigmatique personnage qui nous permettrait de mieux comprendre par quel cheminement son esprit torturé passe pour aboutir à une démarche aussi jusqu'au-boutiste.
Le film sera d'ailleurs (quasiment) construit uniquement autour de lui. Aussi bien sur le fond que sur la forme, les seconds rôles nous seront en fait présentés comme des marionnettes dont les paroles et pensées sont le fruit de l'imaginaire de Wakefield, même les quelques flashbacks sous la forme de souvenirs (et donc subjectifs) ne nous permettront pas de les voir autrement que par son prisme. Tout comme sa famille, le spectateur se retrouve ainsi "condamné" à subir la présence vampirisante et manipulatrice de Howard... dans un premier temps. Car la détérioration mentale du personnage au fil du temps le conduira à se laisser de plus en plus surprendre par les événements et quelques rencontres impromptues.
Si l'on excepte une dernière partie qui sombre dans quelques excès répétitifs (mais rattrapée par une fin finement pensée), "Wakefield" est film maîtrisé, surprenant et au pouvoir de fascination assez dingue, aussi bien par cette envie enfouie en chacun de nous de mettre un jour sa vie entre parenthèses que par son personnage misanthrope à contre-courant des canons actuels. L'expérience Wakefield est incontestablement à découvrir.
Il est soit question d'une crise de nerfs soit de dépression dans les différents synopsis seulement, c'est difficile d'aborder l'histoire sous cet angle, car peu de choses vont dans ce sens. Howard Wakefield donne l'impression d'aimer tout contrôler, on le remarque dès les premières scènes avec sa jalousie excessive, son jeu malsain pour entretenir le désir dans son couple et sa façon de guetter les moindres faits et gestes de sa femme donc ce qu'il s'apprête à faire n'est que l'étape supérieure de sa "folie". De plus, il semble borné donc même quand il se rend compte du mal qu'il fait, il ne peut se résoudre à faire machine arrière, car ça l'obligerait à s'expliquer voir à s'excuser et ça, il en est incapable. Ce film montre cet homme durant ses longues heures d'espionnage et en parallèle quelques souvenirs sous forme de flashbacks qui ne permettent pas forcément de mieux comprendre son choix, mais ça met à plat tous les aspects de sa vie et ses différentes relations. L'histoire est originale, captivante, amusante, touchante et parfaitement développée seulement rien ne serait pareil sans l'excellente interprétation pleine d'humour, d'émotion et de cynisme de Bryan Cranston qui parvient à rendre son personnage, qui est une sorte d'antihéros, attachant ce qui n'était pas gagné d'avance. "Wakefield" est un très bon film, un drame profond et plein d'humanité qui se termine en toute logique un peu trop vite...
Si la tentation vertigineuse de notre propre disparition (ainsi que le plaisir pervers d'en mesurer l'impact sur ses proches) est suffisamment universelle - du moins je le suppose - pour constituer un bon sujet de livre ou de film, "Wakefield" est surtout une démonstration de ce qu'il ne faut pas faire. D'abord réduire ce "vertige métaphysique" de l'effacement à un banal coup de stress vis à vis de l'usure du couple et la sauvagerie du monde professionnel. Ensuite banaliser la "perversité" du voyeurisme en le ramenant à la reconquête de son propre sentiment amoureux, titillé par la jalousie et la rivalité masculine. Mais surtout, prendre soin de tout bien expliquer à travers monologues, voix off et flashbacks évacuant toute zone d'ombre. Bref, faire de la psychologie et de la sociologie au petit pied, là où il aurait fallu du trouble, de l'ambigüité, voire même, mot honni à Hollywood, de la "philosophie". En l'état, on a un petit film guère passionnant, puisque la mise en scène échoue à creuser derrière la surface des choses, et se limite à une description appliquée d'une survie assez banale. Il est intéressant de parler de la fin de "Wakefield", puisque mon premier réflexe a été de trouver pertinente l'irrésolution finale qui nous évite le happy end qui pointait... avant de réaliser que cette suspension ("I'm Home !") a tout d'une solution de facilité bien peu honorable. Sinon, on devra bien admettre que Cranston fait le job, comme toujours, et que Jennifer Garner, qui n'a pas grand chose à jouer, est toujours aussi divine…
Film d états d âme d un avocat dépressif... c est suffisamment long et ennuyeux pour rendre également le spectateur dépressif... sans intérêt malgré un casting intéressant.
4 707 abonnés
18 103 critiques
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1,0
Publiée le 19 décembre 2020
Si vous aimez voir des hommes psychotiques d'âge moyen abandonner complètement leur famille tout en s'isolant complètement de la société alors Wakefield est pour vous. Deux heures passionnantes à regarder Bryan Cranston devenir de plus en plus manipulateur avec en prime la possibilité de le faire ses besoins naturels dans un seau. Après avoir survécu à ces deux heures vous êtes récompensé par la fin la plus insultante que vous aurez jamais vue dans un film. Non seulement vous ne récupérerez jamais ce temps mais vous perdrez encore plus de temps à être en colère contre cette fin si mauvaise...
Un conte moderne qui m'a fait rire, pleurer, m'a rendu mélancolique ... Un très bon film à voir le soir quand tout est calme et quand vous voulez vous détendre ... Et bravo à Bryan Cranston pour cet magnifique performance ☺
C'est inhabituel. Une sorte de crise de la quarantaine insensée qui n'est pas dépendante de la drogue ou de l'argent. Nous apprenons ce qu'il y a à l'intérieur du gars et de la famille et de l'autre gars et des voisins spéciaux. C'est parfois hilarant et tellement ridicule. Mais ça devient légèrement plus sombre vers la fin, au lieu d'être idiot.
En dehors de la très belle interprétation de Bryan Cranston, ce film n'as pas grand intérêt. C'est une sorte de conte de Noël croisé avec Robinson Crusoé. Le scénario manque cruellement de travail pour donner vie à cette histoire. Aucun rebondissement,, aucun passage fort en émotions. Encéphalogramme plat.
Un film moyen qui traine un peu en longueur... Une satire qui aurait pus être plus intéressante si les personnages n'étaient pas si caricaturés. Bryan Cranston porte le film mais cela ne le fera pas passer au dessus de la moyenne... Le déroulement est prévisible et la fin m’a un peu laissée sur ma fin justement... Cela dit c'est un film qui ce laisse suivre mais qui, pour moi, aurait pus aller beaucoup plus loin.
Pas terrible. Tout d'abord je trouve Bryan Cranston trop vieux pour ce rôle et par rapport aux autres personnages (même si je l'adore dans Malcolm). Un film trop verbeux et des longueurs où il ne se passe pas grand chose, certaines réflexions notamment sur la jalousie ne mènent à rien. Et pas d’enquête policière qui aurait pu le trouver en 2 jours. Du côté positif, il y a le retour aux besoins naturels comme se nourrir dans les poubelles, l'amitié avec des enfants retardés pleins de compassion, certaines scènes alternatives imaginaires et la honte de sortir d'une situation d'immobilisme inextricable. J'ai attendu tout le film juste pour voir une fin originale mais j'ai été déçu.
Film très bien fait, bien construit, pour ceux qui aiment ce genre. Cela demande de la patience pour entrer dans la psychologie du personnage, mais bien travaillée par le réalisateur. La fin est bien plus judicieuse qu'elle n'y parait au premier abord. Et le film en fait est assez sombre si l'on considère la mentalité d'Howard, sa façon de considérer les autres, et en particulier sa femme. Le talent de Brian Cranston y est pour beaucoup (j'ai été impressionné de voir qu'il a déjà 43 ans de carrière ! ...). Le synopsis par contre n'est pas du tout enthousiasmant.