Près de 20 ans après la sortie du « Convoyeur » avec Dupontel, les Américains en font un remake, co-écrit et réalisé par le british Guy Ritchie ! Sauf que le film n’a en réalité qu’un rapport lointain avec celui de Nicolas Boukhrief. On y retrouve le pitch d’un mystérieux inconnu débarquant dans une entreprise de convoyeurs de fonds. Et qui cache un trouble dessein, visiblement lié à un braquage passé qui a mal tourné.
Sauf que l’original offrait un protagoniste très humain. Et surtout un portrait social acerbe sur l’univers des convoyeurs, hommes de mains payés une misère pour travailler dans des conditions ultra-dangereuses. Rien de tout ça ici, « Wrath of Man » est avant tout un film d’action. Dont le protagoniste, incarné par Jason Statham, tient plus d’un ersatz de John Wick que d’un monsieur tout le monde.
Il faut être honnête, « Wrath of Man » ne tient pas toujours la route. Les employeurs se posant assez peu de questions devant les performances presque surhumaines du héros, tandis que l’intrigue affiche plusieurs grosses facilités. Par ailleurs, on ne retrouve pas vraiment la touche de Guy Ritchie. Le film est assez sage, le scénario sans fioriture, les dialogues conventionnels (si ce n’est un ou deux bons mots), la mise en scène loin de ses films façon clip.
Néanmoins, « Wrath of Man » n'a rien d'impersonnel. L’intrigue est divisée en quatre actes éclatés en temps et en point de vue. Rien de très original, mais ça permet de dynamiser le récit (là où l’original se voulait comme une chronique). Tandis que la réalisation et le montage des scènes d’action sont fort sympathiques. Jouant avec les divers points de vue, ou l’espace autour des camions de transport.
Enfin, le film bénéficie d’une jolie distribution. Avec au passage des acteurs qui incarnent presque tous des pourris ! Jason Statham est un peu monolithique, mais suffisamment charismatique pour faire fonctionner ce protagoniste. Des petits rôles tenus par Josh Hartnett (!), Andy Garcia ou Eddie Marsan. Holt McCallany est le plus marquant, volant la vedette sur presque toutes ses scènes. Je n’oublie pas Scott Eastwood, qui pour une fois joue une belle enflure, et qui devrait davantage explorer ce genre de rôle, ça lui va comme un gant !
A l’arrivée, rien de révolutionnaire, mais un divertissement bien mené.