En dépit d’une sortie plutôt discrète, suivi d’un succès relatif, La Clinique de l’amour est pourtant un très bon exemple d’originalité pour nos comédies françaises qui ont régulièrement tendance à se copier entre elles. En effet, loin de toute formalité, le long-métrage franco-belge a décidé de s’assumer à fond quitte à se mettre le public à dos. Si de tels partis pris peuvent s’avérer risqués, cela ne s’applique pas à La Clinique de l’amour, qui peut se vanter d’exceller dans son domaine : faire rire grâce à des péripéties pas toujours très rationnelles mais souvent surprenantes. Voilà ce que l’on peut retenir de ce film. C’est une surprise. Bien entendu, on peut citer de très nombreuses références, puisque La Clinique de l’amour, c’est avant tout une parodie de ces soap-operas du milieu hospitalier, avec un humour que ne renieraient pas quelques membres des Monty Python. Ainsi, sans jamais dégager une infime once de sérieux, le long-métrage enchaine les clichés avec une habilité désarmante. Clichés ? Habilité désarmante ? Oui, car devant un tel film – du moins au début –, nous ne sommes pas sans nous dire « non, ça se passera pas comme ça, ce serait trop ridicule ». Et pourtant, si, de nombreuses fois, on sait ce qui va se produire mais c’est si bien tourné que l’on ne peut que jubiler devant un tel spectacle. Cependant, fort heureusement, une telle prévisibilité ne s’étale pas sur toute la longueur du long-métrage et c’est d’ailleurs quand les personnages de notre chère clinique s’aventurent en terres inconnues que l’hilarité atteint des sommets. Des personnages qui, à l’image du film, demeurent stéréotypés à bloc pour notre plus grand plaisir. Totalement dingues, totalement niais, on ne pouvait rêver mieux pour La Clinique de l’amour. Bien entendu, les acteurs eux-mêmes contribuent nettement à apporter cette touche de burlesque à cet univers si surréaliste. Parce que oui, La Clinique de l’amour, c’est avant tout du comique de situation par excellence dont les influences peuvent aussi bien être tirées d’Urgences que du cinéma de Buster Keaton, Charlie Chaplin et autres humoristes de l’âge d’or du burlesque. En conclusion, La Clinique de l’amour est une surprise pour le moins sympathique qui se distingue particulièrement des autres comédies du moment, par son imprévisibilité, sa prévisibilité et sa capacité à tout oser.