Et oui j’ai eu la chance de voir Alad’2 en avant-première et en présence de Kev Adams, un mec que je respecte beaucoup parce qu’il donne du temps à son public et reste 1 heure lors des sorties pour répondre et vendre son film… et il en a bien besoin d’être vendu ! Alors je ne dirais pas qu’il est tout pourri, le casting étant franchement prometteur (Adams, Debbouze, Eric et Ramzy et tout le marrakech du rire…) mais cette suite va aller tout droit dans les comédies françaises qui se veulent tendance et qui ne fonctionnent pas au final !
Pour moi le principal reproche à faire au film est ce coté très pompé sur la réussite de « Mission Cléopatre » de Chabat, à savoir on multiplie les références, les clichés, les guests (Isabelle Nanty toujours les bons coups) et on centre tout le film sur Jamel et vas-y débrouille toi ! Car oui, Aladin n’est pas le héros du film, c’est bel et bien son ennemi que l’on voit le plus et en gros le réalisateur a dit à Jamel de faire du Jamel, donc de parler n’importe comment avec un accent insupportable, de crier et gesticuler et de reproduire la même performance que dans Astérix. Sauf que là c’est franchement pénible ! Le temps a passé, Jamel n’est plus à la mode et le tout sent trop le réchauffé et le plagiat assez hallucinant du bijou de Chabat.
Coté scénario, là aussi c’est le désert absolu, en gros il tient sur une page et est surtout prétexte à mettre en avant Jamel et à offrir des scènes assez prévisibles et pas souvent droles. On notera cependant quelques bonnes idées, comme le chant au réveil de Kev Adams, le caprisun sans paille dans le désert, la vanne « 1002 » de Jean Paul Rouve (marrante au début puis reloue), le petit passage de la reine des neiges et le duo de génies Eric et Ramzy (parce que je suis un inconditionnel de Ramzy Bedia !). Mais le tout reste moyen, ennuyeux parfois et n’atteint jamais les ambitions qu’il s’était donné, à savoir donner une vraie justification de faire une suite.
Dernier point Kev Adams, que je trouve intéressant dans sa carrière et ses choix de films, qui essaie de montrer autre chose et défend avec ferveur chacun de ses films. Ici il est relégué au second plan (comme Astérix dans le film de Chabat…) et c’est bien dommage car il pouvait propose autre chose et sortir un peu le film des comédies actuelles qui manquent totalement d’originalité. En plus, il a pris une sacré masse musculaire, preuve qu’il peut se bouger pour des rôles… Bref, je le trouve bon et sympa et j’espère vraiment qu’il va continuer à varier son registre comme dans « Love addict », « Tout là haut » et surtout « Amis publics ».
Bref, une suite qui n’apporte rien et se veut surtout être une promo géante pour Debbouze et ses acolytes (il a produit le film, c’est pas possible ??!) mais une avant-première très sympa grâce à la disponibilité et à la simplicité de kev adams.
Auteur du "Guide de Survie du Cinéphile Amateur" (sortie janvier 2019)