On ne présente plus San Goku, Vegeta, leurs amis et leurs ennemis. L’univers d’Akira Toriyama est d’une richesse, qui a grandi avec une génération avide d’action et de puissance. Nul doute que ce film est une dédicace aux fans, car cela permet de proposer un divertissement à l’ancienne et un cadeau de bienvenue, en intégrant un personnage légendaire dans l’univers canon. Après « One Piece Film Z », Tatsuya Nagamine s’attaque à un arc pourtant bien connu, celui des saiyens de Vegeta. Passé l’instant flashback-contexte, qui peut faire perdre patience, on prend un malin plaisir de redécouvrir l’univers sur grand écran. Fini les OAV et autres réalisations oubliables, car cette fois-ci, ça compte vraiment. Heureusement que la réception de l’anime « Dragon Ball Super » a pu donner un nouveau souffle aux personnages que l’on croyait éteints depuis près de deux décennies.
D’entrée, ce ne sont pas des combats qui manquent, mais ce seront surtout les traces de la nostalgie qui guideront notre visionnage. Du désastre de la planète Vegeta à la fin du tournoi du pouvoir, les origines de Broly sont bien plus complexes qu’auparavant, bien que cela ne puisse tenir en un mot, vengeance. Déchu par les ambitions de son père, ce protagoniste à part entière est tout ce qu’il y a de plus mémorable et tragique. Il sera mené à croiser la route de nos héros et la confrontation sera imminente. On le sait alors que trop bien, le scénario est mince, car le cœur du sujet sera dans les échanges de pugilats. Et sur ce point, le combats ne peuvent nous lasser. On innove encore dans la mise en scène et la qualité dynamique du cadrage. L’adrénaline est au rendez-vous, cependant on regrette le frein auditif, car il manque encore une bande son digne de ce nom et avec plus de personnalité, pour que l’on jubile davantage.
Notons alors un second regret notable, la présence du nouveau Freezer. De toute évidence, on ne savait pas quoi en faire, car l’ennemi le plus charismatique et le plus cruel de la génération Dragon Ball Z est tourné au ridicule, dans un élan de ressort comique négligeable. Lui avoir donné plus de puissance ne suffit pas non plus à le rendre utile, car il reste le malheureux maillon faible dans ce combat de rue. Quand bien même le prince lui-même reste en retrait pour contempler les affrontements, sa présence pèse. Mais toute cette fantaisie sert également à placer ce personnage comme une astuce scénaristique, afin de combler quelques passages à vide et cela pourrait continuer à en être ainsi. Il y a encore des efforts à faire dans la modernisation de l’œuvre. Toutefois, la connexion est faite entre les univers des films et de la série.
Le prolongement du monde de Goku est toujours un honneur à suivre, notamment pour le fan qui l’a suivi depuis un moment, sans pour autant remonter au Club Dorothée. « Dragon Ball Super : Broly » tire une grande leçon d’empathie à travers son personnage, dorénavant rationalisé et maîtrisé. En revanche, l’humour grandi et l’intrigue piétine. Ce film est sorti par nécessité, comme un événement inaugural afin de sonner une révolte chez la dernière génération, celui qui cherche encore les sensations les plus pures dans les combats qui explosent tout.