« Intéressant ... Très humain ... Le film : « Vivir y otras ficcionnes » nous apporte une réflexion politique militant d’un écrivain tétraplégique, Antonio sur la place des handicapés moteurs dans la société dans le but de briser nos regards qui les étiquettent comme des corps malades, invalides sans vie, se contentant de dépendre des aides des autres ... Surtout, ce film nous interpelle avec le thème tabou : la sexualité des personnes handicapés moteurs et leur relation avec les accompagnes sexuels. Dans ce film, l’écrivain activiste, Antonio installe chez lui, un lieu d’assistance sexuelle pour lui et aussi pour ses amis handicapés sous le regard gêné et opposé d’un ami et assistant de vie, Pépé. Il se bat en défendant qu’il a droit à la vie comme tout le monde, c’est à dire qu’il ne se résout pas à « survivre » en restant chez ses parents, ni grâce à la présence permanente de son entourage familiale. Il refuse de considérer sa mère comme une aide-soignante, une auxiliaire de vie. Il veut persévérer le lien affectif avec elle sans dépendre d’elle. De même, il refuse que les handicapés moteurs soient catalogués très comme des êtres simplement inertes, soumis aux normes de la société, il explique que des handicapés moteurs dégagent eux aussi, du désir de vie, des pulsions de vie comme tout le monde c’est à dire qu’ils ont eux aussi une sexualité, donc droit au plaisir sexuel. Dans le film, on suit les échanges entre Antonio et Pépé qui considère les accompagnants sexuels comme des prostitués, ce qui est dérangeant pour lui. Interessante réflexion générale sur le rapport du handicap à la société, aussi ! Beaucoup de handicapés refusent de se mettre à l’ombre de la société ! Je vois un certain lien avec la situation des personnes sourdes qui militent surtout pour la langue des signes, pour leur insertion professionnelle, c’est à dire que certains refusent de faire plaisir à la société en oralisant et de se soumettre à une étiquette comme des incapables. Bref, malgré la richesse et la profondeur de la réflexion autour du désir de vie des handicapés moteurs, plus précisément de leur droit au plaisir sexuel, le film : « Vivir y otras ficcionnes » est très difficile à suivre surtout dans les propos de Pépé, complexe et trop bavard et un peu lourd aussi. Enfin, j’ai trouvé le film pas mal ... »