Alors comme ça, Danny Ocean (George Clooney) avait une sœur ??? Ma foi, pourquoi pas ! Après tout, on a déjà vu des descendants marcher dans les traces de leurs ascendants en bien des domaines, dont la criminalité. Sauf qu’au lieu que ce soit de père en fils ou de mère en fille, là c’est la lignée de frère et sœur qui est mise en avant. Bon pour ce qui est du père, le sujet est évoqué alors gare à un éventuel spin-off-préquel. Mais revenons-en à cet "Ocean’s 8". Clairement, il n’est pas au niveau de "Ocean’11", le meilleur de tous. Cela ne fait pas de ce spin-off un mauvais film pour autant. Bien au contraire ! Il est plutôt bon et prouve que le braquage n’est pas seulement une affaire d’hommes. Oh je sais bien qu’on a déjà vu au cinéma des équipes de braquage mixtes, et même purement féminines. Mais dans ce dernier cas, c’est tout de suite beaucoup plus rare. Seulement voilà : on ne peut pas dire que la surprise soit au rendez-vous. Cela est dû au fait sans doute que "Ocean’s 8" comporte pas mal de similitudes avec son aîné. Le film est dynamique, dopé par un récit tonique tout en laissant une belle part à la musique. Question image, celle-ci se divise quelquefois en plusieurs colonnes, de 3 et plus. Certaines transitions d’une image à une autre rappellent "Ocean’s 11" à notre bon souvenir. Conclusion : il parait difficile de croire que ce n’est pas ici le même réalisateur. En effet, Steven Soderbergh a laissé la place au réalisateur de "Hunger games", j’ai nommé Gary Ross. Si celui-ci a respecté en général « l’esprit Ocean », on peut tout aussi bien lui reprocher un manque de créativité. En revanche, il a su mettre en évidence tout ce qui fait la beauté clinquante du gala du Met. Que ce soit au niveau des célébrités (John McEnroe, Serena Williams, Katie Holmes, Kim Kardashian…), ou que ce soit (et surtout) au niveau des produits exposés. Si durant le film on ne s’ennuie pas, on n’est pas spécialement emballés, à moins de ne pas connaître la trilogie pré-existante. Mais qu’est-ce qui cloche, alors ? Eh bien c’est simple. On s’aperçoit durant le déroulement du film qu’il y a beaucoup de flous. Beaucoup de choses inexpliquées. Temporairement du moins, puisque ces « trous » seront comblés plus tard. Le désir de ne pas tout dévoiler sur l’instant est fort louable dans le sens qu’ils sont aménagés à la fois pour le suspense et pour les rebondissements. Le problème est que ces flous sont bien trop marquants. Et donc dérangeants. Du coup, les rebondissements sont attendus et perdent toute leur essence du fait qu’un rebondissement ne vaut que s’il est inattendu. La seule vraie surprise réside dans le rôle de Daphne Kluger. Mais chhhhhhhhhuuuuuuutttttt, je n’en dis pas plus. Alors en effet, vous avez le droit d’être déçus par ce spin-off dans le sens qu’il n’apporte rien de neuf à la saga. D’autant plus que le récit va parfois (souvent) un peu vite en besogne, comme le recrutement des sept filles décidément pas difficiles à convaincre et animées par une confiance mutuelle curieusement immédiate et indéfectible (en particulier entre celles qui ne se connaissaient ni d’Adam ni d'Eve), ou comme la solution très facilement trouvée quant au système d’ouverture-fermeture de ce fameux collier. Mais au moins, ce film a le mérite de ne pas se perdre en conjectures. Mieux : il ressemble à la personnalité de Debbie Ocean : il va droit au but. Je préfère vous en laisser juges par vous-mêmes. Cependant il y trois choses qui m’ont marqué. Et les trois se situent au niveau du casting. D’abord Sandra Bullock : je trouve que plus elle vieillit, plus elle est belle. Certes ses tenues vestimentaires (et les cosmétiques) y sont pour beaucoup, mais elles lui vont à ravir ! En plus pour une fois elle se trouve derrière la ligne, mais elle dégage une de ces assurances ! Quelle détermination ! En même temps, il y a de quoi : son personnage a eu 5 ans, 8 mois et douze jours pour imaginer, mûrir et concevoir son projet jusque dans ses moindres détails. Et puis il y a Cate Blanchett. Elle n’est pas aussi belle à regarder physiquement parlant, mais… quelle présence ! Assurément, quand on la voit évoluer, c’est une personne qui nous fait retourner sur son passage. Et puis il y a Rihanna, dans le rôle de Nine Ball. Je dois avouer qu’elle est très convaincante en hackeuse. Sans compter qu’on nous trompe aisément sur son âge, au point qu’on en vient à douter que c’est Rihanna en personne. Voilà pour moi les trois faits les plus marquants. Helena Bonham Carter ne démérite pas, et s’en sort plus que bien dans un rôle qui lui sied parfaitement : le rôle d’une femme excentrique. Après, rien de très exceptionnel. Anne Hattaway fait du Anne Hattaway et les autres ne laisseront pas un souvenir impérissable, mis à part peut-être la dextérité de Awkwafina dans le rôle de Constance. En résumé, bien mais pas extraordinaire. De quoi peut-être se rattraper sur "Ocean’s 9" puis "… 10" afin d’avoir la série complète de 8 à 13. Perso, je les vois venir gros comme des maisons.